Saadia Mosbah
Saadia Mosbah, née à Tunis[1], est une militante antiraciste tunisienne.
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Sabri Mosbah (neveu) |
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Mnemty (d) |
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Biographie
Native du quartier de Bab Souika à Tunis, son père est originaire de la région de Gabès et ses ancêtres paternels viendraient de Tombouctou (Mali)[2]. Devenue hôtesse de l'air puis cheffe de cabine à Tunisair, elle doit subir le racisme dans son milieu professionnel[2] - [1]. Après deux tentatives infructueuses de lancer une association avant la révolution de 2011[2], elle prend finalement la tête de l'association Mnemty et s'engage activement contre ce phénomène, qu'elle définit comme « quelque chose de silencieux, de rampant », et contre le déni du problème par les autorités tunisiennes[1].
En 2015, elle cherche à susciter un débat national sur ce sujet et obtenir la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité, tout en regrettant que la Constitution de 2014 soit imprécise sur les droits des minorités et la définition de la discrimination et que les Noirs tunisiens soient peu représentés au gouvernement et à l'Assemblée des représentants du peuple[1] (pas de ministre en 2015 et une seule députée, Jamila Ksiksi[2]).
Elle contribue par son action à la large adoption (125 voix sur 131) de la loi antiraciste le [3]. Elle se félicite également, quelques mois plus tard, que la Tunisie proclame le 23 janvier comme la journée nationale de l'abolition de l'esclavage[4]. Toutefois, en 2020, si elle signale que le silence a été rompu et que deux affaires judiciaires ont abouti à des jugements, elle pointe la lenteur des procédures et s'inquiète du manque d'intérêt politique pour ce sujet : « Nous n'avons pas constaté de volonté politique lors des dernières élections [présidentielle et législatives de 2019], personne n'a parlé du racisme. On retournerait même à la case départ en disant que c'est un faux problème [...] Il y a comme un retour au déni »[5].
En mars 2023, elle dénonce la dérive du président Kaïs Saïed, qui adopte le discours des secteurs racistes et populistes de la société tunisienne, incarnées par les milices du Parti nationaliste tunisien[6].
Saadia Mosbah est la sœur de Slah Mosbah[7] et la tante de Sabri Mosbah[8].
Références
- Frida Dahmani, « Racisme en Tunisie : Saadia Mosbah, l'indignée », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
- Sandro Lutyens, « Portrait de Saadia Mosbah, présidente de l'association "M'nemti" qui lutte contre le racisme en Tunisie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur huffpostmaghreb.com, .
- Frida Dahmani, « Saadia Mosbah en larmes après l'adoption de la loi antiraciste », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- Wided Nasraoui, « Tunisie : le 23 janvier Journée de l'abolition de l'esclavage, une décision « historique » », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
- Matthias Raynal, « En Tunisie, la peau noire est toujours un facteur de discriminations », sur slate.fr, (consulté le ).
- « La question très taboue du racisme en Tunisie n'a jamais fait l'objet d'un débat national », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- (ar) Mehrez Mejri, « من قال إن العنصرية انتهت في تونس؟ » [« Qui a dit que le racisme est fini en Tunisie ? »], sur correspondents.org, (consulté le ).
- Julien Le Gros, « Sabry Mosbah, racines de jasmin », sur africultures.com, (consulté le ).
Liens internes
Liens externes
- « Saadia Mosbah : "La Tunisie a fait un grand pas en faveur de l'égalité raciale" », sur bbc.com, (consulté le ).