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Saliout 4

Saliout 4 (DOS 4) Ă©tait une station spatiale Saliout lancĂ©e le sur une orbite d'apogĂ©e Ă  355 km, de pĂ©rigĂ©e de 343 km et une inclinaison orbitale de 51,6°. C'Ă©tait essentiellement une copie de « Cosmos 557 », et Ă  l'inverse de sa parente mal conçue, elle a Ă©tĂ© un succès complet. Trois Ă©quipages ont tentĂ© de faire des sĂ©jours Ă  bord (Soyouz 17 et Soyouz 18 se sont amarrĂ©s ; le dĂ©collage de Soyouz 18a a avortĂ©). Le second sĂ©jour a durĂ© 63 jours, et une capsule automatique, appelĂ©e Soyouz 20, est restĂ©e amarrĂ©e Ă  la station pendant trois mois, fournissant une durabilitĂ© Ă  long terme aux systèmes. Saliout 4 a Ă©tĂ© dĂ©sorbitĂ©e le .

Салют-4
(Saliout 4)
Description de l'image Salyut 4 and Soyuz drawing.png.
Données générales
Organisation Drapeau de l'URSS Union soviétique
Programme Saliout / Almaz
Domaine Station spatiale orbitale
Lancement Ă  04:15 UTC
Lanceur Proton
Durée 770 jours
DĂ©sorbitage
Identifiant COSPAR 1974-104A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 18 500 kg
Orbite
Orbite Orbite terrestre basse
PĂ©riapside 219 km
Apoapside 270 km
PĂ©riode 89,1 min
Inclinaison 51,6°
Orbites 12 444

DĂ©roulement des missions Ă  bord de Saliout 4 (1974 - 1976)

Saliout 4, qui est lancé le , est une version civile de la station spatiale Saliout, comme l'était Saliout 1 et comme le seront plus tard Saliout 6 et 7.

Plusieurs modifications ont été apportées : la station dispose de trois panneaux solaires. Le confort de l'équipage a été amélioré avec l'ajout d'une table utilisée pour les repas et équipée d'un système de distribution d'eau froide et chaude pour réhydrater les aliments lyophilisés. L'automatisation plus poussée du système de navigation permet à l'équipage de consacrer plus de temps aux expériences scientifiques.

Gretchko et Goubarev

Le premier équipage de la station est composé de Gueorgui Gretchko et Alekseï Goubarev qui sont placés en orbite à bord de Soyouz 17 le . Une fois à bord, l'équipage fait preuve d'un grand enthousiasme et travaille plus longtemps que ce qui était planifié au point que le contrôle au sol intervient pour leur demander de consacrer plus de temps au repos. L'équipage retourne sur Terre après avoir séjourné 30 jours dans l'espace . Alors qu'ils ont établi un nouveau record de durée, les deux cosmonautes sont jugés en excellente santé physique et mentale. Néanmoins les responsables du programme décident d'allonger la durée des exercices physiques à bord de la station pour les prochaines missions afin que les cosmonautes soient en bonne condition, lors de leur retour sur Terre, durant la phase de décélération et pour raccourcir le temps d'adaptation une fois au sol.

L'équipage suivant est lancé le à bord de Soyouz 18a. Durant l’ascension le second étage du lanceur ne se détache pas complètement. Les moteurs du troisième étage s'allument alors que le second est toujours partiellement attaché, ce qui dévie le lanceur de sa trajectoire nominale. À T+295 s, le système de pilotage détecte que la déviation par rapport à la trajectoire nominale est devenue trop importante : le dernier étage du lanceur est largué et les moteurs du vaisseau Soyouz sont allumés pour permettre la séparation (la tour de sauvetage ayant déjà été larguée)[1]. Les cosmonautes subissent brièvement une accélération de plus de 20 g avant d'atterrir dans une zone montagneuse recouverte de neige. Ils ne seront récupérés que 24 heures plus tard.

Klimouk et Sevastianov

Un nouvel équipage composé de Piotr Klimouk et Vitali Sevastianov est lancé très rapidement le à bord de Soyouz 18. Leur mission consiste à poursuivre les travaux entamés par l'équipage précédent. Tirant des leçons des missions passées les tâches scientifiques sont organisées de manière plus rationnelle et le temps consacré à la maintenance de la station est encore réduit[2]. Après un séjour de 63 jours dans l'espace l'équipage réintègre le son vaisseau Soyouz.

Pour la première fois la propulsion de Soyouz est sollicitée pour rehausser l'orbite de la station spatiale avant que le vaisseau ne se détache et revienne sur Terre. Bien qu'ayant séjourné deux fois plus longtemps que tout autre spationaute, l'équipage, une fois au sol, démontre qu'il est en grande forme en se rendant sans assistance à la tente médicale pour réaliser de premiers examens médicaux. Le succès de cette mission prouve que l'homme peut séjourner plus longtemps dans l'espace à condition toutefois que des ravitaillements soient possibles en cours de mission c'est-à-dire que la station spatiale dispose d'au moins deux ports d'amarrage.

Une dernière mission sans équipage, Soyouz 20 est lancée le . Le vaisseau après s'être amarré à la station spatiale reste inactif durant 90 jours. Puis il revient sur Terre. Ce vol avait pour objectif de déterminer l'endurance d'un vaisseau dans sa version cargo[3].

Caractéristiques techniques

Les caractéristiques de Saliout 4 sont très proches de celles de la première station spatiale de la série Saliout 1.

De nouveaux Ă©quipements sont installĂ©s : un tĂ©lĂ©scripteur permet au contrĂ´le au sol de transmettre des instructions et des informations sans passer par le relais radio, des ordinateurs permettent d'automatiser les tâches de navigation. Trois grands panneaux solaires orientables remplacent les petits panneaux et fournissent kW. Les autres caractĂ©ristiques sont similaires Ă  celles de son ainĂ©e. Celle-ci est constituĂ©e de 4 cylindres emboitĂ©s de diamètre diffĂ©rent formant un ensemble long de 15,8 mètres d'un diamètre maximal de 4,18 mètres et d'une masse totale d'environ 18,9 tonnes. Ă€ l'avant de la station se trouve le port d'amarrage fixĂ© Ă  l'extrĂ©mitĂ© du cylindre de plus petit diamètre et dĂ©bouchant sur le compartiment d'amarrage et de transfert.

Lorsque les cosmonautes ont amarrĂ© leur vaisseau Ă  la station, ils pĂ©nètrent d'abord dans ce compartiment qui est long de 2,5 mètres et a un diamètre de 2 mètres. Le compartiment peut ĂŞtre isolĂ© du reste de la station spatiale par une Ă©coutille qui permet de le transformer en sas. Les cosmonautes après avoir Ă©vacuĂ© l'atmosphère peuvent effectuer une sortie extravĂ©hiculaire en ouvrant une troisième Ă©coutille latĂ©rale.

Schéma de la station Saliout 4.

Lorsqu'on franchit l'Ă©coutille qui sĂ©pare ce compartiment du reste de la station, on dĂ©bouche sur le compartiment principal long de plus de 8 mètres. Les Ă©quipements et les espaces de rangements sont disposĂ©s de manière que ce compartiment ait des dimensions identiques de bout en bout bien qu'il soit amĂ©nagĂ© dans deux cylindres de diamètre diffĂ©rent. La partie situĂ©e dans le cylindre au diamètre le plus petit est le poste de commandement. On y trouve les Ă©quipements permettant de contrĂ´ler la position de la station ainsi que les Ă©quipements de tĂ©lĂ©communications.

La deuxième partie, plus large et un peu plus courte comprend le logement d'un observatoire solaire de forme conique qui remplit la station pratiquement sur toute sa hauteur et un tapis roulant utilisé par les cosmonautes pour entretenir leurs muscles dans l'environnement dépourvu de gravité. Le long des cloisons de cette partie de la station se trouvent une petite serre de modèle Oasis, deux réfrigérateurs pour stocker la nourriture, et plusieurs panneaux de contrôle permettant la mise en œuvre d'une observatoire à rayons gamma, de caméras multispectrales utilisées pour étudier la Terre et d'un certain nombre d'expériences scientifiques.

Le compartiment arrière, attachĂ© Ă  l'arrière de la station et d'un diamètre de 2,26 mètre, est identique au compartiment de service du vaisseau Soyouz. Il comprend la propulsion principale, les rĂ©servoirs d'ergols ainsi que les systèmes de contrĂ´le d'attitude. La station est stabilisĂ©e gĂ©nĂ©ralement par gradient de gravitĂ©, de manière passive, c'est-Ă -dire qu'elle se dresse verticalement l'extrĂ©mitĂ© la plus lourde (celle Ă  laquelle est accrochĂ© le vaisseau Soyouz) pointant vers la Terre. Lorsque l'Ă©quipage veut modifier cette orientation pour effectuer des observations, il utilise des senseurs ioniques pour dĂ©terminer l'orientation actuelle et les moteurs de correction d'attitude du compartiment arrière[4].

  • Longueur : 15,8 m
  • Diamètre maximal : 4,15 m
  • Volume habitable : 90 m3
  • Poids au lancement : 18 900 kg
  • Lanceur : FusĂ©e Proton (trois Ă©tages)
  • Inclinaison orbitale : 51,6°
  • Surface des panneaux solaires : 60 m2
  • Nombre de batteries de panneaux : 3
  • Production Ă©lectrique : kW
  • Vaisseaux de ravitaillement : cargos Soyouz
  • Nombre de points d'amarrage : 1
  • Nombre total de missions habitĂ©es : 3
  • Nombre total de missions non-habitĂ©es : 1
  • Nombre total de missions habitĂ©es longue durĂ©e : 2

Instrumentation

L'instrument d'observation dans les rayons X de Saliout 4, souvent appelĂ© le tĂ©lescope Filin, consistait en quatre compteurs proportionnels Ă  flux de gaz, dont trois avaient une surface de dĂ©tection totale de 450 cm2 dans le champ d'Ă©nergie 2-10 keV, et un avait une surface effective de 37 cm2 pour une champ d'Ă©nergie de 0,2 Ă  2 keV. Le champ de vision Ă©tait limitĂ© par un collimateur fendu de 3° Ă— 10° FWHM. L'instrumentation incluait Ă©galement des senseurs optiques qui Ă©taient montĂ©s Ă  l'extĂ©rieur de la station avec les dĂ©tecteurs Ă  rayons X, et des unitĂ©s de production d'Ă©nergie et de mesure qui Ă©taient Ă  l'intĂ©rieur de la station. L’étalonnage des dĂ©tecteurs, basĂ© sur les observations au sol, Ă©tait prĂ©parĂ© pour trois modes de travail en vol : orientation inertielle, orientation orbitale et surveillance. Les donnĂ©es pouvaient ĂŞtre collectĂ©es dans quatre champs d'Ă©nergie : de 2 Ă  3,1 keV ; de 3,1 Ă  5,9 keV ; de 5,9 Ă  9,6 keV, et de 2 Ă  9,6 keV dans les grands dĂ©tecteurs. Le petit dĂ©tecteur avait des niveaux discriminants rĂ©glĂ©s Ă  0,2 keV, 0,55 keV et 0,95 keV.

Science

Parmi toutes, les observations de Sco X-1, Cir X-1, Cyg X-1 et de A0620-00 ont été publiées avec les données du Filin. Un flux d'énergie basse, très variable, de 0,6 à 0,9 keV (de 96 à 144 aJ) a été détecté depuis Sco X-1. Cir X-1 n'a pas du tout été détecté durant l'observation du , fournissant une limite supérieure à l'émission de 3.5e-11 erg.cm-2s-1 (35 fW/m²) dans le champ de 0,2 à 2,0 keV (de 32 à 320 aJ). Cyg X-1 a été observé à quelques occasions. Un flux extrêmement variable, à la fois dans le temps et dans l'énergie, a été observé.

Vaisseaux et Ă©quipages

  • Soyouz 20 - -
    • pas d'Ă©quipage

Missions Saliout 4

Mission Équipage Date
de lancement
Vaisseau aller Date
d'atterrissage
Vaisseau retour Durée
jours
Soyouz 17 Georgi Grechko,
Alexei Gubarev

21 h 43 37" UTC
Soyouz 17
11 h 03 22" UTC
Soyouz 17 29,56
Soyouz 18 Pyotr Klimuk,
Vitali Sevastyanov

14 h 58 10" UTC
Soyouz 18
14 h 18 18" UTC
Soyouz 18 62,97

Notes et références

  1. (en) J. Oberg, « Consultant Report: Soyuz Landing Safety » (consulté le )
  2. Baker 2007, p. 53-54
  3. Baker 2007, p. 58
  4. Zimmerman 2003, p. 27-29

Bibliographie

  • (en) David M Hartland, The story of space station Mir, Berlin, Springer Praxis, , 424 p. (ISBN 0-387-23011-4)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    Histoire des stations spatiales Almaz, Saliout et Mir
  • (en) B.J. Bluth et M Helppie, Soviet Space stations as analogs 2ème edition, NASA, (lire en ligne)
    Description détaillée des caractéristiques des stations Saliout par la NASA réalisée en 1986.
  • (en) Boris Tchertok, Rockets and People volume 4 : the moon race, NASA History series, , 663 p. (ISBN 978-0-16-089559-3, lire en ligne)
    Mémoires du bras droit de Korolev couvrant la genèse de la station Saliout et ses débuts.
  • (en) Robert Zimmerman, Leaving earth, Joseph Henry Book, , 528 p. (ISBN 978-0-309-08548-9)
    Histoire des stations spatiales de Saliout Ă  la Station spatiale internationale
  • (en) Philip Baker, Manned space stations an introduction, Chichester, Springer Praxis, , 170 p. (ISBN 978-0-387-30775-6)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    Synthèse sur l'histoire des stations spatiales de Saliout à la Station spatiale internationale
  • (en) Albert A. Harrison, Spacefaring : the human dimension, University of California Press, , 342 p. (ISBN 978-0-520-92965-4, 978-0-585-39162-5 et 978-1-597-34909-3, OCLC 49570329, lire en ligne)
    La dimension humaine des missions spatiales
  • (en) Grujica S. Ivanovitch, Salyut the first space station : Triumph and Tragedy, Berlin, Springer Praxis, , 426 p. (ISBN 978-0-387-73585-6)
    Genèse de la station Saliout et mission de l'équipage de Soyouz 11.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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