Rose Hawthorne Lathrop
Mère Marie Alphonse
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(à 75 ans) New York |
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George Parsons Lathrop (en) (à partir de ) |
Ordre religieux |
Dominican Sisters of Hawthorne Congregation of Saint Rose of Lima (en) |
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Étape de canonisation |
Rose Hawthorne Lathrop, en religion Mère Marie Alphonse (Mother Mary Alphonsa), est une religieuse américaine, née le , morte le .
Fondatrice d'ordre religieux et d'œuvres sociales, elle se voue particulièrement aux cancéreux délaissés. Sa cause en béatification est à l'étude, elle est « servante de Dieu ».
Biographie
Jeunesse
Rose Hawthorne naît le à Lenox, dans le Massachusetts. Elle est la fille de l'écrivain Nathaniel Hawthorne et de son épouse l'artiste Sophia Peabody[1]. Sophia est assistée à la naissance par son père le médecin Nathaniel Peabody (en)[2].
À propos de sa fille Rose, Nathaniel Hawthorne écrit à un ami, en comparant la naissance de sa fille à la publication d'un livre : « Madame Hawthorne a publié un petit ouvrage, il y a deux mois, qui est toujours sous forme de feuillets ; quelques bruits dans le monde, de jour comme de nuit. En clair, nous avons une autre petite fille rousse - un petit lutin très vif, fort et en bonne santé, mais qui, pour le moment, ne prétend pas être belle »[3].
Rose et ses frères et sœurs sont élevés selon une éducation positive. Leurs parents ne croient pas à l'utilité d'une discipline sévère ou des châtiments corporels[4].
Le , Sophia Hawthorne emmène ses filles Rose et Una chez des parents à West Newton (en), dans le Massachusetts[5]. Rose grandit et habite successivement dans le Massachusetts, à Liverpool, à Londres, Paris, Rome et Florence. La famille revient ensuite à Concord, dans le Massachusetts, en 1860. Là, son frère aîné Julian est inscrit dans une école mixte dirigée par Franklin Benjamin Sanborn. Bien que leur ami, le poète Ellery Channing, ait recommandé aux filles de Hawthorne de fréquenter la même école, aucune d'elles n'y est inscrite. Sophia écrit : « Nous désapprouvons entièrement ce mélange de jeunes filles et de jeunes femmes à l'âge électrique à l'école. Je ne trouve pas d'issue à cet effet pervers, et c'est pourquoi je n'envoie pas Una et Rose dans votre école »[6]. Deux ans après la mort de Nathaniel en 1864, Rose est inscrite dans un pensionnat tenu par Dioclétien Lewis à Lexington, dans le Massachusetts. Elle n'aime pas cette expérience[7].
Mariage, conversion au catholicisme
Rose épouse en 1871 l'auteur George Parsons Lathrop (en). Avant ce mariage, Lathrop avait manifesté un vif intérêt pour la sœur de Rose, Una. Leur frère Julian Hawthorne s'inspire du triangle amoureux pour son premier roman, Bressant, en 1873[8]. En 1876, les Lathrops ont un fils, Francis. Rose essaye de devenir auteur à part entière, un peu comme son mari, son père et son frère. Elle publie son roman Miss Dilletante en feuilleton dans le Boston Courier sous la direction de George en 1878[9] et publie un recueil de poèmes, Along the Shore, en 1888.
Au printemps 1879, Rose et son mari achètent l'ancienne maison de sa famille à Concord, The Wayside, avec un emprunt. Mais leur Francis y meurt de diphtérie à l'âge de cinq ans[10]. Ils quittent alors cette maison. Ils retournent à New York, puis s'installent à New London, dans le Connecticut, George y ayant besoin de soins[11]. Là-bas, ils s'impliquent dans le mouvement des écoles d'été catholiques et collaborent à la rédaction d'un livre intitulé Une histoire de courage: Histoire du couvent de la Visitation à Georgetown[12].
Rose et George se convertissent tous les deux au catholicisme en 1891. Pour beaucoup de leurs amis, cette conversion est un choc, mais la progression de Rose vers le catholicisme durait depuis plusieurs années. Leurs voyages à travers l'Angleterre, le Portugal, la France et l'Italie ont confronté les époux à l'Église catholique, « souvent mal comprise dans les cercles protestants de la Nouvelle-Angleterre ». Rose évoque sa première expérience du catholicisme à l'âge de sept ans après avoir vu le pape Pie IX à son balcon. Elle dit : « Je suis devenu éloquente à propos du pape et j'ai été récompensée par un cadeau de ma mère : un petit médaillon de lui et un scudo en or avec une excellente ressemblance »[13].
Après la mort de son fils Francis, son mari George devient alcoolique, et de plus en plus instable[14]. Una le soupçonne d'abuser de Rose[15]. George rivalise aussi avec le frère de Rose, Julian, pour le contrôle de l'héritage de Nathaniel Hawthorne[16]. En 1883, Julian avait envisagé de publier le manuscrit de Dr. Grimshawe's Secret, un manuscrit laissé inachevé par leur père, mais Rose ne croyait pas à l'authenticité et le soupçonne d'être un faux ou un canular[17]. Rose et son frère Julian tentèrent de mettre fin à leur dispute et les Lathrops lui rendirent visite en Angleterre en 1881. Cependant, lors de ce voyage, les époux passèrent de plus en plus de temps séparés l'un de l'autre[18]. Ils se séparent définitivement en 1895 ; George meurt de cirrhose trois ans plus tard.
Soins aux cancéreux pauvres, infirmière, fondatrice
Rose Lathrop cherche un but plus important dans sa vie. Elle passe du temps avec les Sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul à Wellesley Hills, dans le Massachusetts. Elle s’inspire de leur devise : « Je suis pour Dieu et pour les pauvres »[19]. Plus tard, elle est inspirée par la mort de son amie Emma Lazarus, qui meurt d'un cancer à l'âge 38 ans[20]. Rose réfléchit qu'au moins son amie était à l'aise et pouvait bénéficier de soins, contrairement aux malades pauvres. Comme source de sa motivation à travailler avec des personnes appauvries et incurables, elle raconte l'histoire d'une jeune couturière qui était trop pauvre pour payer un traitement médical et qui avait dû se faire admettre dans un établissement pour aliénés à Blackwell's Island[19].
Pendant l'été 1896, Rose Lathrop se forme comme infirmière au New York Cancer Hospital. C'est alors le premier établissement aux États-Unis à dispenser une formation sur le traitement du cancer, alors que les hôpitaux généraux de la ville n'admettent pas de patients cancéreux[21]. Plus tard cette année-là, elle fonde un organisme de bienfaisance baptisé « Sainte Maison de Sœur Rose », du nom de sainte Rose de Lima, pour s'occuper des patients pauvres atteints de cancer[15]. Au début, elle visite les malades chez eux. En , elle loue trois chambres dans un immeuble de la rue Scammel[22], dans le Lower East Side, quartier pauvre peuplé d'immigrés[23], avec l'aide d'une assistante nommée Alice Huber[24]. Un prêtre dominicain, le père Clement Thuente, O.P., est témoin de leur travail en et les encourage à se joindre à l'ordre dominicain comme tertiaires, membres du Tiers Ordre dominicain[25] - [26].
Le , Rose Lathrop fonde un nouvel ordre religieux, avec l'approbation de l'archevêque de New York, Michael A. Corrigan[26]. L'ordre est appelé les « Serviteurs du soulagement pour le cancer incurable » ; Rose Lathrop en devient la première Mère supérieure, avec le nom de Mère Marie Alphonse (Mary Alphonsa)[26]. Elle devient connue sous le nom de Mère Rose[25].
L'ordre - maintenant connu sous le nom de Sœurs dominicaines de Hawthorne - ouvre un établissement appelé St. Rose's Home sur Water Street à Manhattan. Cette institution se déplace ensuite vers Cherry Street, avant de s'installer au nord de New York dans l'actuelle Rosary Hill Home à Hawthorne[27].
Le , Rose Lathrop écrit encore diverses lettres demandant des dons jusqu'à près de 22 heures avant de se coucher. Elle meurt dans son sommeil[28] le , jour qui aurait été le 84e anniversaire de mariage de ses parents[26]. Elle est enterrée dans l'enceinte de la maison mère des sœurs dominicaines à Hawthorne, N.Y.
Reconnaissance
Hommages
Rose Lathrop reçoit une médaille de l'Institut national des sciences sociales pour « réalisation remarquable » en 1914. En 1925, elle reçoit une maîtrise ès arts honorifique du Bowdoin College. Le , le Rotary Club de New York lui décerne une médaille du service comme « soldat de l'amour, amie des pauvres, organisatrice d'une capacité rare, espoir des désespérés »[29].
Procédure de béatification
La guilde Rose Hawthorne est créée pour promouvoir la cause de béatification et de canonisation de Mère Marie Alphonse[30]. En 2003, le cardinal Edward Egan, archevêque de l'archidiocèse de New York, approuve la procédure en faveur de la béatification et de la canonisation de Rose Lathrop[31]. Elle a maintenant le titre de « servante de Dieu » dans l'Église catholique.
Bibliographie
- (en) Patrick Allitt, Catholic Converts : British and American Intellectuals Turn to Rome, New York, Cornell University, , 343 p. (ISBN 0-8014-8663-7).
- (en) Charles Patrick Connor, Classic Catholic Converts, San Francisco, Ignatius Press, , 220 p. (ISBN 0-89870-787-0, lire en ligne).
- (en) Philip McFarland, Hawthorne in Concord, New York, Grove Press, , 341 p. (ISBN 0-8021-1776-7, lire en ligne ).
- (en) James R. Mellow, Nathaniel Hawthorne in His Times, Boston, Houghton Mifflin Company, , 684 p. (ISBN 0-395-27602-0).
- (en) Vincent J. O'Malley, Saints of North America, Huntington, IN, Our Sunday Visitor Publishing, , 544 p. (ISBN 1-931709-52-1).
- (en) Fran Smith et Sheila Himmel, Changing the Way We Die : Compassionate End of Life Care and The Hospice Movement, Cleis Press, , 288 p. (ISBN 978-1-936740-51-2, lire en ligne).
- (en) Patricia Dunlavy Valenti, To Myself a Stranger : A Biography of Rose Hawthorne Lathrop, Baton Rouge, LA, Louisiana State University Press, , 220 p. (ISBN 978-0-8071-2473-4, lire en ligne).
- (en) Brenda Wineapple, Hawthorne : A Life, New York, Random House, , 509 p. (ISBN 0-8129-7291-0).
- (en) Bette Roth Young, Emma Lazarus in Her World : Life and Letters, Philadelphie, Jewish Publication Society, , 298 p. (ISBN 0-8276-0618-4, lire en ligne).
Notes et références
- Valenti 1991, p. 1.
- Mellow 1980, p. 363.
- McFarland 2004, p. 130.
- (en) Peggy J. Miller et Grace E. Cho, Self-esteem in Time and Place: How American Families Imagine, Enact, and Personalize a Cultural Ideal, New York, NY, Oxford University Press, 2018, p. 7 (ISBN 9780199959723).
- Mellow 1980, p. 375.
- Mellow 1980, p. 537.
- Valenti 1991, p. 34.
- (en) Gary Scharnhorst, Julian Hawthorne: The Life of a Prodigal Son, Urbana, IL, University of Illinois Press, 2014, p. 62−63 (ISBN 978-0-252-03834-1).
- Valenti 1991, p. 61.
- Valenti 1991, p. 63–64.
- Valenti 1991, p. 96.
- Connor 2001, p. 51.
- (en) « Biography », sur hawthorne-dominicans.org.
- Allitt 1997, p. 143.
- Wineapple 2003, p. 8.
- Smith et Himmel 2013, p. 21.
- Valenti 1991, p. 67.
- Valenti 1991, p. 66–67.
- O'Malley 2004, p. 255.
- Young 1995, p. 186.
- Smith et Himmel 2013, p. 23.
- O'Malley 2004, p. 256.
- Smith et Himmel 2013, p. 18.
- Allitt 1997, p. 43.
- O'Malley 2004, p. 257.
- (en) Stephanie Mann, « Mother Mary Alphonsa, Daughter of Nathaniel Hawthorne, is Now Called a Servant of God », sur National Catholic Register, Eternal Word Television Network, (consulté le ).
- Connor 2001, p. 53.
- Valenti 1991, p. 179.
- Valenti 1991, p. 177.
- (en) « Rose Hawthorne Guild », sur Dominican Sisters of Hawthorne (consulté le )
- (en) John F. Quinn, « Rose Hawthorne Lathrop’s Ministry of Mercy », Crisis Magazine, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mother Mary Alphonsa » (voir la liste des auteurs)..
Voir aussi
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :