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Sanctuaire anglican de Walsingham

Le sanctuaire Notre-Dame-de-Walsingham de Walsingham est un sanctuaire de l'Église d'Angleterre (anglicane) construite en 1938 à Walsingham, dans le Norfolk en Angleterre. Walsingham est le site des apparitions mariales présumées à Richeldis de Faverches (en) en 1061. À la suite de ces « apparitions », un premier sanctuaire y est construit par la voyante. La Vierge Marie était donc vénérée sur ce site sous le titre de Notre-Dame de Walsingham.

Sanctuaire Notre-Dame-de-Walsingham
Image illustrative de l’article Sanctuaire anglican de Walsingham
Présentation
Culte Anglicanisme
Type Sanctuaire marial
Rattachement Église anglicane
DĂ©but de la construction 1938
GĂ©ographie
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
RĂ©gion Angleterre de l'Est
DĂ©partement Norfolk
Ville Walsingham
CoordonnĂ©es 52° 53′ 41″ nord, 0° 52′ 32″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Sanctuaire Notre-Dame-de-Walsingham

Le sanctuaire original, construit au XIIe siècle est détruit par Henri VIII en 1538. L'Église anglicane reconstruit un nouveau sanctuaire en 1938. Celui-ci se développe parallèlement au sanctuaire catholique Notre-Dame-de-Walsingham de Houghton Saint Giles (en) — un village voisin — construit dans la même période.

Ce sanctuaire accueille chaque année le pèlerinage annuel de l’Église anglicane à la fin du mois de mai. Il accueille également un grand nombre de pèlerins catholiques qui viennent y prier « Notre-Dame de Walsingham ».

Historique

Notre-Dame de Walsingham

Notre-Dame de Walsingham est un titre de la Bienheureuse Vierge Marie vénérée tant par les catholiques, les chrétiens orthodoxes de rite occidental que par certains anglicans. Cette vénération est liée aux apparitions mariales rapportées par Richeldis de Faverches (en), une noble et pieuse dame anglaise, en 1061 dans le village de Walsingham, dans le comté de Norfolk (Angleterre). Lady Richeldis aurait fait construire un bâtiment nommée « La Sainte Maison » ((en) The Holy House) à Walsingham, lieu qui est devenu plus tard un sanctuaire et un lieu de pèlerinage[1] - [2].

Un siècle plus tard, cette Sainte Maison est transmise à des chanoines réguliers de saint Augustin qui l'intègrent dans le prieuré à Walsingham. Ce prieuré et lieu de pèlerinage connaît un développement florissant avec de nombreuses visites royales. Au XVIe siècle, lors de la Réforme anglaise initiée par Henri VIII, le sanctuaire est détruit et le culte à la Vierge de Walsingham interdit[2] - [3].

Les prémices

Ruines de l'ancien prieuré.

Sous l'impulsion de fidèles catholiques, le culte à Notre-Dame de Walsingham renaît à la fin du XIXe siècle. D'abord dans l'église paroissiale de la ville de King's Lynn, puis à partir de 1934 dans la chapelle Slipper située à Walsingham, à un mile seulement du sanctuaire original[4].

En 1921, Alfred Hope Patten devient le vicaire anglican de Walsingham. Étant un anglo-catholique fervent, Hope Patten installe une image de Notre-Dame de Walsingham dans l'église paroissiale anglicane Sainte-Marie. Dans les années suivantes, les visites de la statue (dans son église) gagnent en popularité, jusqu'à ce que des milliers d'anglo-catholiques viennent chaque année prier dans l'église et se rassembler autour de cette statue. Mais l'évêque anglican de Norwich demande au pasteur de retirer l'image de son église paroissiale. Celui-ci construit alors une nouvelle réplique de « la Sainte Maison »[N 1] de l'autre côté des ruines du prieuré et il y installe la statue. Le sanctuaire de la Vierge de Walsingham est reconstruit a une centaine de mètres de son lieu d'origine, mais sous l'autorité de l'Église anglicane[4].

La nouvelle construction

Vue du sanctuaire également appelé « le petit Walsingham ».

Tout au long des années 1920, le flot de pèlerins grossissant amène à l'ouverture de « l'Hospice des Pèlerins »[N 2]. En 1931, une nouvelle « Maison Sainte » est construite à l'intérieur de l'église de pèlerinage[N 3]. Cette maison est consacrée et une nouvelle statue de « Notre-Dame de Walsingham » y est installée lors d'une grande fête[5]. En 1938, cette église est agrandie pour former le sanctuaire anglican Notre-Dame-de-Walsingham. L'église agrandie est bénie le lundi de Pentecôte, et par la suite un pèlerinage a eu lieu chaque année ce jour-là[6].

Durant la Seconde Guerre mondiale, Walsingham est une zone restreinte fermée aux visiteurs. Après la fin de la guerre, le , les forces américaines (présentes sur place) organisent la première messe dans le domaine du prieuré depuis la Réforme[7].

Le père Patten, vicaire de Walsingham, est également le prêtre administrateur du sanctuaire anglican jusqu'à sa mort en 1958. Le révérend John Colin Stephenson le remplace comme administrateur du sanctuaire[8].

L'église du sanctuaire est agrandie dans les années 1960[9].

  • IntĂ©rieur de la chapelle.
    Intérieur de la chapelle.
  • Tombeau du pasteur Alfred Hope Patten.
    Tombeau du pasteur Alfred Hope Patten.
  • Statue de la Vierge dans la Sainte Maison du sanctuaire de Walsingham.
    Statue de la Vierge dans la Sainte Maison du sanctuaire de Walsingham.

Description

Le Sanctuaire

Vue du sanctuaire.

Le sanctuaire comprend l'église du sanctuaire, des jardins, plusieurs chapelles, un réfectoire, un café, une boutique du sanctuaire, un centre d'accueil, la salle des pèlerins, une orangeraie, le collège (accueil des prêtres associés lorsqu'ils sont en résidence) et un grand nombre de blocs résidentiels différents pour l'hébergement des pèlerins.

L'eau du puits situé près de l'église est connue pour « ses propriétés curatives » ; l'acte de recevoir l'eau du puits sacré s'accompagne souvent de l'imposition des mains et de l'onction du fidèle[10]. Les pèlerins ramènent ainsi régulièrement de l'eau du puits chez eux pour la distribuer à leur famille, amis et paroissiens.

Enid Chadwick (en) a contribué à la réalisation de plusieurs œuvres d'art présentes dans le sanctuaire[11].

Communautés religieuses et organisation

Au-delà du personnel (qui comprend une communauté de résidents et du personnel de jour externe), un certain nombre de groupes sont officiellement associés à la vie du sanctuaire. Ceux-ci incluent :

  • L'Association des prĂŞtres associĂ©s de la Sainte Maison : fondĂ©e en 1931, c'est une association de prĂŞtres qui s'engagent Ă  offrir la messe pour le sanctuaire et qui bĂ©nĂ©ficient de certains privilèges au sanctuaire ; le SupĂ©rieur GĂ©nĂ©ral de l'Association est, ex officio, le PrĂŞtre Administrateur du Sanctuaire ; depuis dĂ©cembre 2011, l'adhĂ©sion Ă  part entière est Ă©galement disponible pour les diacres, en tant que diacres associĂ©s de la Sainte Maison ; elle compte environ 2 000 membres[12]. L'adhĂ©sion est ouverte aux prĂŞtres hommes de toute Église en communion avec le Siège de CantorbĂ©ry, et aux diacres hommes et femmes de ces Ă©glises. Un insigne de membre est portĂ©, distinguĂ© par un fond d'Ă©mail bleu foncĂ© pour les prĂŞtres et bleu clair pour les diacres.
  • La SociĂ©tĂ© Notre-Dame de Walsingham, dont les membres se rĂ©unissent dans groupes locaux rĂ©partis dans le monde entier et qui prient pour la vie du sanctuaire ; cette sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1925 ; le SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© est, ex officio, le prĂŞtre administrateur du Sanctuaire ; les membres s'engagent Ă  rĂ©citer quotidiennement l'AngĂ©lus, comme acte de mĂ©moire du Sanctuaire[13].
  • L'Ordre de Notre-Dame de Walsingham, fondĂ© en 1953, ses membres (Ă  l'origine appelĂ©s « dames » pour les femmes, « clercs » pour les prĂŞtres ou « clercs laĂŻcs » pour les hommes laĂŻcs) sont admis en rĂ©compense du service rendu au sanctuaire ; ils ont des privilèges spĂ©ciaux Ă  Walsingham et se rĂ©unissent en chapitre annuel ; depuis 2000, les femmes et les hommes, laĂŻcs ou ordonnĂ©s, sont simplement appelĂ©s « membres » de l'ordre ; les insignes prĂ©cĂ©demment complexes ont Ă©galement Ă©tĂ© remplacĂ©s par une simple croix et une collerette pour tous les membres[14]. Le nombre de membres est limitĂ© Ă  environ 60 personnes.
  • Le Collège des Gardiens du Sanctuaire, qui dĂ©tient la responsabilitĂ© capitulaire de la gouvernance du Sanctuaire ; il y a 20 Gardiens, ordonnĂ©s et laĂŻcs, dont l'un est Ă©lu MaĂ®tre des Gardiens ; ils ont des insignes distinctifs, y compris une collerette et une Ă©toile, et un manteau de velours bleu ; ils sont fiduciaires du Sanctuaire et de son organisme de bienfaisance ; en plus de ces 20 personnes, il y a aussi un petit nombre de Gardiens honoraires[15].

Notoriété

Pèlerinage anglican à Notre-Dame.

En 1938 se déroule le premier pèlerinage national de l’Église anglicane au sanctuaire de Walsingham. Celui-ci va être répété tous les ans, le lundi de Pentecôte. En 1959, ce pèlerinage annuel prend le nom de pèlerinage national (en). En 1971, le jour de la célébration passe du lundi de Pentecôte au dernier lundi du mois de mai. Il prend le nom de « Pèlerinage de la Pentecôte », même s'il ne tombe pas tous les ans le jour du lundi de Pentecôte[6].

RĂ©gulièrement, des pèlerins catholiques se rendent en pèlerinage dans ce sanctuaire marial, depuis la chapelle Slipper. Ainsi, en 1980, 10 000 catholiques ont accompagnĂ© le cardinal Hume et ses Ă©vĂŞques au sanctuaire anglican de Walsingham. Walsingham est ainsi un lieu d'Ĺ“cumĂ©nisme chrĂ©tien[16].

Notes et références

Sources

Notes

  1. Cette construction, très vénérée au Moyen-Age, avait été détruite lors de la Réforme anglaise au XVIe siècle.
  2. Le terme « d'hospice » désigne un lieu d'accueil pour les pèlerins (hébergement et restauration).
  3. Cette « Maison Sainte » remplace celle détruite lors de la réforme.

Références

  1. (en) « Feast of Our Lady of Walsingham », sur Independent Catholic News (consulté le ).
  2. (it) « Nostra Signora di Walsingham », Santi e Beati, (consulté le ).
  3. (en) William Page, « Houses of Austin canons: The priory of Walsingham », A History of the County of Norfolk, Victoria County History, vol. II,‎ , p. 394-401 (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Simon Knott, « Chapel of St Catherine, Houghton St Giles », sur Churches of Norfolk, (consulté le ).
  5. (en) « The story so far », sur The Anglican Shrine of Our Lady of Walsingham (consulté le ).
  6. (en) « Whit Monday Pilgrimages (The National) », sur The Walsingham Archives (consulté le ).
  7. (en) « History of Pilgrimage », sur walsinghamvillage (consulté le ).
  8. (en) Colin Stephenson, Merrily on High (Darton, Longman and Todd Limited, 1972) page 165., Merrily on High : An Anglo-Catholic Memoir, Canterbury Press Norwich, , 192 p. (ISBN 978-1853119125), p. 165.
  9. (en) « Anglican Shrine, Little Walsingham », sur The Norfolk Churches (consulté le ).
  10. (en) Philip Barnes, « Streams of Healing Grace », Walsingham Review,‎ , p. 12-13. (en) « …prayer for wholeness and healing is so important for many pilgrims who come here, and how the experience of going to the well, followed by laying on of hands and anointing is a key part of pilgrimage to Walsingham. »
  11. (en) « Enid Chadwick: photographs », sur The Walsingham Archives (consulté le ).
  12. (en) « Priests & Deacons Associate », sur The Anglican Shrine of Our Lady of Walsingham (consulté le ).
  13. (en) « The Society of Our Lady of Walsingham », sur The Anglican Shrine of Our Lady of Walsingham (consulté le ).
  14. (en) « The Order of Our Lady of Walsingham », sur The Anglican Shrine of Our Lady of Walsingham (consulté le ).
  15. (en) « The College of Guardians », sur The Anglican Shrine of Our Lady of Walsingham (consulté le ).
  16. (en) Eleonore Villarrubia, « Our Lady of Walsingham », catholicism.org, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Dominic Janes, Walsingham in Literature and Culture from the Middle Ages to Modernity, Routledge, , 268 p. (ISBN 978-0754669241).
  • (en) John Rayne-Davis et Peter Rollings, Walsingham : England’s National Shrine of Our Lady, Londres, St Pauls Publishing, , 94 p. (ISBN 9780854397969).
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