Sébastien Farran

Né en 1971 à New-York, il a toujours bercé dans les mondes de la musique et des médias. Son grand-père, Jean Farran, a fondé RTL. Son père Dominique Farran, a été journaliste musical avant de créer et animer WRTL. Sa mère, Caroline Tiné, mannequin, est également journaliste et écrivain, après avoir été photographe de concerts. Le producteur de concerts Pascal Bernardin (Zero Productions, Encore Productions) fait partie des amis de la famille. Sébastien Farran a 16 ans quand, jeune stagiaire, il prend goût à l'industrie musicale, en travaillant sur des tournées de Supertramp ou Police.

L'année suivante, il effectue un nouveau stage, cette fois-ci à New York. Il devient assistant de Donald Fagen (moitié de Steely Dan) qui prépare des concert à Manhattan. Il découvre le hip-hop dans les rues de New York.

Mais avant d'en faire son métier, il lui faut terminer sa scolarité à la très huppée École alsacienne de Paris. “J'étais un cancre”, dit-il. Lui qui rêvait de Sciences-Po étudie finalement l'Histoire à La Sorbonne, Porte de Clignancourt.

Au sein du label Carrère, il apprend les différentes facettes du métier, même s'il reste obsédé par le hip-hop. Son ami Stéfano lui conseille alors d'écouter Radio Nova, qui a ouvert ses ondes à une bande de graffeurs de la région parisienne. “Il est blanc, je suis noir, la différence ne se voit que dans les yeux des bâtards.” Sous le choc de ce qu'il vient d'entendre, Sébastien Farran rencontre NTM. Avec Franck Chevalier, le mari de la pythie punk Nina Hagen qui lâchera vite l'affaire face au poids des tâches administratives, ils deviennent manager du groupe. Après un titre remarqué sur la compilation Rapattitude, NTM signe en 1990, sous la houlette de Sébastien Farran, un accord d'édition avec EMI, un contrat discographique avec Sony et inaugure sa première tournée.

Homme fort du rap français en pleine effervescence, Farran devient également manager d'Assassin et rencontre notamment Lucien “PapaLu”, pionnier du hip-hop français devenu légendaire entre New York et Paris.

Les éditions EMI lui offrent alors un poste de directeur artistique, mais ce métier de l'ombre et de la patience le frustre. Il veut également sortir et produire des disques. Ça sera chose faite avec le premier album de Raggasonic (1995), qui aiguise un peu plus encore sa passion pour le reggae dancehall. Il devient DJ sous le nom de Terror Seb[5] et joue même en Jamaïque.

La major Universal relance alors le label Island, né justement en Jamaïque, et fier de rejoindre la maison qui a lancé Bob Marley, Sébastien Farran devient directeur artistique. Avec le responsable marketing d'Island, Nicolas Nardone, il lance en 1996 la société de management Lickshot Entertainment[6]. Il représente aussi la rappeuse Lady Laistee, dont le single Et si ? obtient un triomphe chez Barclay : près de 500 000 ventes. Très vite, l'artiste Tété rejoint l'écurie Lickshot.

Pendant que Nardone gère le quotidien de NTM, notamment une tournée de Zéniths, Farran produit en 1996 chez Island une compilation fondatrice d'une nouvelle scène rap française, L432, qui regroupe Lunatic, Oxmo Puccino, Arsenik, Lady Laistee, Expression Direkt ou Afro Jazz, groupe radical dont Island sortira en 1997 l'album Afrocalypse.

Sébastien Farran n'oublie pas pour autant ses racines rock et cette même année, il travaille sur le second album du groupe No One Is Innocent.

Mais deux ans près le split de Raggasonic en 1998, NTM se sépare en 2000. Toujours ami avec Kool Shen, Sébastien Farran suit alors la route de JoeyStarr, avec qui il fonde, en compagnie de DJ Spank, le label BOSS, dont il assure la gestion avec Nardone. Ensemble, ils s'emparent une fois par semaine des ondes de Skyrock, pour des émissions chaotiques, incontrôlées et aujourd'hui légendaires. Terror Seb reprend également du service avec Naughty J, pour une tournée en sound-system qui écume Métropole et Antilles (Ragga Connection).

Moins de vingt ans après le retour de New York d'un Sébastien Farran émerveillé par le hip-hop américain, le rap français est devenu lui aussi une industrie lourde. En 2002, Farran est associé au vaste projet Urban Peace, qui remplit le Stade de France avec une affiche mettant à l'honneur la diversité de la scène. À tel point que l'année suivante, Canal + négocie avec Farran la participation de Joey Starr et de son écurie BOSS dans une émission de télé-réalité qui connaîtra un triomphe, 60 jours 60 nuits. Sa compilation L432 avait rencontré un énorme succès, il récidive en 2004 avec le mix Ragga Connection 4. Nouveau carton : 500 000 ventes pour le label Sony.

Malgré le départ de Nicolas Nardone, Lickshot étoffe son catalogue tous azimuts, de l'électronique d'Etienne de Crécy au reggae de Toma.

Mais le grand public ne découvre Sébastien Farran, ses excès, ses parti-pris, sa répartie et son humour qu'en 2007. Il intègre alors le jury de l'émission Pop Stars, diffusée par M6. Ça ne l'empêche pas de secrètement travailler sur la reformation de NTM à Bercy en septembre 2008. 25 000 billets vendus en dix minutes. “L'un des plus beaux jours de ma vie”, confie-t-il.

La même année, il démarre à Biarritz un nouveau festival, le BIG Festival[7]. Une épopée rocambolesque qui mêlera pendant dix ans : légendes du rock (Iggy Pop, Neil Young…), jeunes pousses et DJ's, avant qu'il ne jette l'éponge[8] . Fan attendri de folk depuis sa jeunesse, Sébastien Farran surprend jusqu'à ses proches en devenant, en 2009, manager du duo Cocoon. Mais la réalité le rattrape vite quand il doit gérer à la dernière minute l'annulation de dix festivals par NTM : Joey Starr vient d'être incarcéré pour six mois. La société d'organisation de concerts Yardie, montée par Farran et Stéphane Minier, fait alors faillite.

Quand Joey Starr sort de prison en 2010, il s'oriente vers le cinéma, notamment avec Polisse de Maïwenn, mais s'éloigne de Sébastien Farran. En 2014, dans une avalanche d'accusations et de violence verbale, la séparation atteint le point de non-retour.

Mais heureusement, pour le sortir du gris et de la déprime, il y a eu entretemps, en 2012, de nouvelles rencontres fortes et des collaborations immédiates. D'abord avec le groupe Cassius. Puis et surtout avec Johnny Hallyday. En sept années de tornade, Sébastien Farran s'occupera de quatre albums, de tournées infinies qui le feront notamment retrouver les Etats-Unis. Il réussit même à convaincre le chanteur à rejoindre le projet dingue initié par Valéry Zeitoun, autre Biarrot d'adoption : les concerts des Vieilles Canailles, qui réunissent fin 2014 Eddy Mitchell, Jacques Dutronc et Johnny Hallyday.

Mais après quatre années de riche collaboration, Sébastien Farran apprend en octobre 2016 la maladie de Johnny. Le chanteur désire tourner, enregistrer jusqu'à la fin : c'est ce qui le fait tenir debout. Le temps est compté : un ultime album est en chantier et une tournée des Vieilles Canailles est prévue en juin et juillet 2017.

En octobre de cette année, Farran solde les comptes de Lickshot. Avec un fan de Johnny, Jean-François Gobertier, et Fabrice Develay, il lance une nouvelle société de management, de service aux artistes, avec des ambitions cette fois internationales.

Mais avant de se consacrer pleinement à Rush Management, Sébastien Farran doit affronter le décès de Johnny Hallyday, survenu le 5 décembre 2017. Il s'occupe de rendre le plus bel hommage possible à son protégé et protecteur lors de ses funérailles, que de très nombreux fans suivront dans les rues, et seize millions à la télévision.

Rush Management attendra donc 2019 pour révéler ses ambitions, son envergure. Le catalogue d'artistes inclut : le rappeur SCH, Cassius, Yarol Poupaud, la chanteuse Léa Paci ou encore Bénabar.

En 2007[9], il épouse l'artiste hip-hop Lady Laistee, avec qui il aura deux enfants, Téo, et Léa qui travaille aujourd'hui dans la musique . Le couple se sépare en 2009.

Il rencontre ensuite Nadège Winter[10] qu'il épouse en 2019[11] . Ils ont une fille, Lola, né en 2010.

• Ressource relative à l'audiovisuel :
  • (en) IMDb
• Site de Yardie Productions