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Risque sismique dans l'Indre

Le risque sismique dans l'Indre est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département de l'Indre (région Centre-Val de Loire, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type séisme se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux enjeux humains, économiques ou environnementaux situés sur le territoire départemental.

Risque sismique dans l'Indre
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Image illustrative de l’article Risque sismique dans l'Indre
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Indre
Zonage sismique
2-faible 247 communes
Vulnérabilité de la population
2-faible 232 791 habitants[1](2011)
Vulnérabilité du bâti
2-faible 132 499 logements[1] (2011)

La totalité des 247 communes du département sont classées en zone de sismicité « faible ». Certains bâtiments doivent respecter la réglementation parasismique les concernant.

Histoire

Principaux événements historiques

Au cours des 500 dernières annĂ©es, la base de donnĂ©es SisFrance des sĂ©ismes historiques en France, gĂ©rĂ©e par le Bureau de recherches gĂ©ologiques et minières (BRGM), recense 73 Ă©vĂ©nements ressentis dans au moins une commune du dĂ©partement. Ces sĂ©ismes historiques n’ont jamais entraĂ®nĂ© de dommages matĂ©riels importants. Les 25 les plus rĂ©cents sont les suivants[2] :

DateHeureLocalisation épicentrale[note 1]Région ou pays de l'épicentreIntensité épicentrale
3 octobre 199920 h 3 min 34 sPays LochoisTouraine4
9 juin 19910 h 43 min 23 sHaute-Marche (Mortroux)Limousin
9 juin 19910 h 34 min 3 sHaute-Marche (Mortroux)Limousin4
22 mai 199113 h 41 min 12 sHaute-Marche (Mortroux)Limousin4
2 juin 199014 h 33 min 12 sMarche-Boischaut (Argenton-Sur-Creuse)Berry5
1 octobre 19880 h 27 min 42 sHaute-Marche (Azerables)Limousin
19 février 198613 h 27 min 1 sHaute-Marche (Azerables)Limousin4
30 septembre 198511 h 16 min 28 sGatine Tourangelle (Neuille-Pont-Pierre)Touraine5
17 mai 19772 h 49 min 47 sMarche-Boischaut (Eguzon)Berry5
26 avril 197711 h 39 min 39 sMarche-Boischaut (Eguzon)Berry
16 avril 19770 h 10 min 9 sMarche-Boischaut (Eguzon)Berry
6 avril 197711 h 9 min 33 sMarche-Boischaut (Eguzon)Berry5
23 décembre 1976Marche-Boischaut (Eguzon)Berry
5 juin 197523 h 24 min 6 sChampagne Berrichonne (Neuvy-Pailloux ?)Berry
13 avril 19754 h 56 min 29 sHaute-Marche (Dun-Le-Palestel)Limousin5,5
7 septembre 197222 h 26 min 54 sIle D'OleronCharentes7
7 avril 196819 h 18 min 55 sBasse-Marche (Chateauponsac)Limousin
7 avril 196819 h 13 min 24 sBasse-Marche (Chateauponsac)Limousin4,5
4 mars 19650 h 47 min 13 sCraonnais Et Segreen (Le Lion-D'Angers)Anjou5,5
14 décembre 19594 h 48 min 14 sHaute-Marche (Azerables)Limousin
12 septembre 195520 h 32 min 55 sHaute-Marche (St-Sulpice-Les-Feuilles)Limousin5
2 novembre 195420 h 58 minHaute-Marche (St-Etienne-De-Fursac)Limousin5
6 mars 19492 h 17 minPlateau De Sainte-Maure (S-W. Ligueil)Touraine5
31 janvier 194920 h 43 minMarche-Boischaut (Eguzon)Berry4
23 décembre 194817 h 33 min 28 sHaute-Marche (Azerables)Limousin4

Événements récents

De nombreux séismes de faible ampleur sont enregistrés périodiquement. Le Bureau sismologique français, basé à Strasbourg, en a recensé dix dont l'épicentre est située dans le département entre 1980 et 2000. Le plus fort d'entre eux a été enregistré le . L'épicentre était alors situé à Châtillon-sur-Indre et sa magnitude était de 3,7 sur l'échelle de Richter. Un autre, d'une magnitude de 3,4, a été enregistré le 25 décembre 2012 avec l'épicentre sur la commune de Vineuil[3] - [4].

Zonage sismique

Pour chaque commune du territoire national, un alĂ©a sismique, c'est-Ă -dire l’ampleur des mouvements sismiques attendus sur une pĂ©riode de temps donnĂ©e, a pu ĂŞtre dĂ©fini Ă  partir de l'analyse des donnĂ©es de la sismicitĂ© historique (donnĂ©es issues de tĂ©moignages et de documents bibliographiques recensĂ©s depuis environ 1 000 ans), des donnĂ©es instrumentales (mesurĂ©es par des appareils depuis une cinquantaine d’annĂ©es) et par l'identification des failles actives. Le prĂ©cĂ©dent zonage sismique de 1991, en vigueur jusqu’à fin avril 2011, se fondait sur des donnĂ©es sismologiques antĂ©rieures Ă  1984. Le nouveau zonage a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’amĂ©lioration de la connaissance de la sismicitĂ© historique et des nouvelles donnĂ©es de sismicitĂ© instrumentale et historique depuis 1984[5]. Ă€ l’issue de cette Ă©tude probabiliste, une nouvelle carte nationale de l’alĂ©a sismique a Ă©tĂ© publiĂ©e par le ministère chargĂ© de l’écologie le 21 novembre 2005[5] et a abouti Ă  un dĂ©coupage de la France en cinq zones de sismicitĂ© dĂ©fini par dĂ©cret du [6] (article D563-8-1 du code de l'environnement), allant de la zone 1, de sismicitĂ© très faible, Ă  la zone 5, de sismicitĂ© forte.

L’Indre, antérieurement en zone de "sismicité négligeable mais non nulle"[7] a été requalifiée au 1er mai 2011 en « zone de sismicité 2 faible », pour l'ensemble de ses 247 communes[6].

Prévention du risque sismique

Travaux de réduction de la vulnérabilité

Les travaux de réduction de la vulnérabilité (mitigation) des enjeux bâtis passe par une vérification de la conformité des structures aux règles parasismiques en vigueur.

RĂ©glementation parasismique

L’objectif de la réglementation parasismique est la sauvegarde des vies humaines pour une secousse dont le niveau d’agression est fixé pour chaque zone de sismicité, dans des limites économiques supportables pour la société[8]. Les articles R563-1 à R563-8 du Code de l’environnement distinguent deux types d’ouvrages :

  • les ouvrages « Ă  risque normal » comprenant les bâtiments, Ă©quipements et installations pour lesquels les consĂ©quences d’un sĂ©isme demeurent circonscrites Ă  leurs occupants et Ă  leur voisinage immĂ©diat»[9] ;
  • les installations classĂ©es « Ă  risque spĂ©cial » correspondant « aux bâtiments, Ă©quipements et installations pour lesquels les effets sur les personnes, les biens et l’environnement de dommages mĂŞme mineurs rĂ©sultant d’un sĂ©isme peuvent ne pas ĂŞtre circonscrits au voisinage immĂ©diat desdits bâtiments, Ă©quipements et installations ». La nouvelle rĂ©glementation parasismique, dĂ©finie par l'arrĂŞtĂ© du 4 octobre 2010, s'impose Ă  ces ouvrages, quel que soit le niveau d'alĂ©a[10]. Dans le dĂ©partement de Indre, la centrale nuclĂ©aire de Saint-Laurent-des-Eaux entre dans ce cadre.

Plan de prévention des risques

Le Programme National de Prévention du Risque Sismique, appelé Plan Séisme, établi par l’État français, qui s’est achevé à la fin de l’année 2010, a permis d'améliorer la prise en compte du risque sismique dans les constructions grâce, en partie, à l’élaboration d'un nouveau corpus réglementaire, et préalablement, la modification du zonage sismique établi à partir d'études probabilistes[11].

Document d’urbanisme

Le code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les plans locaux d'urbanisme (PLU) permettent de refuser ou d'accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans des zones exposées[12].

Permis de construire

En zone de sismicité très faible (95 % des communes de Indre), aucune réglementation parasismique n'est imposée à l'exception des bâtiments à risque spécial, ayant une réglementation spécifique. En zone de sismicité faible (zone 2), Pour le Indre, la zone de sismicité faible impose pour les ouvrages à risque normal des règles de construction para-sismique pour les bâtiments neufs de catégorie III et IV et existants pour la catégorie IV en fonction du niveau de la modification apportée par les travaux : l'habitat individuel n'a aucune contrainte règlementaire à respecter en matière de norme constructive. Par ailleurs, en zone de sismicité faible, pour limiter la vulnérabilité des personnes à ce risque, l'ajout ou le remplacement des éléments non structuraux (cheminées, etc.) doit être effectué en respectant les prescriptions de l'Eurocode 8 partie 1 pour les bâtiments de catégories III et IV[13]. La catégorisation des bâtiments est la suivante :

Catégorie d'importanceIllustrationDescription
I* Bâtiments dans lesquels il n'y a aucune activité humaine nécessitant un séjour de longue durée
II* Habitations individuelles
* Établissements recevant du public (ERP) de catégories 4 et 5
* Habitations collectives de hauteur inférieure à 28 m
* Bureaux ou établissements commerciaux non ERP, h ≤ 28 m, max. 300 personnes
* Bâtiments industriels pouvant accueillir au plus 300 personnes
* Parcs de stationnement ouverts au public.
III* ERP de catégories 1, 2, et 3
* Habitations collectives et bureaux, h > 28 m
* Bâtiments pouvant accueillir plus de 300 personnes
* Établissements sanitaires et sociaux
* Centres de production collective d'Ă©nergie
* Établissements scolaires
IV* Bâtiments indispensables à la sécurité civile, la défense nationale et le maintien de l'ordre public
* Bâtiments assurant le maintien des communications, la production et le stockage d'eau potable, la distribution publique de l'énergie
* Bâtiments assurant le contrôle de la sécurité aérienne
* Établissements de santé nécessaires à la gestion de crise Centres météorologiques

Information préventive

Le maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales, départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs[14]. Le département étant classé en zone de sismicité faible, le Dossier départemental des risques majeurs ne recense pas ce risque en tant que risque majeur local

Information des acquéreurs ou locataires

L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : l'établissement d’un état des risques naturels et technologiques et la déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre. Concernant le risque sismique, seules les communes en zone de sismicité de 2 à 5 sont soumises à cette obligation, en application de l’arrêté du 19 mars 2013[15]. Le 10 juillet 2014, le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a publié un site Internet dénommé "Géorisques" dédié aux risques majeurs qui donne à l'ensemble des usagers les informations réglementaires sur les risques auxquels ils sont soumis en localisant leur habitat directement sur une carte ou en saisissant leur adresse. Ce site permet en particulier aux notaires et agences immobilières d'éditer l'état des risques naturels et technologiques à fournir obligatoirement aux acquéreurs ou locataires[16].

Organisation des secours

Au niveau départemental

En cas de survenue d'un séisme de grande ampleur affectant plusieurs communes du département, le plan Orsec départemental[note 2] serait déclenché et mis en œuvre. Ce plan définit, en application de la loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile, l’organisation de la direction des secours et permet la mobilisation des moyens publics et privés nécessaires à l’intervention. Au niveau départemental, le préfet est directeur des opérations de secours. Il élabore et déclenche le dispositif Orsec[17].

Au niveau communal

Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention[18].

Notes et références

Notes

  1. L’épicentre est le point théorique situé à la surface terrestre à la verticale du foyer du séisme
  2. Orsec : Organisation de la Réponse de SÉcurité Civile.

Références

  1. Eider, Base de données régionales et départementales sur l'environnement, l'énergie, le transport, le logement et la construction
  2. « Liste des séismes régionaux ressentis dans le département de l'Indre », sur http://www.sisfrance.net (consulté le )
  3. « La terre tremble régulièrement dans le département », sur http://www.lanouvellerepublique.fr/, (consulté le )
  4. « Dossier départemental des risques majeurs de l'Indre », sur http://www.indre.gouv.fr/ (consulté le ), p. 43
  5. « Le zonage sismique de la France », sur http://www.risquesmajeurs.fr/, (consulté le )
  6. Décret no 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français.
  7. « Zonage sismique antérieur à 2011 », sur http://www.icab.fr/ (consulté le )
  8. « La prévention du risque sismique en France », sur http://www.developpement-durable.gouv.fr/, (consulté le )
  9. Article R563-3 du Code de l'environnement
  10. « Les ICPE à risque spécial », sur http://www.planseisme.fr/ (consulté le )
  11. « Dossier départemental des risques majeurs de Indre », sur le site de la préfecture de Indre, (consulté le ), p. 38
  12. « Informations transmises aux maires pour l’élaboration de leur document communal d’information sur les risques majeurs - zone de sismicité faible », sur http://www.prim.net/ (consulté le ), p. 6
  13. « Dossier départemental des risques majeurs du Indre », sur le site de la préfecture de Indre, (consulté le ), p. 41
  14. « Dossier d'information communal sur les risques majeurs », sur http://www.risquesmajeurs.fr/ (consulté le )
  15. « Information de l’Acquéreur ou du Locataire (IAL) : obligations du vendeur ou du bailleur », sur http://www.developpement-durable.gouv.fr/, Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (consulté le )
  16. « Géorisques : un site d’information pour évaluer les risques près de chez vous », sur http://www.service-public.fr/, (consulté le )
  17. « Présentation du dispositif ORSEC », sur http://www.mementodumaire.net/ (consulté le )
  18. « Plan communal de sauvegarde (PCS) », sur http://www.mementodumaire.net/ (consulté le )

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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