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Séisme de 551 à Beyrouth

Le Seisme de 551 à Beyrouth (alors appelée Beryte) est un séisme d'ampleur régionale qui s'est produit le 6 ou le [1] et dont l'épicentre se situait au large de Beyrouth, dans l'actuel Liban, avec une magnitude estimée à 7,5 sur l'échelle de Mercalli[2]. Il déclenche un tsunami qui touche les villes côtières de la région de Phénicie byzantine[2] et entraîne un bilan lourd en termes de vies humaines, ainsi que des dégâts matériels importants. La région dépendait alors de l'Empire byzantin ; le séisme s'est produit sous le règne de Justinien Ier.

Séisme de 551 à Beyrouth
Date
Magnitude 7,5 Mw
Épicentre 33° 54′ nord, 35° 30′ est
Régions affectées Beyrouth, Liban
Victimes Environ 30 000

Le Liban connaît une « sismicité faible à modérée » ; toutefois il a été atteint par plusieurs séismes d'une magnitude supérieure à 7, et aux effets dévastateurs[3] ; outre celui de 551, le tremblement de terre de 1202 compte comme un séisme historique, de même que celui de 1759[4].

Caractéristiques

Le Liban se situe sur la faille du Levant, appelée « faille de la mer Morte », d'une longueur de 1 200 km, une des failles majeures de la Méditerranée orientale ; elle sépare la plaque arabique de la plaque africaine[5].

La faille du Levant se divise sur le territoire libanais en trois branches[3] : la faille de Yammouné est la plus importante de ces trois branches ; la faille de Rachaya et Serghaya, à l'est, forme la deuxième branche ; des failles chevauchantes en mer, à l'ouest, ont été identifiées récemment[6].

Les causes du séisme de 551 ne sont pas déterminées avec certitude, mais l'hypothèse la plus probable l'attribue au chevauchement du Mont-Liban en mer, plutôt qu'à la faille de Yammouné, qui explique le tremblement de terre de 1202[4] - [3]. Le séisme de 1759 prend naissance, quant à lui, sur la faille de Râchaïya-Serghaya[4].

L'épicentre du séisme se situe probablement au large de Beyrouth à environ 34.00°N, 35.50°E[7].

Description

Il existe peu de descriptions détaillées des dommages causés par ce séisme dans les récits contemporains. Quelques sources font référence aux villes côtières également touchées[8], de Tyr au sud, à Tripoli au nord[9], avec de nombreuses ruines et des milliers de victimes. Selon l'Anonyme de Plaisance, auteur d'un récit de voyage du VIe siècle, il y aurait eu 30 000 morts rien qu'à Beyrouth. L’aqueduc romain qui approvisionne la ville de Beyrouth en eau s'effondre. Les secousses souterraines provoquées par ce séisme déclenchent un tsunami de plusieurs mètres de haut qui submerge la côte emportant de nombreuses victimes ; de nombreux bâtiments s'effondrent telle l'École de droit de Beyrouth, important d'enseignement et d'étude du droit romain dans l'Antiquité. L'École de droit réouvre ses portes à Sidon[1] - [10].

Le séisme a été ressenti sur une vaste zone allant d'Alexandrie à Antioche précédemment touchée par un autre séisme en 526. Les estimations de magnitude de cet évènement varient entre 7,2 à 7,5 sur l'échelle de Mercalli.

Des dégâts recensés à Pétra et autres endroits de la vallée du Jourdain longtemps associés à ce séisme sont susceptibles d'avoir été provoqués par un tremblement de terre ultérieur, après réanalyses.

Notes et références

  1. Romana Harfouche et Pierre Poupet, Du Mont Liban aux Sierras d’Espagne: Sols, eau et sociétés en montagne: Autour du projet franco-libanais CEDRE “Nahr Ibrahim”, Archaeopress Publishing Ltd, (ISBN 978-1-78491-136-2, lire en ligne)
  2. Modélisation du risque sismique à Beyrouth (Liban) : comment prendre en compte le comportement humain ?, Rouba Iskandar, irma-grenoble.com, le 6 janvier 2021.
  3. LIBRIS, ANR. Un pays au risque sismique élevé In : Atlas du Liban : Les nouveaux défis. Beyrouth, Liban : Presses de l’Ifpo, 2016 lire en ligne. (ISBN 9782351595442). DOI : https://doi.org/10.4000/books.ifpo.10876.
  4. M. Daëron, A. Elias, Y. Klinger et P. Tapponnier, « Sources of the AD 551, 1202 and 1759 earthquakes (Lebanon and Syria) », American Geophysical Unionvolume=2004, , T41F–1294 (lire en ligne, consulté le )
  5. Daniel Ariztegui, , , Nicolas Waldmann, « La mer Morte racontée par ses fonds », sur Pourlascience.fr (consulté le )
  6. « Le Liban : un pays également divisé par les failles, LIBRIS Project (French) », sur ISTerre - Institut des Sciences de la Terre (consulté le )
  7. (en) R. Darawcheh, M. R. Sbeinati, C. Margottini et S. Paolini, « THE 9 JULY 551 AD BEIRUT EARTHQUAKE, EASTERN MEDITERRANEAN REGION », Journal of Earthquake Engineering, (lire en ligne, consulté le )
  8. Active thrusting offshore Mount Lebanon: Source of the tsunamigenic A.D. 551 Beirut-Tripoli earthquake , Ata Elias; Paul Tapponnier; Satish C. Singh; Geoffrey C.P. King; Anne Briais; Mathieu Daëron; Helene Carton; Alexander Sursock; Eric Jacques; Rachid Jomaa; Yann Klinger, pubs.geoscienceworld.org, le 1er août 2007.
  9. Pierre-Louis GAtier, «Tyr l’instable : pour un catalogue des séismes et tsunamis de l’Antiquité et du Moyen Âge», dans P. Gatier et alii, Sources de l'histoire de Tyr, Ifpo, 2020, p. 255-265.
  10. GEORGES ABOU DIWAN, « Un Trésor Monétaire de Beyrouth: À propos de la Circulation des Monnaies d'Anastase au VI e Siècle », The Numismatic Chronicle (1966-), vol. 168, , p. 303–320 (ISSN 0078-2696, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Séisme

Articles connexes

Liens externes

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