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Roman Hoffstetter

Roman Hoffstetter (nĂ© le , Ă  Laudenbach – mort le , Ă  Miltenberg-am-Main), parfois appelĂ© Roman Hofstetter ou Romanus Hoffstetter, est un compositeur classique et moine bĂ©nĂ©dictin qui admirait Joseph Haydn au point d’en imiter le style.

Roman HoffstetterRomanus Hoffstetter
Naissance
Laudenbach Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
DĂ©cès (Ă  73 ans)
Miltenberg-am-Main
Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Bavière
Activité principale Compositeur
Style Classique
Lieux d'activité Amorbach
Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Bavière

Hoffstetter écrit : « tout ce qui coule de la plume de Haydn me semble si beau que tout reste imprimé dans ma mémoire, donc que je ne peux pas m'empêcher d'imiter comme je peux, quelque chose d'aussi bien[1]. »

Biographie

Amorbach vers 1800, par Christian Georg SchĂĽz.

Hoffstetter naît à Laudenbach, près de Bad Mergentheim et Karlsruhe. On sait peu de sa formation initiale ou de sa vie, mais il est probable qu'il vient d'une famille de musiciens. Son frère jumeau, Johann Urban Alois Hoffstetter, est devenu directeur de la province de Franconie de l'ordre Teutonique et aussi compositeur à ses heures (dont sept symphonies)[2].

Hoffstetter a prononcĂ© ses vĹ“ux comme Pater Romanus au monastère bĂ©nĂ©dictin d'Amorbach le , et ordonnĂ© prĂŞtre le [1]. Il prend vite la position de Regens chori (directeur du chĹ“ur), et a fonction d'organiste pasteur pour les petites Ă©glises de la rĂ©gion d'Odenwald, bien que sa position principale au monastère soit surveillant de la cuisine (KĂĽchenmeister).

L’Ami de Hoffstetter, le compositeur Joseph Martin Kraus vers 1775.

La majoritĂ© des Ĺ“uvres Ă©crites pour Amorbach ont Ă©tĂ© perdues dans la dissolution de la bibliothèque du monastère par les forces françaises en 1803. Ă€ la suite de la sĂ©cularisation d'Amorbach, Hoffstetter a pris sa retraite  â€“ presque complètement sourd et aveugle – pour Miltenberg-am-Main avec son abbĂ©, Benedikt Kuelsheimer. Il meurt douze ans plus tard.

Hoffstetter est bien connu pour son amitiĂ© avec Joseph Martin Kraus (1756–1792), nĂ© dans les environs de Miltenberg-am-Main. Leur amitiĂ© commence dès 1774 et se poursuit après la nomination de Kraus comme compositeur de la cour au roi de Suède, Gustav III, et mĂŞme après la mort de Kraus. Hoffstetter correspondait avec Kraus, et avec son premier biographe, le diplomate suĂ©dois Fredrik Samuel Silverstolpe, qui l'a mis en relation avec son idole, Joseph Haydn. Neuf de ses lettres, Ă©crites entre 1800 et 1802, sont prĂ©servĂ©es dans la collection Silverstolpe de la bibliothèque de l'UniversitĂ© d'Uppsala[3]. Si son modèle pour le Divertimento a quattro Ă©tait bien Haydn, il doit beaucoup de son inspiration musicale Ă  Kraus[4].

Ĺ’uvres

La musique de Hoffstetter a le mĂ©rite d'ĂŞtre mĂ©morable, avec des thèmes clairs qui restent dans la mĂ©moire et qui rendent facile Ă  suivre les dĂ©veloppements musicaux. Outre ses quatuors Ă  cordes, publiĂ©s par groupe de six comme opus 1 (Amsterdam ca. 1770, sous le nom de Haydn Ă  Londres 1774) et opus 2 (Mannheim, 1782) et deux ou trois autres restĂ©s manuscrits – qui tous ont Ă©tĂ© soigneusement Ă©tudiĂ©s, notamment par Reginald Barrett-Ayres, pour les distinguer clairement du style de Haydn – Hoffstetter a composĂ© au moins dix messes (dont plusieurs sont conservĂ©s aux Archives de l'archidiocèse de WĂĽrzburg), ainsi qu'un certain nombre de petites Ĺ“uvres de l'Ă©glise, notamment un Miserere (perdu) Ă©crit en collaboration avec Joseph Martin Kraus.

Quatuors attribués à Haydn

Détail de la page du catalogue de l'édition Pleyel (vers 1800), avec les incipit, des 6 quatuors à cordes, « opus 3 » de J. Haydn. L'ensemble est réattribué à Roman Hoffstetter depuis les années 1960.
Fichier audio
Haydn (Hoffstetter) Quatuor à cordes no 5 en fa majeur, op. 3, deuxième mouvement - dit « Sérénade » Andante Cantabile. Écrit par Roman Hoffstetter et communément attribué à Joseph Haydn.

En 1965, le musicologue Alan Tyson et H.C. Robbins Landon[5] attribuent Ă  Roman Hoffstetter, l'ensemble des six quatuors Ă  cordes (Paris, Bailleux, 1777 comme Six Quatuors pour deux Violons, une Quinte et une Basse, composĂ©s par G. Hayden « Ĺ“uvre XXVI ») longtemps admirĂ©s comme « opus 3 » (Ă©dition par souscription[6] de Pleyel, c. 1800) de Haydn, y compris l’Andante cantabile du quatuor no 5 en fa majeur, connu comme « SĂ©rĂ©nade de Haydn ». Ils « ont dĂ©couvert les traces d’une inscription sur les parties sĂ©parĂ©es indiquant clairement qu’à l’origine, les planches d’imprimerie portaient une attribution au « Signor Hofstetter » » (Allan Badley). D'autres dĂ©couvertes ont encore plus fortement Ă©tabli la paternitĂ© de Hoffstetter, pour au moins les deux premiers des six quatuors[4].

Günther Zuntz (en), dans un essai publié en 1986[7], impute à Tyson et Landon des erreurs et préconise le maintien de l'attribution à Haydn, mais a été largement ignoré.

Concertos réattribués à Kraus

Les trois concertos pour alto, dont l'un est en fait un double concerto pour alto et violoncelle, ont été publiés par Breitkopf en 1787 attribués à Roman Hoffstetter. Des copies manuscrites se trouvent en Suède, à la bibliothèque de l’Université de Lund. Des recherches récentes de Bertil van Boer ont déterminé que les œuvres ne sont pas de Hoffstetter, mais de Kraus ; ce que l'autographe de l'un d'eux, se trouvant à la Deutsche Staatsbibliothek, montre clairement – outre des citations de l’ouverture de Proserpine dans le double concerto.

Ces concertos sont l’un des meilleurs exemples de virtuosité pour l'alto, écrit au XVIIIe siècle[8] (avec l’Italien Alessandro Rolla).

Bibliographie

  • (de) Hubert Unverricht, A. Gottron et A. Tyson, Die beiden Hoffstetter, Zwei Komponistenporträts mit Werkverzeichnissen, Beiträge zur Mittelrheinischen Musikgeschichte. Tome 10. (Schott, Mayence, 1968) (ISBN 3-7957-1310-2) – avec le catalogue thĂ©matique.
  • (de) G. Krombach, Eine Orgelsolo-Messe von P. Roman Hoffstetter?, Mitteilungen der internationalen Joseph Martin Kraus-Gesellschaft, nos.11–12 (1991), p. 27

Généraux

  • (en) Hubert Unverricht, The New Grove Dictionary of Music and Musicians (Ă©ditĂ© par Stanley Sadie) : Hoffstetter, Roman, Londres, Macmillan, seconde Ă©dition, 29 vols. 2001, 25000 p. (ISBN 978-0-19-517067-2, lire en ligne)
  • Marc Vignal, Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 2-03-505545-8, OCLC 896013420, lire en ligne), p. 816 (art. Quatuor Ă  cordes).

Sur les quatuors

  • (en) Alan Tyson et H.C. Robbins Landon, « Who Composed Haydn's Op. 3? », Musical times, Londres, vol. 105, no 1457,‎ , p. 506–507. (ISSN 0027-4666, OCLC 605066143, DOI 10.2307/949842, lire en ligne)
  • (de) LászlĂł Somfai, Zur Echtheitsfrage des Haydnschen op. 3. Haydn-Jahrbuch III, 1965.
  • (en) LászlĂł Somfai et autres, Problems of Authenticity: « Opus 3 », Haydn Studies, Washington, 1975, Ă©d. J.P. Larsen, H. Serwer et J. Webster (New York, 1981), p. 95–106.
    • Contient : Alan Tyson, Bibliographical Observations on Bailleux's Edition, p. 95–98.
  • (de) Hubert Unverricht, Romanus Hoffstetters Streichquartette, Gedenkschrift Hermann Beck, ed. H. Dechant & W. Sieber (Laaber, 1982), p. 107–110
  • (de) GĂĽnther Zuntz, « Die Streichquartette op. 3 von Joseph Haydn », Die Musikforschung, vol. 39, no 3,‎ , p. 217–239. (ISSN 0027-4801, OCLC 5543394500, lire en ligne)

Sur les concertos

  • (en) Marshall J. Fine, The viola concertos of Fr. Roman Hofstetter, OSB. A new edition based on the manuscripts found at the University of Lund. UMI Publications, Anna Arbor (Michigan), 1990

Notes et références

  1. Joseph Stevenson, « Roman Hoffstetter - Biography », AllMusic (consulté le )
  2. Vignal 2005, p. 472
  3. H. Unverricht, "Die Beide Hoffstetter", 1968
  4. Grove 2001
  5. Tyson 1964
  6. 130 noms sont cités sur les premières pages, dont Luigi Boccherini…
  7. Zuntz 1986
  8. (en) Marshall Fine, The Viola Concertos of Fr. Roman Hoffstetter, OSB, thèse, université de Memphis, 1990.

Liens externes

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