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Rue de l'Écurie (Strasbourg)

La rue de l'Écurie (en alsacien : Stallgass) est une voie de Strasbourg rattachée administrativement au quartier Gare - Kléber, qui va de la rue de la Douane à la rue de l'Ail[1].

Rue de l'Écurie
Image illustrative de l’article Rue de l'Écurie (Strasbourg)
Depuis la rue de l'Épine : la rue de l'Écurie et l'angle avec le 28 de la rue de l'Ail.
Situation
CoordonnĂ©es 48° 34′ 47″ nord, 7° 44′ 55″ est
Pays Drapeau de la France France
Subdivision administrative Grand Est
Ville Strasbourg
DĂ©but rue de la Douane
Fin rue de l'Ail

Histoire et toponymie

Plaque bilingue, en français et en alsacien.

Dès le XIIIe siècle, la rue porte ce nom (Stallgasse), qu'elle conserve, en allemand ou en français, avec une grande stabilité : Vicus zu dem Stalle (1321), rue de l'Écurie (1780), rue de l'Ancre (1794), rue de l'Écurie (1817), Stallgasse (1817), Stallgasse (1872), rue de l'Écurie (1918), Stallgasse (1940), rue de l'Écurie (1945).

Selon Adolphe Seyboth, elle le doit aux nos 3-7[2]. De son côté, Roland Recht avance que l'appellation était réservée à l'origine à l'immeuble no 5, Zum Stall, en référence à une auberge. Il pourrait aussi s'agir d'une écurie plus importante, en lien avec le transport de marchandises dans la rue de la Douane voisine[3]. On observe par ailleurs que la rue de l'Écurie est parallèle à la ruelle du Fumier (Mistgässchen[4]), qui donne elle-aussi dans la rue de la Douane[5].

Bâtiments remarquables

  • no 3 : La maison Ă  pans de bois sculptĂ©s, qui abrite aujourd'hui un restaurant, a Ă©tĂ© construite en 1588[1]. Elle est dotĂ©e d'un vantail de porte surmontĂ© d'une imposte en fer forgĂ©[6].
    Une étude de la fin du XIXe siècle sur le prosélytisme de Samuel Heinrich Fröhlich (de) à Strasbourg dans les années 1840 montre qu'il réunissait ses adeptes, les Fröhlichianer, dans cette maison de la Stallgasse, devenue lieu de rencontre de la communauté[7].
  • no 4 : L'Ă©difice a Ă©tĂ© reconstruit en 1769 pour un marchand de vins[8]. La façade, Ă  quatre niveaux et quatre travĂ©es de baies[9], comporte un rez-de-chaussĂ©e en pierres de taille percĂ© de baies en plein cintre qui reposent sur des pilastres creusĂ©s en panneaux[3]. Les quatre arcades du rez-de-chaussĂ©e sont ornĂ©es, sur les clĂ©s de cintre, de mascarons reprĂ©sentant les quatre saisons, exceptionnellement sculptĂ©es en buste. Le Printemps, l'ÉtĂ© et l'Automne incarnĂ©s par de jeunes bourgeoises Ă  grands chapeaux, l'Hiver par un vieillard portant une capuche ornĂ©e de feuilles de chĂŞne[9].
no 5
Quoique fermée à la circulation, la ruelle de l'Agneau débouche à cet endroit.
  • no 7 : La maison comporte des Ă©lĂ©ments appartenant Ă  plusieurs Ă©poques. Les arcades en plein cintre du rez-de-chaussĂ©e datent de la Renaissance. Elles se prolongent Ă  l'angle par une console nervurĂ©e. RemaniĂ© au XVIIIe siècle, l'Ă©difice prĂ©sente des linteaux de fenĂŞtres lĂ©gèrement cintrĂ©es Ă©voquant le style RĂ©gence, alors que les rebords des fenĂŞtres, chantournĂ©s, appartiennent au rococo strasbourgeois[10] - [3].
  • no 8 : Construite en 1781 pour un marchand[8], cette très haute bâtisse de style Louis XVI contraste avec les architectures voisines, de style RĂ©gence ou rococo, par ses encadrements de fenĂŞtre carrĂ©s et sa porte d'entrĂ©e en chĂŞne avec oves et guirlandes[1] - [11].
  • no 9 : Ă€ l'angle avec le no 26 de la rue de l'Ail, la maison a Ă©tĂ© reconstruite en 1770 pour un marchand. Au-dessus de la porte cochère, transformĂ©e en vitrine, un cartouche sculptĂ© montre une construction rustique avec l'inscription « Ă€ la Grange Â» et la date 1647[12]. Au XIVe siècle elle s'appelait dĂ©jĂ  Zu der SchĂĽren. Sur les mascarons, des masques figurent les quatre saisons[6]. Elle pourrait avoir appartenu Ă  l'imprimeur Matthias Hupfuff[12] - [13], puis, un siècle plus tard, Ă  l'ammeister Ulrich MĂĽrssel et, en 1645, au gĂ©nĂ©ral Philippe-Henri Kulmann [12].
  • Maison Ă€ la Grange (n° 9)
  • no 12 : Au XVe siècle, le PoĂŞle des savetiers (Der altbĂĽsser Trinkstube) occupait cet emplacement[12], Ă  l'angle avec le no 28 de l'actuelle rue de l'Ail. La maison, reconstruite en 1747 pour le tonnelier et marchand de vin Jean Daniel Stamm, possède une façade caractĂ©ristique du XVIIIe siècle[8]. Le monogramme du propriĂ©taire (« JDS Â») apparaĂ®t sur la ferronnerie du balcon[6]. L'immeuble a Ă©tĂ© endommagĂ© lors du bombardement du , puis reconstruit en 1954-1955[14].

Notes et références

  1. Maurice Moszberger (dir.), « Écurie (rue de l') », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 75 (ISBN 9782845741393)
  2. Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 511
  3. Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue de l'Écurie », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 147 (ISBN 2-7032-0207-5)
  4. (de) Adolphe Seyboth, « Mistgässchen. Ruelle du Fumier Â», in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 116, [lire en ligne]
  5. « Ruelle du Fumier (Strasbourg) Â», ArchiWiki
  6. Jean-Marie Pérouse de Montclos et Brigitte Parent, Alsace : Le Dictionnaire du patrimoine, Éditions Place des Victoires, Paris, 2011, p. 255-258 (ISBN 978-2809901870)
  7. (de) A. Froelich, Sectentum und Separatismus im jetzigen kirchlichen Leben der evangelischen Bevölkerung Elsass-Lothringens, J.H. Ed. Heitz (Heitz & Mündel), 1889, p. 26
  8. « Maisons Ă  l’architecture caractĂ©ristique du XVIIIe siècle Â», Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle
  9. Brigitte Parent, « Ă‰curie (rue de ) : no 4 Â», Les Mascarons de Strasbourg
  10. « 7, rue de l'Écurie (Strasbourg) Â», ArchiWiki
  11. « 8, rue de l'Écurie (Strasbourg) Â» ArchiWiki
  12. Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque, op. cit., p. 500
  13. Information non explicitement confirmée dans Oliver Duntze, Ein Verleger sucht sein Publikum : die Strassburger Offizin des Matthias Hupfuff (1497/98-1520), K.G. Saur, München, 2007, 508 p. (ISBN 978-3-598-24903-7)
  14. « 12, rue de l'Écurie (Strasbourg), Â» ArchiWiki

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Moszberger (dir.), « Écurie (rue de l') », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle Ă©d. rĂ©visĂ©e), p. 75 (ISBN 9782845741393)
  • Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos et Brigitte Parent, Alsace : Le Dictionnaire du patrimoine, Éditions Place des Victoires, Paris, 2011, p. 255-258 (ISBN 978-2809901870)
  • Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue de l'Écurie », in ConnaĂ®tre Strasbourg : cathĂ©drales, musĂ©es, Ă©glises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle Ă©dition remaniĂ©e), p. 147 (ISBN 2-7032-0207-5)
  • (de) Adolphe Seyboth, « Stallgasse. Rue de l'Écurie Â», in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 122-123, [lire en ligne]
  • Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 500 ; 511

Articles connexes

Liens externes

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