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Saint-René Taillandier

René Gaspard Ernest Taillandier, dit « Saint-René Taillandier[1] », né le à Paris, où il est mort le [2], est un historien, homme de lettres et homme politique français. Luc Fraisse voit en lui l’un des pionniers de l’histoire littéraire[3].

Saint-René Taillandier
Gravure par Tourfaut sur un dessin de Bocourt d’après une photographie d’Ernest Ladrey dans Le Monde illustré du 8 mars 1879.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
René Gaspard Ernest Taillandier
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Enfant
Georges Saint-René Taillandier (d)
Autres informations
A travaillé pour
Sorbonne (-)
Université de Montpellier (à partir de )
Revue des Deux Mondes (Ă  partir de )
Université de Strasbourg (d) (à partir de )
Membre de
Académie française ()
Société savante serbe (d)
Distinction

Biographie

Fils de Zélie Lebeuf et de René Taillandier, avoué près le Tribunal civil de la Seine, auteur de diverses poésies, d’un poème sur la Guerre d’Espagne (1824, in-8°), de quelques épitres et pièces de circonstance[4], et d’un poème en l’honneur de la délivrance de la Grèce, l’Helléniade[5], Taillandier sortit du lycée Charlemagne en 1836, avec le prix d’honneur de philosophie au grand concours[6]. Il obtint ensuite une licence en droit et une autre ès lettres[6], avant d’aller compléter ses études supérieures à l’université de Heidelberg[4], où il entra en relation avec le philosophe Schelling[7]. Nommé, dès 1841, suppléant de littérature à l’université de Strasbourg[4], il obtint, deux ans plus tard, en 1843, son doctorat ès lettres, avec deux thèses : De Summa Providentia ; Scott Erigène et la philosophie scolastique[6], pour devenir, aussitôt après, suppléant[4], puis, en 1846[4], titulaire de la chaire de littérature française à la faculté des lettres de Montpellier[4]. La même année, en Provence, il épouse la Tarasconnaise Camille Mouret[8] - [9]. En 1844, il fut également agrégé des lettres[10]. Appelé à Paris, à la fin de 1863, pour suppléer Saint-Marc Girardin dans la chaire de poésie française à la Sorbonne[4], il fut nommé professeur d’éloquence française en 1868[4] après un cours remarqué sur Molière.

Au mois de , il est nommé secrétaire général du ministère de l’Instruction publique par le ministre Segris[4], puis ministre de l’Instruction publique par délégation à Bordeaux jusqu’en 1871. En 1872, il reprend son poste de professeur d'éloquence française à la Sorbonne[10]. Devenu conseiller d’État en service ordinaire hors sections, et membre du Conseil supérieur de l’enseignement secondaire spécial, il est élu membre de l’Académie française en 1873 , en remplacement du P. Gratry[11].

Décoré de la Légion d’honneur en [4], connu pour avoir été un observateur attentif de la scène littéraire, non seulement en France, mais aussi en Allemagne et en Europe centrale, Saint-René Taillandier a été, à partir de 1843, un des plus assidus collaborateurs de la Revue des deux Mondes, à laquelle il a fourni diverses séries d’études d’histoire, de philosophie, de littérature française contemporaine et surtout sur l’Allemagne et les pays du Nord[4]. Il fut même sur le point de sacrifier son titre de professeur en Sorbonne à cette revue, lorsque, sous le Second Empire, il fut un moment menacé d’avoir à opter entre la collaboration qu’il lui apportait et sa chaire[6]. Le dernier qu’il ait écrit dans cette revue, paru quelques jours avant sa mort, est une étude sur Victor de Laprade[7]. Ses ouvrages d’histoire littéraire sont pour la plupart composés d’articles parus initialement dans la Revue des deux Mondes, où cet esprit vaste et souple avait mis à contribution presque toutes les littératures de l’Europe[6].

Ayant abandonné sa chaire depuis deux ans pour mettre en œuvre les nombreux matériaux qu’il avait accumulés[6], Saint-René, qui se plaignait, quelque temps avant sa mort, de douleurs dans la poitrine, succomba à une angine de poitrine, à six heures du soir, en rentrant chez lui, 20 rue Saint-Benoit, où son frère, l’abbé Henri Taillandier, curé de Saint-Augustin, qui l’attendait, put lui donner une dernière absolution[11]. Un autre de ses frères, Édouard Taillandier a écrit quelques brochures politiques ou économiques[4].

Il est inhumé au cimetière Montparnasse (1ère division)[12]

Notes et références

  1. Pseudonyme créé à l’imitation de celui de Saint-Marc Girardin.
  2. Son acte de décès (n°493) dans les registres de décès du 6e arrondissement de Paris pour l'année 1879.
  3. Luc Fraisse, Les Fondements de l’histoire littéraire. De Saint-René Taillandier à Lanson, Paris, Honoré Champion,
  4. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays Ă©trangers, Paris, , 1888 p. (lire en ligne), p. 1721.
  5. Argus, « Chronique », La Semaine des familles : revue universelle illustrée,‎ , p. 783 (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Nécrologie », Polybiblion : revue bibliographique universelle, E. de Boccard, t. 9e,‎ , p. 265-6 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « L’Académie française vient de perdre un de ses membres », L’Union littéraire des poètes et des prosateurs,‎ , p. 66 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Jules Laurens, Une Vie artistique. Laurens, Jean-Joseph-Bonaventure (14 juillet 1801-29 juin 1890), sa vie et ses oeuvres, Carpentras, J. Brun, 1899, p. 184. Lire en ligne.
  9. « Mortuorum Prouvençau Â», dans Armana prouvençau pèr lou bèl an de DiĂ©u 1880, Avignon, Roumanille, 1880, p. 111. Lire en ligne.
  10. Christophe Charle, « 100. Saint René Taillandier (René, Gaspard, Ernest) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1,‎ , p. 159–161 (lire en ligne, consulté le )
  11. Louis Lambert, « Mort de M. Saint-René Taillandier », Le Gaulois : littéraire et politique, no 3776,‎ 11e année, p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Jean-Pierre Ariey-Jouglard et France Raimbault, Le cimetière Montparnasse. Dictionnaire biographique de personnalités enterrées au cimetière, Paris, Christian, , 673 p. (ISBN 978-2-86496-183-3), p. 30

Principaux ouvrages

  • BĂ©atrice, poème, (lire en ligne).
  • Scot Érigène. Thèse pour le doctorat, prĂ©sentĂ©e Ă  la FacultĂ© des lettres de Paris, .
  • Histoire de la jeune Allemagne. Études littĂ©raires, (lire en ligne).
  • Études sur la rĂ©volution en Allemagne, , 2 vol. (lire en ligne).
  • Allemagne et Russie, Ă©tudes historiques et littĂ©raires, .
  • Le Poète du Caucase, Michel Lermontoff, .
  • Histoire et philosophie religieuse. Études et fragments, .
  • LittĂ©rature Ă©trangère. Écrivains et poètes modernes, .
  • La Comtesse d'Albany, .
  • Maurice de Saxe. Étude historique, d'après les documents des Archives de Dresde, .
  • Pierre Corneille : Ă©tude historique, , 2 vol.
  • Tchèques et Magyars. BohĂŞme et Hongrie. XVe – XIXe siècle, Didier, (lire en ligne).
  • Le gĂ©nĂ©ral de Berthier, Montpellier, de Gras, , 7 p., in-8° (lire en ligne).
  • Drames et romans de la vie littĂ©raire. La comtesse d'Ahlefeldt, Henri et Charlotte Stieglitz, Henri de Kleist, .
  • La Serbie. Kara-George et Milosch, .
  • Le GĂ©nĂ©ral Philippe de SĂ©gur, sa vie et son temps, (lire en ligne).
  • Dix ans de l'histoire d'Allemagne. Origines du nouvel empire d'après la correspondance de FrĂ©dĂ©ric-Guillaume IV et du baron de Bunsen (1847-1857), .
  • Les RenĂ©gats de 89. Souvenirs du cours d'Ă©loquence française Ă  la Sorbonne, .
  • Le Roi LĂ©opold et la Reine Victoria : Ă©crits d'histoire contemporaine, , 2 vol..
  • Études littĂ©raires. Un poète comique du temps de Molière : Boursault, sa vie et ses Ĺ“uvres. La Renaissance de la poĂ©sie provençale, .

Bibliographie

  • Luc Fraisse, Les Fondements de l'histoire littĂ©raire, de Saint-RenĂ© Taillandier Ă  Lanson, Genève-Paris, Champion, « Romantisme et modernitĂ©s », 2002.

Liens externes

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