Sanga (rameau)
Le rameau sanga est un rameau bovin africain. Il regroupe de nombreuses races d'origine voisine. Le mot sanga (á°áá) provient de lâoromo et signifie « taureau ».
Origine
Il s'agit d'un rameau originaire du nord de l'Afrique et qu'on ne trouve plus guĂšre aujourd'hui que dans l'est et le sud.
Diverses théories essaient de transcrire son histoire[1] :
- Création ancienne (3 à 4000 ans) par croisement entre populations autochtones d'Afrique de l'est: zébus, bétail à longue cornes et courtes cornes. (Payne et Wilson, 1999 et Henri Lhote, L'Extraordinaire aventure des Peuls[2])
- Migration dans toute l'Afrique saharienne au Ier millĂ©naire av. J.-C. d'un zĂ©bu venu d'Ăgypte (thĂ©orie fondĂ©e sur les recherches archĂ©ologiques de Muzzolini, 2000). Ce zĂ©bu aurait lentement diffusĂ© ses gĂšnes au fil des croisements, donnant avec le bĂ©tail Ă longues cornes autochtone le rameau Sanga.
- Croisement plus tardif de bovins autochtones africains et de zĂ©bus indo-pakistanais amenĂ©s dans la corne de l'Afrique par les Arabes (Ăthiopie, Somalie). Cette thĂšse est appuyĂ©e par des recherches sur la gĂ©nĂ©tique molĂ©culaire; (Hanotte et autres, 2002) elle montre une diffusion rapide des gĂšnes de zĂ©bus dans les populations autochtones.
Ă partir de lĂ , l'histoire est moins sujette Ă interprĂ©tation. Cette branche de bovin domestiquĂ©e est tellement bien adaptĂ©e aux biotopes africains de type savane qu'elle a progressivement Ă©tĂ© Ă©levĂ©e dans toutes les rĂ©gions oĂč elle apparait, du Soudan Ă l'Afrique du Sud.
En 1887, des religieux italiens introduisent du bĂ©tail italien en ĂrythrĂ©e dans le but d'amĂ©liorer le bĂ©tail local avec des races italiennes plus productives. Avec eux, ils introduisent la peste bovine[3]. Cette grave Ă©pidĂ©mie dĂ©cime le cheptel dans toute l'Afrique centrale. Un repeuplement avec des zĂ©bus de la pĂ©ninsule indienne va profondĂ©ment modifier le bĂ©tail local, au point qu'on y parle aujourd'hui du rameau zenga, contraction de zĂ©bu et sanga.
Aujourd'hui
Actuellement, on trouve les races du rameau Sanga essentielle en Afrique australe et est-saharienne, dans des rĂ©gions oĂč le bĂ©tail a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© par l'Ă©pidĂ©mie de peste. En Afrique australe, la menace a un temps pris une autre forme, le mĂ©tissage. En effet, les britanniques ont introduit trĂšs tĂŽt leur bĂ©tail afin d'y reproduire le mode de vie europĂ©en. Les Afrikaners, descendants des colons hollandais sĂ©parĂ©s politiquement de leur patrie d'origine, ont plus tirĂ© profit des ressources de l'agriculture locale. Ce sont eux qui ont les premiers sĂ©lectionnĂ© les espĂšces bovines autochtones dans le but d'en amĂ©liorer la productivitĂ©.
Aujourd'hui, ces races font l'objet de programmes :
- de sélection pour améliorer la productivité intrinsÚque de ces races.
- de croisement avec les races européennes pour créer des individus F1 trÚs productifs.
- de préservation pour les plus menacées.
Morphologie
Ces races ont en commun une grande capacitĂ© Ă supporter la rudesse du climat tropical sec. Elles ont une bosse sur le garrot permettant de stocker de la graisse, utilisable pour supporter les pĂ©riodes de "vaches maigres". Elles ont aussi un systĂšme digestif apte Ă utiliser tous les vĂ©gĂ©taux prĂ©sents dans ces rĂ©gions. LĂ oĂč du bĂ©tail europĂ©en maigrit, ces races prospĂšrent. Leurs sabots et leurs pattes sont taillĂ©s pour la marche vers pĂąturages et points d'eau. Elles n'ont pas besoin de boire tous les jours.
Races apparentées
Races d'afrique australe
- En Afrique du Sud : afrikaner, bonsmara, drakensberg, nguni, sanganer, touli
- Dans les pays limitrophes : barotse, tswana...