SĂ©verin Robert
Séverin Robert (Plaimbois-du-Miroir, le — Besançon, le ) est un ouvrier-horloger comtois et syndicaliste fondateur d'une section locale de l'AIT, s'illustrant dans les préparatifs d'un projet de Commune de Besançon.
SĂ©verin Robert | |
Fonctions | |
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Secrétaire de l'Association ouvrière des graveurs et guillocheurs de Besançon | |
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Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Plaimbois-du-Miroir, Doubs |
Date de décès | |
Lieu de décès | Besançon, Doubs |
Nationalité | Française |
Syndicat | AIT |
Profession | Ouvrier |
Biographie
- Jeunesse et formation
Séverin Robert est né le à Plaimbois-du-Miroir, village rural du canton de Morteau[1] - [2]. Cadet d'une famille de neuf enfants, son père est un instituteur d'originaire paysanne à la foi pieu et autoritaire[1]. Après avoir refusé de passer son certificat d'étude et de sonner les cloches de l'église à Pâques, lors de la Fête-Dieu de 1852 ou 1853 il porte l'encensoir mais glisse sur une bouse de vache provoquant la furie du curé et sa fugue[1] - [2]. Chassé du foyer, il retrouve des proches en Suisse et se forme comme apprenti-graveur pour enfin gagner Besançon qui est alors considérée comme la capitale de l'horlogerie[2]. Marié et père, il assume ses conceptions anticléricales et refuse de faire baptiser ses enfants[1].
- AIT et Commune
Il prend contact avec des horlogers suisses dès 1867[3], dont Fritz Heng à La Chaux-de-Fonds en , et par la suite Émile Aubry à Rouen[2] ou encore Eugène Dupont à Londres[2], afin de créer l'Association ouvrière des graveurs et guillocheurs de Besançon[2]. Après plusieurs réponses de ses camarades, Robert entreprend de donner un aspect légal en soumettant les statuts d'une société de prévoyance au Préfet Louis Véron de Farincourt[1]. Alors que ses démarches d'officialisation sont encore en suspens[2], le une section directement affiliée à l'AIT est lancée[4] - [5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11] sans l'aval des Autorités[2]. Le préfet tente d'opposer un veto le , mais plusieurs dizaines d'adhérents sont déjà comptés[2] et d'importantes souscriptions réalisées en soutien des grévistes du Creusot[1]. Robert et neuf de ses camarades sont poursuivis (Ph. Borel, J. Chevrier, V. Julien, J. Melin, L. Moreau, F. Ormancey, F. Petit-Jean, E. Robillier, et E. Wys), le ministre de la Justice Émile Ollivier exigeant l'arrestation immédiate de tous membre de l'AIT auprès de l'ensemble des magistrats de France dont celui de Besançon[1]. Sur 130 à 140 associés, seuls les dix membres du bureau sont visés ; ils sont jeunes, qualifiés, et sans antécédents[1].
Au cours d'un procès tenu le , les prévenus sont respectivement condamnés à des amendes de 100 et 25 francs pour avoir fait partie d'une organisation non autorisée de plus de vingt personnes[1] - [2]. Malgré une peine jugée clémente, la formation est sévèrement touchée, mais ses membres continuent les activités souterraines et le dialogue notamment avec la Suisse[1]. Lors des municipales de 1871, Séverin Robert se présente et récolte 1 361 voix soit 27,7% des suffrages exprimés[2] - [1] - [12]. Aucun élément ne démontre sa participation directe aux préparatifs et événements de la Commune de Besançon, se signalant uniquement par un acte de défiance durant l'été 1871 en brandissant à ses fenêtres un calicot orné d'une Marianne brisant ses chaînes[1].
Il apparaît à l'écart de la réorganisation des formations ouvrières après 1875, étant référencé comme artisan indépendant à Besançon jusqu'à sa mort d'une hémorragie cérébrale le à l'âge de 46 ans[1] - [2].
Notes et références
- (fr) Michel Cordillot, La naissance du mouvement ouvrier à Besançon - la Première internationale 1869-1872, Besançon, Cahier d'Études comtoises, , 83 p. (ISBN 2251604197), pages 23, 24, 27, 29, 32, 33, 39, 44, 45, et 58.
- Séverin Robert sur le site du Maitron (consulté le ).
- Claude Fohlen, Histoire de Besançon, tome 2, Besançon, Cêtre, 1994, 824 pages, page 91 (ISBN 2-901040-27-6).
- Oscar Testut, Association internationale des travailleurs, Vingtrinier, 1870, 327 pages, page 197.
- (fr) Alcan-Lévy, Les Mystères de l'Internationale, etc, British Library, 1871, 120 pages, page 89.
- (fr) Société des études pratiques d'économie sociale, Unions de la paix sociale, Société international de science sociale, Études sociales - volume 10, 1885, 580 pages, pages 29 à 37.
- La RĂ©forme Sociale, Ă©dition du .
- L'Égalité, édition du .
- La Franche-Comté, édition du .
- Le Courrier franc-comtois, Ă©dition du .
- La Federacion, Ă©dition du .
- La Franche-Comté, éditions des 8 et .