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Saint Joseph charpentier

Saint Joseph charpentier est un tableau peint par Georges de La Tour, dont la date inconnue est évaluée, selon les historiens, entre 1638 et 1645. L'œuvre est découverte en 1938 par l'historien d'art britannique Percy Moore Turner, qui en fut le propriétaire, et est authentifiée comme un original de La Tour en 1942. Elle est entrée en 1948 dans les collections du musée du Louvre. Une copie plus petite appartient au musée des beaux-arts de Besançon. C'est une des œuvres représentatives de l'artiste lorrain, caractéristique de son style caravagesque et de sa maitrise du clair-obscur.

Saint Joseph charpentier
Artiste
Date
entre 1638 et 1645
Type
peinture religieuse
Technique
Dimensions (H Ă— L)
137 Ă— 102 cm
Propriétaire
Etat
No d’inventaire
RF 1948 27
Localisation
Musée du Louvre, Sully, Salle 912 - Georges de La Tour et Les frères Le Nain, Salle 912 - Georges de La Tour (1593-1652), Paris (France)

Description

La toile de dimensions importantes (137 sur 102 centimètres) représente saint Joseph, vêtu d'une chemise aux manches retroussées, d'un tablier qui laisse apparaître le bas de ses jambes, et est chaussé de socques. Vu de trois-quarts, il est penché vers l'avant, et perce avec une tarière, une pièce de bois qu'il maintient de son pied gauche. À ses pieds des outils de menuiserie jonchent le sol. À ses côtés, l'enfant Jésus vêtu d'une tunique, est assis de profil, il tient une chandelle qui éclaire la scène et dont la flamme fait apparaître ses doigts en transparence. La scène est peinte dans des tonalités brunes, presque monochrome[1].

Provenance

Commandé probablement pour le couvent des Carmes-déchaussés de Metz[2]. Après 1791 à la suite de la cession du couvent à la municipalité, le tableau aurait été caché à Ars-sur-Moselle[2]. Entre 1840 et 1852 le tableau est localisé en Angleterre avec d'autres biens provenant du couvent[2]. Il est découvert par Percy Moore Turner (1877-1950) dans un château et en fait l'acquisition en 1938[2]. D'abord proposé à la National Gallery qui le refuse[3], le tableau est légué en 1948 au Louvre en hommage à Paul Jamot[2] (inventaire RF 1948-27 département des peintures)[4].

Histoire

La date exacte n'est pas connue, selon Henri Tribout de Morembert la peinture serait datée de 1644-45, tandis que Nicolson, Wright, Thuillier et Rosenberg situent la datation entre 1638 et 1643[2].

Technique

Détail du visage de l'enfant Jésus, montrant le réseau de craquelures, attestant des nombreuses retouches sur cette zone du tableau.

Le tableau est peint sur une toile de lin fin, à tissage serré (16 fils par centimètre), dont le format est d'origine[5]. Sur une préparation épaisse, une imprimeure brune a été appliquée sur le support[6]. Dans les années 1950 le tableau a été radiographié, révélant certains éléments de réalisation, dont plusieurs repentirs sur l'enfant Jésus. La première idée du peintre, était d'orienter le visage de trois-quarts presque de face, et les jambes étaient serrées. Des réseaux de craquelures sur le visage de l'enfant attestent de retouches fréquentes durant la réalisation du tableau[7]. Élisabeth Martin précise que les examens radiographiques permettent de déduire que le Saint Joseph charpentier a été peint à la même période que le Saint Sébastien soigné par Irène du Louvre[8].

Copie du musée de Besançon

Le musĂ©e des beaux-arts et d'archĂ©ologie de Besançon possède dans ses collections, une copie de Saint Joseph charpentier de dimensions presque similaires Ă  l'original (126 Ă— 106 cm). DestinĂ© Ă  la dĂ©coration de la cathĂ©drale de Besançon[9], le tableau fut dĂ©posĂ© en 1909 au musĂ©e de peinture de la ville de Besançon. Lors d'une visite des rĂ©serves du musĂ©e en 1947, le tableau est attribuĂ© Ă  de La Tour et est classĂ© au titre des Monuments historiques. Il rĂ©intègre alors le parcours des collections et en devient l'une des pièces les plus emblĂ©matiques[9]. La copie de belle qualitĂ© est contemporaine de l'Ĺ“uvre originale, et probablement exĂ©cutĂ©e dans l'atelier de La Tour[9].

Notes et références

  1. Valeria Merlini, Dimitri Salmon et Daniela Sorti (direction), L'adoration des bergers - Saint Joseph charpentier, p. 83
  2. Pierre Rosenberg, Marina Mojana, Georges de La Tour, catalogue complet des peintures, p. 88.
  3. B. Nicolson et C. Wright, « Georges de La Tour et La Grande-Bretagne » dans La Revue du Louvre, no. 22, 1972
  4. Dimitri Salmon, Le Saint Joseph charpentier, une « nuit » venue d'Angleterre, p. 96-97, dans Grande Galerie. Le Journal du Louvre, no 36, juin/juillet/août 2016
  5. Valeria Merlini, Dimitri Salmon et Daniela Sorti (direction), L'adoration des bergers - Saint Joseph charpentier, p. 151
  6. Valeria Merlini, Dimitri Salmon et Daniela Sorti (direction), L'adoration des bergers - Saint Joseph charpentier, p. 156
  7. Valeria Merlini, Dimitri Salmon et Daniela Sorti (direction), L'adoration des bergers - Saint Joseph charpentier, p. 158
  8. Valeria Merlini, Dimitri Salmon et Daniela Sorti (direction), L'adoration des bergers - Saint Joseph charpentier, p. 160
  9. Valeria Merlini, Dimitri Salmon et Daniela Sorti (direction), L'adoration des bergers - Saint Joseph charpentier, p. 82

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Henri Tribout de Morembert, Un Tableau de La Tour pour les Carmes de Metz: Saint Joseph charpentier, Paris Éditions Berger-Levrault 1973.
  • Pierre Rosenberg, Marina Mojana, Georges de La Tour, catalogue complet des peintures, Paris, Bordas 1992
  • Valeria Merlini, Dimitri Salmon et Daniela Sorti (direction), L'adoration des bergers - Saint Joseph charpentier, Paris Skira 2011.

Liens externes

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