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Savitri

Savitri opus no 25 (H.96) est un opéra de chambre de Gustav Holst sur un livret du compositeur en langue anglaise, composé en 1908.

Savitri implore Yama (la mort) d'épargner son mari Satyavan. Gustav Holts s'inspira de cette légende tirée du Mahùbhùrata pour son opéra Savitri opus no 25 (H.96). Tableau de M.V. Dhurandhar (en), 1924.

L’histoire est basĂ©e sur un Ă©pisode du MahĂąbhĂąrata, une des Ă©popĂ©es sanskrites, dans lequel est racontĂ©e la lĂ©gende du couple Savitri et Satyavan.

IntĂ©ressĂ© par l'hindouisme dĂšs 1898, Holst apprend le sanskrit, car il n'est pas satisfait des traductions proposĂ©es en anglais. Ainsi, entre 1899 et 1914, il compose plusieurs Ɠuvres inspirĂ©es des Ă©popĂ©es indiennes.

Savitri est créé par une troupe d'artistes amateurs le et par des artistes professionnels le .

Pour Ă©crire le livret, l'auteur traduit lui-mĂȘme le texte Ă  partir du sanskrit. L'opĂ©ra met en scĂšne trois chanteurs solistes et un chƓur fĂ©minin, qu’accompagne un orchestre de chambre de 12 musiciens.

La réception critique est partagée: soit enthousiaste, soit virulente.

Au XXIe siÚcle l'opéra est rarement interprété en concert, seulement dans le cadre de festivals de musique de chambre.

L'opĂ©ra ne durant qu'une demi-heure, les enregistrements disponibles incluent d'autres Ɠuvres du compositeur.

Historique

Savitri opus no 25 (H.96)[alpha 1] est un opéra de chambre de Gustav Holst sur un livret du compositeur, composé en 1908 et créé en 1916.

Source

L’histoire lĂ©gendaire du couple Savitri et Satyavan est tirĂ©e du Vana Parva (en) (le livre de la forĂȘt) , un des Ă©pisodes de l'Ă©popĂ©e sanskrite le MahĂąbhĂąrata.

La princesse Savitri épouse un prince nommé Satyavan. Celui-ci, selon une prophétie, doit mourir jeune tué par Yama, le dieu de la mort. Mais Savitri parvient à le sauver[1].

Genùse de l’Ɠuvre

En 1898, alors qu’il est trompettiste Ă  la Compagnie d'opĂ©ra Carl-Rosa (en), Holts dĂ©couvre la civilisation indienne dans les ouvrages de l’orientaliste allemand Max Muller. Il apprĂ©cie particuliĂšrement les hymnes du Rig-VĂ©da et son attrait pour la culture hindoue est tel, qu’il s’inscrit Ă  l’University College de Londres[2] et Ă  la School of Oriental and African Studies, dans la classe de Mabel Haynes Bode (en) pour y apprendre le sanskrit[3] - [4].

Entre 1899 et 1914, les Ă©popĂ©es sanskrites lui inspirent plusieurs Ɠuvres outre Savitri, qui est la seconde d’entre elles[alpha 2]

Gustav Holst en 1921, année de la premiÚre représentation professionnelle de Savitri.

PremiÚre représentation

L'opéra est interprété pour la premiÚre fois huit ans aprÚs sa composition, par des artistes amateurs au Wellington Hall, dans le quartier de St. John's Wood à Londres, le 5 décembre 1916, sous la direction de Hermann Grunebaum.

La premiÚre représentation professionnelle, dirigée par Arthur Bliss, a lieu le 23 juin 1921 au Théatre lyrique de Hammersmith (en) à Londres, avec Dorothy Silk (en), soprano, dans le rÎle-titre, Steuart Wilson (en), ténor, dans celui de Satyavan et Clive Carey (en), baryton, la Mort[5].

ƒuvre

L’opĂ©ra est Ă©crit pour trois voix : soprano, tĂ©nor, basse[alpha 3] et un chƓur fĂ©minin cachĂ©, accompagnĂ©s par un ensemble de douze instruments[6].

Synopsis

Sāvitri est l’épouse du bĂ»cheron Satyavān. Un jour, elle entend la voix de Yama (la Mort), qui lui annonce qu’il vient chercher son mari. Quand celui-ci revient de la forĂȘt, son travail terminĂ©, il trouve sa femme en pleurs. Elle lui explique pourquoi. Il tente alors de la consoler, lui disant que sa peur n'est qu'une illusion crĂ©Ă©e par Māyā.

Mais la Mort arrive et Satyavān s'Ă©croule aussitĂŽt sur le sol. Sāvitri demande Ă  ĂȘtre emportĂ©e avec lui. Yama, Ă©mu par son amour, lui propose de rĂ©aliser tous ses souhaits, sauf celui de ramener son Ă©poux Ă  la vie. Elle rĂ©pond que cela est impossible : que serait sa vie sans Satyavān ?

ImpressionnĂ© par un lien si fort, Yama est vaincu. Il se retire tandis que Satyavān reprend conscience. Savitri est comblĂ©e. Elle rĂ©alise que son bien-aimĂ© avait raison: tout est illusion , mĂȘme la Mort [7] - [8].

Livret

Holst Ă©crit le livret, traduisant lui-mĂȘme le texte Ă  partir du sanskrit –parfois laborieusement– car il ne se satisfait pas des traductions en anglais Ă  sa disposition[3]. Les prince et princesse de la lĂ©gende indienne sont transformĂ©s en un modeste couple de forestiers [9].


Sa fille et biographe Imogen Holst, elle-mĂȘme musicienne, commente les traductions de son pĂšre en ces termes :

« Il n'Ă©tait pas poĂšte, et parfois ses vers paraissent ĂȘtre empreints de naĂŻvetĂ©. Mais ils ne semblent jamais ĂȘtre vagues ou nĂ©gligĂ©s, car il s'efforçait de trouver les mots clairs et dignes Ă  mĂȘme de conduire l'auditeur dans un autre monde[10]. »

RĂŽles

  • Sāvitri: soprano ;
  • Satyavān: tĂ©nor ;
  • La Mort: basse ;
  • ChƓur de femmes (sans paroles).

Instrumentation

Douze instruments :

RĂ©ception critique

Favorable

  • Le critique musical britannique Andrew Clements Ă©crit un article Ă©logieux sur la façon dont l'opĂ©ra combine la culture "orientale" dans un format musical "occidental"[11];
  • John Warrack commente l'utilisation par Holst de la bitonalitĂ© Ă  l'ouverture de l'opĂ©ra, laquelle reprĂ©sente les royaumes de Sāvitri et de la Mort, distincts mais subtilement connectĂ©s [12].

DĂ©favorable

  • Le musicologue anglais Donald Mitchell (en) critique sĂ©vĂšrement l'opĂ©ra trop influencĂ©, selon lui, par le style vocal de Richard Wagner[13];
  • Byron Adams (en), musicologue amĂ©ricain, dĂ©crit les personnages de l'opĂ©ra comme Ă©tant plus des "archĂ©types" que des personnes[14].

Neutre

Postérité

De nos jours, Savitri est rarement interprĂ©tĂ©e en concert . En 2012 elle a fait partie des Ɠuvres programmĂ©es dans le cadre du festival annuel de musique de chambre Upper Galilee Voice of Music Festival de Kfar Blum (Kfar Blum Festival) en IsraĂ«l, oĂč elle a Ă©tĂ© chaleureusement accueillie[16] .

Discographie sélective

Sources

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

En français

  • John Warrack et Harold Rosenthal (en), Guide de l'opĂ©ra, Paris, Fayard, 1986 (rĂ©editĂ© en 1995), 970 p. (EAN 9782213595672) (il s'agit du code EAN de l'Ă©dition de 1995). UtilisĂ© comme source pour cet article: Ă©dition 1986, p.371 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article.

En anglais

Notes et références

Notes

  1. La numĂ©rotation des Ɠuvres de Gustav Holst, Ă©tablie par sa fille et biographe Imogen est double : « H. » (pour Holts) et/ou « no d’opus »
    (source : A Thematic Catalogue of Gustav Holst's Music par Imogen Holst, Londres, Faber Music Ltd., 1974).
  2. Les Ɠuvres chantĂ©es de Gustav Holst inspirĂ©es par les Ă©popĂ©es indiennes, dont il traduit lui-mĂȘme les textes en anglais Ă  partir du sanskrit sont :
    - Sita , opéra en trois actes op. 23 (1899-1906) ;
    - Savitri op. 25 (H. 96), opéra de chambre en trois actes ;
    - 24 Hymnes du Rig-VĂ©da : op.15 (partiel), op. 24 et op. 26 (1908–14) ;
    - 3 chants à partir de textes du poùte indien Kñlidñsa : The Cloud Messenger op. 30 (H.111), (1910-1912) et Two Eastern Pictures, (sans no d’opus, H.112), (1911).
    Et aussi une Ɠuvre orchestrale (sans texte chantĂ©): Indra opus 13 (H. 66), poĂšme symphonique, (1903).
  3. Le rĂŽle peut alternativement ĂȘtre interprĂ©tĂ© par un baryton, comme cela fut le cas lors de la premiĂšre reprĂ©sentation par des artistes professionnels en 1921 (Clive Carey (en)). Voir Ă©galement section "Discographie".

Références

  1. K.M Ganguly (traducteur), p. 3291-3295.
  2. Michael Short 1990, p. 55.
  3. John Warrack 2011.
  4. Imogen Holst 1981, p. 24.
  5. Imogen Holst 1974, p. 86.
  6. Raymond Head 1988, p. 35-40.
  7. (en) John Brande Trend (en), « Savitri, an Opera from the Sanskrit », Music & Letters (en), vol. 2, no 4,‎ , p. 345–350 (DOI 10.1093/ml/II.4.345, JSTOR 726591). ConsultĂ© le .
  8. Jean Varenne, « SĀVITRÄȘ » (consultĂ© le ).
  9. (en) Holst, « Partition vocale »
  10. Imogen Holst 1981, p. 25.
  11. (en) Article d'Andrew Clements publié dans The Guardian du , lire en ligne: (en) « Savitri (Symphony Hall, Birmingham) », sur theguardian.com (consulté le ).
  12. (en) John Warrack, « Holst and the Linear Principle », The Musical Times, vol. 115, no 1579,‎ , p. 732–735 (DOI 10.2307/957840, JSTOR 957840). ConsultĂ© le .
  13. (en) Donald Mitchell, « London Concerts and Opera », The Musical Times, vol. 97, no 1365,‎ , p. 596–597 (DOI 10.2307/938276, JSTOR 938276). ConsultĂ© le .
  14. (en) Byron Adams, « Review of Gustav Holst: The Man and His Music by Michael Short », The Musical Quarterly, vol. 76, no 4,‎ , p. 584–591 (DOI 10.1093/mq/76.4.584). ConsultĂ© le .
  15. (en) Ralph Vaughan Williams, « Gustav Holst (Continued) », Music & Letters, vol. 1, no 4,‎ , p. 305–317 (DOI 10.1093/ml/I.4.305, JSTOR 726997); ConsultĂ© le .
  16. (en)Savitri, Chamber Opera by Gustav Holst, il s’agit d’une reprĂ©sentation dans le cadre du festival annuel de musique de chambre Upper Galilee Voice of Music Festival de Kfar Blum (Kfar Blum Festival), IsraĂ«l, en juillet 2012, par le JAMD'S International Summer Institute Ensemble : direction Aviv Ron, Sharon Rostorf-Zamir (soprano), Berthold Schmidt (tĂ©nor), Yuri Kissin (baryton), ChƓur fĂ©minin Naama . DurĂ©e totale: 38 min 29 s. L’interprĂ©tation (en anglais) commence Ă  6 min 48 s. , aprĂšs la prĂ©sentation de l’Ɠuvre (en hĂ©breu). ConsultĂ© le .

Annexes

Articles connexes

Liste des Ɠuvres de Gustav Holst

Bibliographie

Liens externes


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