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Rose Chibambo

Rose Lomathinda Chibambo, née le , morte le , est une femme politique du protectorat britannique de Nyasaland dans les années qui ont précédé l'indépendance de l’État de Malawi , en 1964, et immédiatement après l'acquisition de cette indépendance.

Rose Chibambo
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Ekwendeni Girls Secondary School (d)
Activités
Autres informations
Parti politique
Cheveux
Yeux
Noirs (d)

Elle organise la lutte des femmes contre les Britanniques dans ce protectorat et en fait une force politique avec laquelle il faut compter aux côtés des hommes dans la lutte pour l'indépendance. Elle est arrêtée le , deux jours après avoir donné naissance à une fille, et est enfermée à la prison de Zomba. Après l'accès à l'indépendance du Malawi en 1964, elle devient la première femme ministre dans le nouveau gouvernement. Quand elle se brouille avec le président Hastings Banda, qui exerce le pouvoir de façon de plus en plus autocratique, elle est contrainte à l'exil pendant trente ans, et ne peut être de retour qu'après la restauration de la démocratie

Biographie

Rose Lomathinda Chibambo (Ziba , de son nom de jeune fille) est nĂ©e en Kafukule, District de Mzimba [1] le , lorsque le Nyasaland est encore un protectorat sous la domination coloniale britannique. En 1947, elle Ă©pouse Edwin Chibambo, ancien enseignant et devenu fonctionnaire[2]. Son mari est le fils du RĂ©vĂ©rend Yesaya Chibambo, l'un des premiers Africains dans le protectorat Ă  avoir Ă©tĂ© ordonnĂ© comme ministre du culte  ChrĂ©tien. [3] En 1948, son mari a Ă©tĂ© affectĂ© au  Zomba dĂ©partement des Travaux Publics de Zomba. [2].

En 1952, Rose s'intĂ©resse  Ă  la politique au cours de la controverse sur la dĂ©cision du gouvernement colonial de faire du Nyassaland une partie de la FĂ©dĂ©ration de la RhodĂ©sie et du Nyassaland. Elle adhère au Nyasaland African Congress (NAC). Convaincue que les femmes devraient davantage s'impliquer dans la lutte, elle commence Ă  organiser ses amies Ă  Zomba, pour la plupart des Ă©pouses de fonctionnaires[2]. Elle affirme ainsi : « Vous le savez, nous sommes les mères. Nous sommes ceux qui apportent des enfants au monde, et ces enfants sont employĂ©s par Wenela [agence d'emploi pour le travail dans les mines en Afrique du Sud]. La plupart d'entre eux y meurent. Ils ne reviennent pas vivants. Et puis, il y a beaucoup d'oppression. Nous sommes chassĂ©s de nos terres pour les laisser aux EuropĂ©ens »[2].

En 1953, Edwin Chibambo est transfĂ©rĂ©e Ă  Blantyre. Rose Chibambo rejoint la branche locale du  NAC et est Ă©lue trĂ©sorière, première femme Ă  occuper un poste de direction au sein du NAC.[2] Ă€ Blantyre, elle constitue Ă©galement avec Vera Chirwa la Ligue des femmes africaines du Nyasaland, en relation Ă©troite avec le NAC[4].

En 1956, est organise un mouvement de protestation des femmes quand le CNA président, du NAC James Frederick Sangala, et son secrétaire T. D. T. Banda, sont arrêtés pour sédition. Son groupe est lui aussi arrêté et condamné à une amende pour s'être rendu devant la Haute Cour de Zomba, en chantant pour s'encourager.

En 1999, dans un entretien, Rose dĂ©crit l'utilisation de chanson dans les rĂ©unions de femmes  : « Dans la plupart des cas, nous rĂ©utilisions des chansons traditionnellement chantĂ©es dans les villages, remodelant le texte pour l'occasion... Il n'y avait personne en particulier, Ă  l'Ă©poque, qui composait ces chansons. »[5].

En , Hastings Banda est Ă©lu prĂ©sident du Congrès, et commence Ă  parcourir le pays en militant pour l'indĂ©pendance. Elle participe Ă  ce mouvement en mobilisant la Ligue des femmes [6]. Avec une tension croissante entre le CNA et les autoritĂ©s coloniales, en , Congrès, rĂ©union, il a Ă©tĂ© convenu que, si Hastings Banda  est arrĂŞtĂ© ou dĂ©portĂ©, une grève gĂ©nĂ©rale serait convoquĂ©e. Rose Chibambo serait deviendrait membre d'un comitĂ© exĂ©cutif de quatre personnes le congrès en absence de son prĂ©sident[7].

Le , le gouverneur Robert Armitage dĂ©clare l'Ă©tat d'urgence. Au cours des prochaines 24 heures suivantes, presque tous les dirigeants indĂ©pendantistes sont arrĂŞtĂ©s[8]. En , elle est arrĂŞtĂ©e quelques jours après avoir donnĂ© naissance Ă  son cinquième enfant, et prend l'enfant avec elle en prison"[9] - [10]. Le pouvoir britannique constate quelques mois plus tard  que l'indĂ©pendance du Nysasaland devient inĂ©vitable. Hastings Banda est nommĂ© PrĂ©sident Ă  Vie du Malawi Congress Party (MCP), le successeur de la NAC[11].

Rose Chibambo remporte un siège aux Ă©lections de  1963 , puis devient ministre adjointe des HhĂ´pitaux, des prisons et de la protection sociale[12]. Le , le Nyasaland acquiert dune autonomie de gouvernance, et Hastings Banda, est nommĂ© Premier Ministre. Le pays devient pleinement indĂ©pendant en 1964 et constitue dĂ©sormais le Malawi. Les Ă©lections Ă  l'AssemblĂ©e Nationale prĂ©vues pour sont finalement abandonnĂ©es, le MCP Ă©tant le seul parti Ă  prĂ©senter des candidats, et ce parti ontient de fait la totalitĂ© des sièges[11]

Le , Rose Chibambo et d'autres ministres s'opposent Ă  Hastings Banda, [13] sur diffĂ©rentes questions mais aussi  avec un sentiment gĂ©nĂ©ral que ce prĂ©sident est en train de devenir de plus en plus autocratique[14] Rose Chibambo est exclue du gouvernement le jour suivant [13] Elle et quelques autres sont aussi exclus du parti [15]. Avec son marii, soumis Ă  un  harcèlement, ils quittent le pays pour la Zambie en 1965, oĂą ils doivent recommencer une nouvelle vie[12].

Rose Chibambo revient au Malawi en 1994[12]. Elle est devenue une femme d'affaires à Mzuzu, et s'occupe également d'organisations caritatives chrétiennes[1]

Elle meurt le à l'hôpital Mwaiwathu de Blantyre, à l'âge de 86 ans[16].

HĂ©ritage

En 2009, le PrĂ©sident Bingu wa Mutharika la rencontre  et lui a rend hommage en nommant une rue de Mzuzu Ă  son nom. [17]. Ă€ compter du , elle apparaĂ®t sur le billet de banque du Malawi de 200 kwachas.

Références

Bibliographie

  • (en) Colin Baker, Sir Glyn Jones : a proconsul in Africa, Londres, I.B.Tauris, , 352 p. (ISBN 1-86064-461-9, lire en ligne)
  • (en) Colin Baker, Revolt of the ministers : the Malawi cabinet crisis, 1964–1965, Londres, I.B.Tauris, , 370 p. (ISBN 1-86064-642-5, lire en ligne)
  • (en) Colin Baker, Chipembere : the missing years, African Books Collective, , 392 p. (ISBN 99908-76-33-9, lire en ligne)
  • (en) « Bingu Power in Malawi », Malawi Digest,‎ (lire en ligne)
  • (en) Lisa Gilman, The Dance of Politics : Gender, Performance, and Democratization in Malawi, Temple University Press, , 252 p. (ISBN 978-1-59213-985-9 et 1-59213-985-X, lire en ligne)
  • (en) « British Seize African Mother After Childbirth », Jet, Johnson Publishing Company, vol. 15, no 24,‎ (ISSN 0021-5996, lire en ligne)
  • (en) « Nabbed African Mother Takes Newborn Baby To Jail », Jet (magazine), Johnson Publishing Company, vol. 16, no 1,‎ (ISSN 0021-5996, lire en ligne, consultĂ© le )
  • (en) Katharina Kunter et Jens Holger Schøjrring, Changing relations between churches in Europe and Africa : the internationalization of Christianity and politics in the 20th century, Wiesbaden, Otto Harrassowitz Verlag, , 254 p. (ISBN 978-3-447-05451-5 et 3-447-05451-4, lire en ligne)
  • (en) Philip Murphy, Central Africa : Crisis and dissolution, 1959–1965, The Stationery Office, (ISBN 0-11-290587-0, lire en ligne)
  • (en) Dieter Nohlen, Michael Krennerich et Bernhard Thibaut, Elections in Africa : a data handbook, New York (N.Y.)/Oxford, Oxford University Press, , 984 p. (ISBN 0-19-829645-2, lire en ligne)
  • (en) Sam C. Nolutshungu, South Africa in Africa : a study in ideology and foreign policy, Manchester University Press ND, , 329 p. (ISBN 0-7190-0579-5, lire en ligne)
  • (en) « Malawi: Rose Chibambo Dies Aged 86 - First Female Minister - She is on Banknote », Nyasa Times,‎ (lire en ligne)
  • (en) Peacewomen, « Rose Chibambo » [archive du ] (consultĂ© le )
  • (en) Kings Phiri et John McCracken, Malawi in Crisis : The 1959/60 Nyasaland State of Emergency and its Legacy, Zomba, , 318 p. (ISBN 978-99908-87-77-8)
  • (en) Joey Power, Political culture and nationalism in Malawi : building Kwacha, Rochester, University Rochester Press, , 332 p. (ISBN 978-1-58046-310-2 et 1-58046-310-X, lire en ligne)
  • (en) Andrew C. Ross, Colonialism to cabinet crisis : a political history of Malawi, African Books Collective, , 251 p. (ISBN 978-99908-87-75-4 et 99908-87-75-6, lire en ligne)
  • (en) Kathleen E. Sheldon, Historical dictionary of women in Sub-Saharan Africa, Lanham (Md.), Scarecrow Press, , 405 p. (ISBN 0-8108-5331-0, lire en ligne)
  • (en) Francis Tayanjah-Phiri, « Malawi History Up For Discussion », The Nation,‎ (lire en ligne [archive du ])
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