Risque de taux
Le risque de taux (ou risque de taux d'intĂ©rĂȘt) est le risque qui Ă©merge de ce que la dĂ©tention d'un actif financier est marquĂ©e par une variation dans la rĂ©munĂ©ration de l'actif. Le taux d'intĂ©rĂȘt d'un actif peut en effet fluctuer avec le temps. est la variation du prix ou de la valorisation de cet actif (respectivement passif) rĂ©sultant d'une variation des taux d'intĂ©rĂȘt.
Concept
L'achat d'un actif financier rĂ©munĂ©rĂ© par un taux d'intĂ©rĂȘt (notamment, une obligation), permet Ă son dĂ©tenteur de bĂ©nĂ©ficier de flux de rĂ©munĂ©ration grĂące au taux d'intĂ©rĂȘt que rapporte l'obligation. Ainsi, l'acquisition d'un titre financier est Ă©gal Ă l'achat d'un Ă©chĂ©ancier de flux[1].
Le risque de taux est dĂ©multipliĂ© par le fait que les taux d'intĂ©rĂȘt diffĂšrent selon la nature de l'actif : les taux sur la dette publique ne sont pas les taux des emprunts immobiliers, qui ne sont pas non plus les taux du marchĂ© interbancaire[1]. Ces taux ne varient pas nĂ©cessairement conjointement[2]. Un agent Ă©conomique peut se couvrir contre le risque de taux d'intĂ©rĂȘt par le biais de contrats d'assurance que l'on appelle le swaps de taux d'intĂ©rĂȘt[3].
Les mesures du risque de taux utilisées sur les marchés financiers sont calculées sur des montants nominaux. Il s'agit généralement de la pvbp, abréviation de l'anglais price variation per basis point, c'est-à -dire la variation de prix résultant d'un mouvement d'un point de base (0,01 % de taux actuariel).
La mesure utilisée par les gestionnaires de fonds et par les particuliers est la sensibilité, qui est une élasticité, c'est-à -dire calculée en pourcentage de la valeur actualisée totale de l'actif.
Risque de taux et Gestion actif-passif
Une banque dont les prĂȘts Ă long terme Ă taux fixe sont financĂ©s en partie par des ressources Ă court terme (ou des ressources Ă taux variable) risque de voir le taux de ses ressources atteindre ou dĂ©passer le taux de ses prĂȘts en cas de hausse des taux du marchĂ© monĂ©taire.
L'inverse, quoique plus rarement présent dans la pratique, est tout autant risqué, si les ressources sont à taux fixe et les emplois à taux variable, une baisse de ces taux nuit à la rentabilité.
L'objectif du dĂ©partement ALM d'une banque est de ne pas ĂȘtre exposĂ© Ă la hausse ou Ă la baisse sur les taux et ceci dans le cadre de l'ensemble des maturitĂ©s. Pour ce faire elle peut disposer d'actifs et de passifs de mĂȘme maturitĂ© et en mĂȘme quantitĂ© ou bien se couvrir par des dĂ©rivĂ©s financiers, notamment des swaps de taux d'intĂ©rĂȘt. C'est gĂ©nĂ©ralement une combinaison de ces deux mĂ©thodes qui est la solution retenue par les banques.
Notes et références
- Paul-Jacques Lehmann, Pierre Gruson et Fabrice Roth, Monnaie, banque, finance, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-2592-0, lire en ligne).
- John Hull, Christophe Godlewski et Maxime Merli, Gestion des risques et institutions financiĂšres, Pearson Education France, (ISBN 978-2-7440-7427-1, lire en ligne)
- Faouzi Rassi, Gestion financiĂšre Ă court terme et Ă©lĂ©ments de thĂ©orie financiĂšre: Ădition actualisĂ©e, PUQ, (ISBN 978-2-7605-4815-2, lire en ligne)