Scalde
Le scalde est un poète scandinave, très souvent islandais, du Moyen Âge, essentiellement du IXe au XIIIe siècle.
Il compose en se fondant sur l'allitération, le compte des syllabes et l'accentuation. Sa poésie strophique, avec ou sans refrain, volontairement sans lyrisme, à la formulation stéréotypée, loue des personnages, récapitule un lignage, expose des sentiments personnels ou décrit un bel objet. Elle sert de base documentaire à Snorri Sturluson pour la composition de son Edda puis aux rédacteurs de sagas.
Un scalde est parfois le personnage principal d'une saga. C'est le cas d'Egill Skallagrimsson, Hallfreðr vandræðaskáld ou Gunnlaug Langue-de-serpent.
Scaldes notables
- Sigvatr Þórðarson (v. 995 - 1045)
- Bragi Boddason
- Þórðr Sjáreksson, scalde islandais du XIe siècle
Étymologie
Le mot scalde ou skald provient peut-être du proto-germanique *skalliz "son, voix" (Vieux haut-allemand skal "son"). La forme skalsang "chant élogieux, louange" existe également en Proto-germanique, ainsi que skellan qui signifie "sonnerie, résonance". La racine en Vieux haut-allemand skeltan , proche étymologiquement de la racine skald (Proto-Germanique *skeldan), signifie "gronder, reprocher, accuser, insulter". La personne qui insulte est nommée skelto ou skeltāri. Cette notion d'insulte peut être rapprochée de *skēth-, *skəth- en Indo-européen, avec le sens de "critiquer, insulter" [1]. En néerlandais, schelden signifie "insulter, vociférer".
Notes et références
- Jonathan Slocum, « Indo-European Lexicon: Pokorny Master PIE Etyma », sur www.utexas.edu, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Régis Boyer, La Poésie scaldique (coll. « Typologie des sources du Moyen Âge occidental », 62), Turnhout, Brepols, 1992, 96 p.
- Félix Wagner, Les Scaldes et la poésie scaldique — Un chapitre de l'Histoire littéraire du Moyen Âge scandinave, dans la Revue belge de philologie et d'histoire, 1938, vol.17, no 17-3-4, p. 747-774
- L.-A. Binaut, Anciennes poésies scandinaves, dans la Revue du Nord de la France, Lille : De Vanackere, 1840, vol.2, p. 674-696 , puis p. 705-719 .