Hastings Kamuzu Banda
Hastings Kamuzu Banda ( - ) a été le premier président de la République du Malawi du au .
Hastings Banda | |
Hastings Banda. | |
Fonctions | |
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Président de la République du Malawi | |
– (27 ans, 10 mois et 18 jours) |
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Élection | |
Réélection | (présidence à vie) |
Prédécesseur | Nouvelle fonction |
Successeur | Bakili Muluzi |
Premier ministre du Malawi | |
– (3 ans, 5 mois et 5 jours) |
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Monarque | Élisabeth II |
Gouverneur | Sir Glyn Smallwood Jones |
Prédécesseur | Lui-même (Nyassaland) |
Successeur | Fonction abolie |
Premier ministre du Nyassaland | |
– | |
Monarque | Élisabeth II |
Prédécesseur | Nouvelle fonction |
Successeur | Lui-même (Malawi) |
Biographie | |
Nom de naissance | Akim Kamnkhwala Mtunthama Banda |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Kasungu (Nyassaland) |
Date de décès | (à 99 ans) |
Lieu de décès | Afrique du Sud |
Nationalité | malawite |
Parti politique | Malawi Congress Party |
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Présidents de la République du Malawi | |
Biographie
Originaire du Nyassaland, Hastings Banda a quitté son pays natal vers 1916. Après des études de médecine aux États-Unis, il s'établit en Écosse. C'est de Glasgow que le docteur Banda s'oppose à la fusion de la colonie anglaise avec les deux Rhodésies (1953).
De retour au Nyassaland en 1958, après deux années passées au Ghana, reçu comme un héros dans son pays natal même s'il en a oublié la langue après 42 ans d'absence, Banda s'affirme comme un opposant décidé à la présence britannique et à la fédération imposée en 1953.
Leader écouté de la branche locale de l'ANC, il fonde le Parti du congrès du Malawi puis profite de l'octroi, en 1961, du régime représentatif pour gagner les élections (censitaires). Le MCP devient de fait, une sorte de parti unique compte tenu de la faiblesse des autres formations d'opposition.
La sécession du Malawi en 1963 de la Fédération est le prélude à l'indépendance octroyée l'année suivante. Banda dirige d'abord une monarchie constitutionnelle, vite transformée, en 1966, en une république aux aspects bien souvent autoritaires mais qui reste membre du Commonwealth.
Dès sa prise de pouvoir, Banda va s'éloigner des mouvements nationalistes africains et, non sans les scandaliser, établir des relations avec ses voisins rhodésiens, sud-africains et portugais. À maintes occasions, Banda justifiera ce choix par l'enclavement géographique du Malawi qui interdit toute hostilité envers les États « blancs ». En politique intérieure, il favorise une forme de tribalisme[1].
Après les élections générales du 17 avril 1971, Banda est réélu président de la République par l'Assemblée nationale et s'autoproclame président à vie. Il devient la même année le premier dirigeant africain à se rendre en Afrique du Sud (la première visite d'un dirigeant étranger dans ce pays depuis celle, en 1947, de George VI, roi du Royaume-Uni) et signe alors avec ce pays un accord (capitaux et armement contre des travailleurs). Chose curieuse, cette alliance ne faiblira pas, même quand le Malawi intégrera le groupe des États africains hostiles à Pretoria (SADCC) le . Son régime soutient la rébellion du Renamo au Mozambique, également soutenue par l'Afrique du Sud.
Le début des années 1990 marque la fin du pouvoir quasi absolu du vieux président. En 1992, il dissout le Parlement, ce qui provoque des manifestations meurtrières dans le pays. L'année suivante, les oppositions ne faiblissant pas, le Malawi adopte enfin le multipartisme et pousse en 1994 à la retraite son vieux dictateur qui meurt à 99 ans en 1997[2].
Références
- Amzat Boukari-Yabara, Une histoire du panafricanisme, La Découverte, , p. 272
- « Kamuzu Banda », Le Monde,‎ (lire en ligne)