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Richard Haldane (1er vicomte Haldane)

Richard Burdon Haldane, 1er vicomte Haldane (/ˈhɔːldeÉȘn/; – ), est un homme politique britannique, membre influent du parti libĂ©ral puis du parti travailliste, avocat et philosophe.

Richard Haldane
Illustration.
Portrait de Richard Haldane, premier vicomte Haldane.
Fonctions
SecrĂ©taire d'État Ă  la Guerre (Royaume-Uni)
–
Monarque Édouard VII du Royaume-Uni
Premier ministre Sir Henry Campbell-Bannerman
Gouvernement Gouvernement Campbell-Bannerman
Coalition Libérale
Prédécesseur Hugh Oakeley Arnold-Forster
Successeur Jack Seely
Lord Chancelier
–
Monarque George V du Royaume-Uni
Premier ministre Herbert Henry Asquith (1er comte d'Oxford)
Gouvernement Gouvernement Asquith I
Coalition Libérale
Prédécesseur Robert Reid (1er comte Loreburn)
Successeur Stanley Buckmaster (1er vicomte Buckmaster)
Lord Chancelier
–
Monarque George V du Royaume-Uni
Premier ministre Ramsay MacDonald
Gouvernement Gouvernement MacDonald I
Coalition Travailliste
Prédécesseur George Cave (1er vicomte Cave)
Successeur George Cave (1er vicomte Cave)
Leader de la Chambre des lords
–
Monarque George V du Royaume-Uni
Premier ministre Ramsay MacDonald
Gouvernement Gouvernement MacDonald I
Coalition Travailliste
Prédécesseur George Curzon (1er marquis Curzon de Kedleston)
Successeur George Curzon (1er marquis Curzon de Kedleston)
Biographie
Nom de naissance Richard Burdon Haldane
Date de naissance
Lieu de naissance Édimbourg, Écosse
Date de décÚs
Lieu de décÚs Auchterarder, Perthshire
Nationalité Britannique
Parti politique Parti libéral (Royaume-Uni)
Parti travailliste (Royaume-Uni)
DiplÎmé de Université Georg-August de Göttingen
UniversitĂ© d'Édimbourg
Profession Avocat

Biographie

Richard Burdon Haldane est connu pour la sĂ©rie de rĂ©formes qu’il a initiĂ©es quand il occupe le poste de SecrĂ©taire d'État Ă  la guerre entre 1905 et 1912. ÉlevĂ© Ă  la pairie, au titre de vicomte Haldane, en 1911, il devient Lord Chancelier entre 1912 et 1915. Il est contraint de dĂ©missionner Ă  cause de supposĂ©es et jamais prouvĂ©es sympathies pro-allemandes. Il rejoint plus tard le parti travailliste, ce qui lui permet d’occuper Ă  nouveau, mais briĂšvement, la place de Lord chancelier lors du premier gouvernement travailliste en 1924.

À cĂŽtĂ© de sa carriĂšre d’homme politique et d’avocat, Haldane est aussi un Ă©crivain et philosophe reconnu. Il est d’ailleurs Ă©lu Ă  la British Academy en 1914. En 1895, il participe Ă  la fondation de la London School of Economics et au dĂ©but du XXe siĂšcle, il est membre du Coefficients club et du Rainbow Circle.

Famille et formation

Haldane est nĂ© Ă  Édimbourg, Écosse, petit-fils d'un Ă©vangĂ©liste Ă©cossais, James Alexander Haldane. Il est le frĂšre de la femme de lettres Elizabeth Haldane et du physiologiste John Scott Haldane et l'oncle du gĂ©nĂ©ticien John Burdon Sanderson Haldane. Il est formĂ© en Écosse Ă  l'UniversitĂ© d'Édimbourg oĂč il obtient un Master of Arts en philosophie, et en Allemagne (UniversitĂ© Georg-August de Göttingen). Puis il Ă©tudie le droit Ă  Londres et est reçu au barreau de Lincoln's Inn en 1879, oĂč il devient rapidement un avocat rĂ©putĂ©.

CarriĂšre politique

En 1885, Haldane est Ă©lu dĂ©putĂ© libĂ©ral du Haddingtonshire (une circonscription Ă©lectorale Ă©cossaise), siĂšge qu'il occupe jusqu'en 1911, date de sa nomination Ă  la pairie (1er vicomte Haldane de Cloan), il passe alors des Communes Ă  la Chambre des lords. TrĂšs tĂŽt, Haldane se montre prĂ©occupĂ© par les questions sociales. Il publie diffĂ©rents articles dans la revue progressiste Contemporary Review. Son article Liberal Creed, publiĂ© en 1888, rĂ©sume d’ailleurs sa volontĂ© d’un "Nouveau libĂ©ralisme", capable de rĂ©soudre les problĂšmes posĂ©s par la sociĂ©tĂ© industrielle. Ami de Beatrice Webb, cette derniĂšre disait de lui qu’il Ă©tait « a successful lawyer tinged with socialism. Â» (« un avocat talentueux matinĂ© de socialisme Â»)[1].  AprĂšs son Ă©lection, il se rapproche de l’aile gauche du parti (David Lloyd George) et des « libĂ©raux impĂ©rialistes Â». C’est dans ce dernier groupe que l’on trouve les principaux alliĂ©s politiques de Haldane jusqu’à la PremiĂšre Guerre mondiale, Ă  savoir Asquith et Grey.

Débuts ministériels

Lors de la chute du gouvernement Balfour en , ces trois hommes, deviennent d’éminents membres du parti libĂ©ral, passent le pacte de Relugas (« Relugas compact Â») – d’aprĂšs le nom de la rĂ©sidence de campagne Ă©cossaise de Grey. Ils refuseraient d’entrer dans un gouvernement dirigĂ© par le libĂ©ral  Campbell-Bannerman sauf si celui-ci acceptait la pairie. Cela aurait permis son dĂ©part des Communes vers la Chambre des lords et ainsi laissĂ© la direction des libĂ©raux de la chambre basse Ă  Asquith, affaiblissant ainsi la position de Campbell-Bannerman comme premier ministre. Celui se rĂ©solut Ă  donner Ă  Asquith le poste de Chancelier de l'Échiquier, tandis que Haldane et Grey finirent Ă©galement par entrer dans le nouveau cabinet, respectivement comme SecrĂ©taire d'État Ă  la guerre et SecrĂ©taire d'État des Affaires Ă©trangĂšres, faisant ainsi Ă©chouer le pseudo-complot des trois hommes. Campbell-Bannerman, malade, finit par dĂ©missionner de son poste de premier ministre en 1908. Asquith le remplace. Haldane garde le War Office jusqu’en 1912. C’est Ă  cette place qu’il promeut une sĂ©rie de mesures rĂ©formatrices, largement influencĂ©es par Grey, partisan d’une alliance avec la France, d’une intervention en Europe en cas de conflit, spĂ©cialement avec l’Allemagne, dans laquelle Grey voit une menace. Haldane permet ainsi de mettre sur pied ce qui va devenir la BEF. Cependant Haldane doit composer avec d’importantes restrictions de budget, qui ont Ă©tĂ© une des promesses de campagne des libĂ©raux en 1906. En outre, le Royaume-Uni, en pleine course aux armements navals avec l’Allemagne, privilĂ©gie davantage ses dĂ©penses Ă  destination de la flotte. Les rĂ©formes Haldane sont d’ailleurs surtout une rĂ©organisation de l’entraĂźnement et de la rĂ©serve en vue d’une intervention extĂ©rieure plus efficace. Il joue Ă©galement un rĂŽle important dans la crĂ©ation en 1909 d'un comitĂ© de conseil sur l'aĂ©ronautique qui contribue de maniĂšre significative au dĂ©veloppement ultĂ©rieur de l'industrie aĂ©ronautique anglaise.

Peu avant son dĂ©part du War Office, Haldane est envoyĂ© en Allemagne, en , en vue de prĂ©parer le terrain pour un accord bilatĂ©ral sur une limitation de l'armement naval, une question qui empoisonne les relations anglo-germaniques depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle. La mission dite "Haldane" est un Ă©chec, car l'Allemagne se borne simplement Ă  reconnaĂźtre la supĂ©rioritĂ© anglaise dĂ©jĂ  acquise en matiĂšre navale en Ă©change de quoi le Royaume-Uni devait ne pas intervenir dans un conflit dans lequel l'Allemagne se retrouverait agressĂ©e. D'autre part, du cĂŽtĂ© britannique, elle semble avoir d'abord un but de politique intĂ©rieure: faire taire les radicaux qui demandent le renvoi de l'ami d'Haldane du Foreign Office, l’interventionniste Grey[2].

Il remplace le Lord Chancelier Loreburn, malade, en .

PremiĂšre Guerre mondiale

En , Jack Seely, le successeur de Haldane au secrĂ©tariat d’État Ă  la Guerre, dĂ©missionne Ă  la suite de l’incident de Curragh (une mutinerie de troupes unionistes en Irlande). PlutĂŽt que de trouver un successeur, Asquith dĂ©cide d’assurer lui-mĂȘme, en plus de la direction du cabinet, la charge du War Office. Dans les faits, le premier ministre se dĂ©charge sur Haldane, en tant qu’ancien SecrĂ©taire d’État Ă  la guerre et l’autorise Ă  traiter une partie des dossiers en son nom. Lorsque la situation europĂ©enne s’envenime Ă  partir de l’étĂ© 1914, Asquith suit avec Haldane et Grey, du Foreign Office, les Ă©vĂšnements de prĂšs. À ce titre de proche collaborateur du premier ministre pendant la crise, Haldane est parmi l’un des premiers membres du cabinet Ă  reconnaĂźtre l’inĂ©vitabilitĂ© du conflit qui s’annonce et persuade Asquith de mobiliser l’ArmĂ©e. Face Ă  l’imminence de la guerre, Asquith souhaite ardemment que Haldane continue Ă  s’occuper officieusement du secrĂ©tariat Ă  la Guerre, mais ce dernier le persuade de nommer un sabre glorieux, le marĂ©chal Kitchener[3].

Dans les mois suivants le dĂ©clenchement du conflit, Haldane est cependant accusĂ© de sympathies pro-allemandes. Les accusations rĂ©pandues par la presse et par les chansonniers font sensation auprĂšs de l’opinion publique, qui ne tarde pas Ă  s’en prendre au Lord chancelier. En rĂ©alitĂ©, ces accusations reposent sur une publication du Daily Express de Beaverbrook qui rapporte une phrase prononcĂ©e par le professeur Onkel de Heidelberg: «  Germany was his spiritual home.» (« L’Allemagne est sa patrie spirituelle.»). Cette dĂ©claration, faite lors d’un dĂźner, donnĂ© en , chez Miss Humphrey Ward, auquel Haldane assiste, ne s’adressait pas en fait Ă  lui, mais renvoyait Ă  ses jeunes annĂ©es de formation en Allemagne, Ă  l’universitĂ© de Göttingen. À la suite de ces attaques, Haldane est nĂ©anmoins contraint de se dĂ©mettre en 1915.

AprĂšs guerre

Lorsqu’éclate la guerre d’indĂ©pendance irlandaise, en , il est l’un des premiers hommes politiques britanniques Ă  dĂ©fendre une solution qui repose sur un compromis plutĂŽt que sur la force. Bien que liĂ© au parti libĂ©ral et surtout Ă  Asquith, Haldane se rapproche de plus en plus des travaillistes au cours et aprĂšs la Grande Guerre. Il faut nĂ©anmoins attendre les Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1923 pour le voir vĂ©ritablement prendre le parti du Labour. Au dĂ©but de 1924, Haldane redevient Lord Chancelier dans le tout nouveau gouvernement travailliste de Ramsay MacDonald. Membre essentiel du cabinet, il est le seul des trois membres ayant exercĂ© des fonctions ministĂ©rielles qui possĂšde une vĂ©ritable expĂ©rience du pouvoir. Il assure Ă©galement, conjointement avec Lord Parmoor, la direction des travaillistes Ă  la Chambre des lords.

Écrits

Haldane est le co-traducteur de l'édition anglaise du livre de Schopenhauer Le Monde comme volonté et représentation publié entre 1883 et 1886.

Notes et références

  1. Journal de Beatrice Webb, p. 345
  2. Clarke Christopher (trad. de l'anglais), Les somnambules : ÉtĂ© 1914 : comment l'Europe a marchĂ© vers la guerre, Paris, Flammarion, , 668 p. (ISBN 978-2-08-121648-8), p320-322
  3. (en) Frederick Barton Maurice, Haldane, Londres, Faber and Faber,

Liens externes

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