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Saul Enderby

Saul Enderby est un personnage de fiction créé par John le Carré qui apparaît dans deux volumes de sa trilogie d'espionnage : Comme un collégien et Les Gens de Smiley.

Biographie

Saul Enderby est décrit dans Comme un collégien lors de sa première apparition comme "un ancien ambassadeur en Indonésie aujourd'hui chef du département du Sud-Est asiatique, et on le disait chaud partisan de la ligne dure américaine"[1]. Ce bureaucrate montant du Foreign Office prend une place de plus en plus importante dans l'opération Dauphin lancé par le Cirque (nom de code pour le MI6) et son chef temporaire, George Smiley. Il insiste pour que les Cousins (la CIA) participent à la mission de l'agent Jerry Westerby à Hong Kong et obtient le soutien de l'agent Sam Collins et du conseiller du ministre Oliver Lacon qui passent dans son camp. À la fin du roman, l'opération réussit mais Enderby en retire tout le mérite et est propulsé chef du Cirque à la place du Smiley : "L'enthousiasme des Américains pour la nomination d'Enderby avait été extraordinaire."[2].

C'est cet homme peu scrupuleux, cynique et très proche de l'espionnage américain qui incarne la rupture au sein du Cirque en réaction avec le choc de la découverte de la taupe (dans La Taupe). Selon l'expression de Connie Sachs, tête de la Recherche renvoyée à l'occasion : "L'ordre ancien fout le camp... Ce petit salaud d'Enderby est en train de s'introduire par la petite porte. C'est un pogrom."[3]. Dans Les gens de Smiley, Enderby est toujours chef du Service et demande à Smiley d'enquêter sur la mort suspecte d'un ancien agent, le général Vladimir. Lorsque Smiley relie la mort de Vladimir à l'agent soviétique insaisissable, ennemi de toujours du Cirque, Karla, Enderby se montre d'abord peu enclin à l'idée de le laisser poursuivre sa mission. Il lui donne finalement carte blanche, mais de manière confidentielle, en se laissant hors du coup en cas d'échec : "Je dirais que toute la catastrophe était une ridicule entreprise montée personnellement par un espion sénile qui avait perdu la boule."[4]. Fort de son réalisme politique et de ses innovations au sein du Service, Saul Enderby n'est pas cependant sans ressentir une certaine admiration pour George Smiley et la quête qu'il poursuit : "En attendant, vous avez ma bénédiction que je nie absolument"[5], conclut-il avant de le quitter.

Il est incarné à l'écran par Barry Foster dans l'adaption télévisée de Les gens de Smiley par la BBC.

Notes et références

  1. Comme un collégien, John le Carré, éditions points, page 221
  2. Comme un collégien, John le Carré, éditions points, page 672
  3. Comme un collégien, John le Carré, éditions points, page 670
  4. Les gens de Smiley, John le Carré, éditions points, page 319
  5. Les gens de Smiley, John le Carré, éditions points, page 320

Bibliographie

  • John Le Carré, Comme un Collégien (The Honorable Schoolboy, 1977), traduit de l'anglais par Jean Rosenthal, Editions du Seuil, Collection Points, P922, Paris, 2001 (1977 pour la traduction aux éditions Robert Laffont), 677 pages. (ISBN 2020472406)
  • John Le Carré, Les gens de Smiley (Smiley's People, 1979), traduit de l'anglais par Jean Rosenthal, Editions du Seuil, Collection Points, P923, Paris, 2001 (1980 pour la traduction aux éditions Robert Laffont), 431 pages. (ISBN 2020472384)
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