Saint-René Taillandier
René Gaspard Ernest Taillandier, dit « Saint-René Taillandier[1] », né le à Paris, où il est mort le [2], est un historien, homme de lettres et homme politique français. Luc Fraisse voit en lui l’un des pionniers de l’histoire littéraire[3].
Naissance | |
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Nom de naissance |
René Gaspard Ernest Taillandier |
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Domicile | |
Formation |
Lycée Charlemagne (baccalauréat) (jusqu'en ) Université de Heidelberg (doctorat) (jusqu'en ) |
Activités | |
Enfant |
Georges Saint-René Taillandier (d) |
A travaillé pour |
Sorbonne (- Université de Montpellier (à partir de ) Revue des Deux Mondes (à partir de ) Université de Strasbourg (d) (à partir de ) |
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Membre de |
Académie française () Société savante serbe (d) |
Distinction |
Biographie
Fils de Zélie Lebeuf et de René Taillandier, avoué près le Tribunal civil de la Seine, auteur de diverses poésies, d’un poème sur la Guerre d’Espagne (1824, in-8°), de quelques épitres et pièces de circonstance[4], et d’un poème en l’honneur de la délivrance de la Grèce, l’Helléniade[5], Taillandier sortit du lycée Charlemagne en 1836, avec le prix d’honneur de philosophie au grand concours[6]. Il obtint ensuite une licence en droit et une autre ès lettres[6], avant d’aller compléter ses études supérieures à l’université de Heidelberg[4], où il entra en relation avec le philosophe Schelling[7]. Nommé, dès 1841, suppléant de littérature à l’université de Strasbourg[4], il obtint, deux ans plus tard, en 1843, son doctorat ès lettres, avec deux thèses : De Summa Providentia ; Scott Erigène et la philosophie scolastique[6], pour devenir, aussitôt après, suppléant[4], puis, en 1846[4], titulaire de la chaire de littérature française à la faculté des lettres de Montpellier[4]. La même année, en Provence, il épouse la Tarasconnaise Camille Mouret[8] - [9]. En 1844, il fut également agrégé des lettres[10]. Appelé à Paris, à la fin de 1863, pour suppléer Saint-Marc Girardin dans la chaire de poésie française à la Sorbonne[4], il fut nommé professeur d’éloquence française en 1868[4] après un cours remarqué sur Molière.
Au mois de , il est nommé secrétaire général du ministère de l’Instruction publique par le ministre Segris[4], puis ministre de l’Instruction publique par délégation à Bordeaux jusqu’en 1871. En 1872, il reprend son poste de professeur d'éloquence française à la Sorbonne[10]. Devenu conseiller d’État en service ordinaire hors sections, et membre du Conseil supérieur de l’enseignement secondaire spécial, il est élu membre de l’Académie française en 1873 , en remplacement du P. Gratry[11].
Décoré de la Légion d’honneur en [4], connu pour avoir été un observateur attentif de la scène littéraire, non seulement en France, mais aussi en Allemagne et en Europe centrale, Saint-René Taillandier a été, à partir de 1843, un des plus assidus collaborateurs de la Revue des deux Mondes, à laquelle il a fourni diverses séries d’études d’histoire, de philosophie, de littérature française contemporaine et surtout sur l’Allemagne et les pays du Nord[4]. Il fut même sur le point de sacrifier son titre de professeur en Sorbonne à cette revue, lorsque, sous le Second Empire, il fut un moment menacé d’avoir à opter entre la collaboration qu’il lui apportait et sa chaire[6]. Le dernier qu’il ait écrit dans cette revue, paru quelques jours avant sa mort, est une étude sur Victor de Laprade[7]. Ses ouvrages d’histoire littéraire sont pour la plupart composés d’articles parus initialement dans la Revue des deux Mondes, où cet esprit vaste et souple avait mis à contribution presque toutes les littératures de l’Europe[6].
Ayant abandonné sa chaire depuis deux ans pour mettre en œuvre les nombreux matériaux qu’il avait accumulés[6], Saint-René, qui se plaignait, quelque temps avant sa mort, de douleurs dans la poitrine, succomba à une angine de poitrine, à six heures du soir, en rentrant chez lui, 20 rue Saint-Benoit, où son frère, l’abbé Henri Taillandier, curé de Saint-Augustin, qui l’attendait, put lui donner une dernière absolution[11]. Un autre de ses frères, Édouard Taillandier a écrit quelques brochures politiques ou économiques[4].
Il est inhumé au cimetière Montparnasse (1ère division)[12]
Notes et références
- Pseudonyme créé à l’imitation de celui de Saint-Marc Girardin.
- Son acte de décès (n°493) dans les registres de décès du 6e arrondissement de Paris pour l'année 1879.
- Luc Fraisse, Les Fondements de l’histoire littéraire. De Saint-René Taillandier à Lanson, Paris, Honoré Champion,
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays Ă©trangers, Paris, , 1888 p. (lire en ligne), p. 1721.
- Argus, « Chronique », La Semaine des familles : revue universelle illustrée,‎ , p. 783 (lire en ligne, consulté le ).
- « Nécrologie », Polybiblion : revue bibliographique universelle, E. de Boccard, t. 9e,‎ , p. 265-6 (lire en ligne, consulté le ).
- « L’Académie française vient de perdre un de ses membres », L’Union littéraire des poètes et des prosateurs,‎ , p. 66 (lire en ligne, consulté le ).
- Jules Laurens, Une Vie artistique. Laurens, Jean-Joseph-Bonaventure (14 juillet 1801-29 juin 1890), sa vie et ses oeuvres, Carpentras, J. Brun, 1899, p. 184. Lire en ligne.
- « Mortuorum Prouvençau », dans Armana prouvençau pèr lou bèl an de Diéu 1880, Avignon, Roumanille, 1880, p. 111. Lire en ligne.
- Christophe Charle, « 100. Saint René Taillandier (René, Gaspard, Ernest) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1,‎ , p. 159–161 (lire en ligne, consulté le )
- Louis Lambert, « Mort de M. Saint-René Taillandier », Le Gaulois : littéraire et politique, no 3776,‎ 11e année, p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Pierre Ariey-Jouglard et France Raimbault, Le cimetière Montparnasse. Dictionnaire biographique de personnalités enterrées au cimetière, Paris, Christian, , 673 p. (ISBN 978-2-86496-183-3), p. 30
Principaux ouvrages
- Béatrice, poème, (lire en ligne).
- Scot Érigène. Thèse pour le doctorat, présentée à la Faculté des lettres de Paris, .
- Histoire de la jeune Allemagne. Études littéraires, (lire en ligne).
- Études sur la révolution en Allemagne, , 2 vol. (lire en ligne).
- Allemagne et Russie, études historiques et littéraires, .
- Le Poète du Caucase, Michel Lermontoff, .
- Histoire et philosophie religieuse. Études et fragments, .
- Littérature étrangère. Écrivains et poètes modernes, .
- La Comtesse d'Albany, .
- Maurice de Saxe. Étude historique, d'après les documents des Archives de Dresde, .
- Pierre Corneille : Ă©tude historique, , 2 vol.
- Tchèques et Magyars. Bohême et Hongrie. XVe – XIXe siècle, Didier, (lire en ligne).
- Le général de Berthier, Montpellier, de Gras, , 7 p., in-8° (lire en ligne).
- Drames et romans de la vie littéraire. La comtesse d'Ahlefeldt, Henri et Charlotte Stieglitz, Henri de Kleist, .
- La Serbie. Kara-George et Milosch, .
- Le Général Philippe de Ségur, sa vie et son temps, (lire en ligne).
- Dix ans de l'histoire d'Allemagne. Origines du nouvel empire d'après la correspondance de Frédéric-Guillaume IV et du baron de Bunsen (1847-1857), .
- Les Renégats de 89. Souvenirs du cours d'éloquence française à la Sorbonne, .
- Le Roi LĂ©opold et la Reine Victoria : Ă©crits d'histoire contemporaine, , 2 vol..
- Études littéraires. Un poète comique du temps de Molière : Boursault, sa vie et ses œuvres. La Renaissance de la poésie provençale, .
Bibliographie
- Luc Fraisse, Les Fondements de l'histoire littéraire, de Saint-René Taillandier à Lanson, Genève-Paris, Champion, « Romantisme et modernités », 2002.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Ressource relative à la littérature :
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- Ressource relative Ă la musique :
- (en) MusicBrainz
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Critiques littéraires de Saint-René Taillandier parues dans la Revue des Deux Mondes. Gustave Flaubert : L'Éducation sentimentale et Salammbô. Victor Hugo : Quatre-vingt-treize et La nouvelle série de la Légende des siècles ;
- Nécrologie parue dans Le Figaro daté du .
- Nécrologie parue dans Le Monde Illustré daté du .