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René Passet

René Passet est un économiste français, né le à Bègles, spécialiste du développement. Professeur émérite à la Sorbonne, il fut le premier président du conseil scientifique d'ATTAC, avant de céder la place à Dominique Plihon. Il est considéré comme l'un des spécialistes des nouvelles approches dites complexes ou transdisciplinaires.

René Passet
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Biographie

René Passet est né en 1926 dans la banlieue de Bordeaux. C'est donc à l’Université de Bordeaux qu'il a suivi un cursus classique en économie, qu'il a soutenu sa thèse en économie du développement et qu'il a préparé l’agrégation de sciences économiques en 1958. Sa spécialité l'a conduit à s’intéresser très tôt à la gestion des ressources naturelles, et donc à l’environnement. Une dizaine d'années plus tard, il contribue à introduire une science totalement novatrice à l’époque : la bioéconomie[1].

Son rĂ´le dans le courant du « groupe des dix Â»

Il a contribué dès les débuts du groupe des dix (France), en 1966, sous l'impulsion de Jacques Robin et avec le concours d'Edgar Morin et de Joël de Rosnay, à l'intégration de la théorie des systèmes dans la vision de la société comme un élément de l'écosystème planétaire. Après la dissolution de ce groupe en 1976, il a continué à jouer un rôle important dans le courant de pensée suscité par "la bande" de Jacques Robin, notamment à travers les débats menés dans le cadre du CESTA. Puis, après 1982, il a collaboré avec Henri Atlan et Patrick Viveret aux travaux du Groupe Science-Culture[2].

La genèse de la bioéconomie

Selon les mots de René Passet, alors que « la rationalité économique reposait sur la convention d’une nature avare de ses fruits mais elle-même inépuisable, l’humanité se trouve confrontée aux conditions strictement inverses de la destruction de ses ressources naturelles par des productions excessives »[3]. Pour lui, le vivant et son environnement terrestre doivent être appréhendés comme une unité : la biosphère. Incluses dans cette biosphère, les organisations économiques doivent en respecter les lois et les mécanismes régulateurs.

Reprenant pour Télérama ses apports essentiels à la théorie économique, il déclarait : « Comme système, je ne vois rien d’autre que la bioéconomie. Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la biosphère, c’est-à-dire l’ensemble des êtres vivants et des milieux où ils vivent, conditionnent tout le reste. Incluses dans cette biosphère, les organisations économiques doivent en respecter les lois et les mécanismes régulateurs, en particulier les rythmes de reconstitution des ressources renouvelables »[4].

Il s’inscrit parmi une longue liste d’auteurs, souvent de formation scientifique, qui ont été frappés par le caractère économique du concept d’énergie tels que Sergueï Podolinsky, Nicholas Georgescu-Roegen ou encore Ernest Solvay[5].

Son implication internationale

René Passet s'est impliqué très tôt avec le groupe des dix dans les travaux du Club de Rome. Il dirigea notamment la thèse de André Danzin en 1991. Il compte également, avec Edgar Morin, Michel Rocard et Joël de Rosnay parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique, association qui souhaite apporter « des réponses intelligentes et appropriées qu'attendent les peuples du monde face aux nouveaux défis de notre temps ».

Publications

  • Introduction aux MathĂ©matiques de l'Analyse Economique, (4 volumes) , Editions Cujas, Paris, 1970-1972.
  • L'Économique et le vivant, Payot, 1979. (couronnĂ© par l'AcadĂ©mie des sciences morales et politiques), 2e Ă©dition Economica, 1996 (NumĂ©risation partielle de l'Ă©dition de 1996)
  • Une Économie de rĂŞve, Calmann Levy, 1995.
  • HĂ©ritiers du futur : amĂ©nagement du territoire, environnement et dĂ©veloppement durable, DATAR, 1995.
  • L'Économique et le vivant, (nouvelle Ă©dition), Economica, 1996 - Biosphère, Ă©nergie, information, rĂ©gulations, diffĂ©rence de l'ĂŞtre et de l'avoir, totalitĂ©, dĂ©centralisation.
  • L’Illusion nĂ©o-libĂ©rale, Flammarion, coll. « Champs », 2000, 303 p. (ISBN 2-080-80022-1)
  • Éloge du mondialisme par un « anti » prĂ©sumĂ©, Fayard, 2001. (ISBN 2-213-60947-0)
  • Mondialisation financière et terrorisme : la donne a-t-elle changĂ© depuis le ? avec Jean Liberman, Les Éditions de l'Atelier/Charles LĂ©opold Mayer, coll. « Enjeux Planète », 2002, 176 p. (ISBN 2-7082-3641-5)
  • Sortir de l’économisme (avec Philippe Merlant et Jacques Robin), Éditions de l’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2003.
  • Les grandes reprĂ©sentations du monde et de l'Ă©conomie Ă  travers l'histoire : de l'univers magique au tourbillon crĂ©ateur, Les Liens qui Libèrent, 2010, 958 p. (ISBN 2-9185-9708-2)
  • La bioĂ©conomie de la dernière chance, Les Liens qui Libèrent, 2012, 150 p. (ISBN 978-2-918597-98-8)

Notes et références

  1. Cf. l'article « René Passet : une conception originale de l'économie » dans Balises, le web-magazine de la bibliothèque publique d'information Publié le 18 décembre 2013
  2. Voir pour plus de détails les extraits du livre "L’urgence de la métamorphose" de Jacques Robin publié dans GIT-Transversales
  3. Voir dans Libération son article « L'avenir est à la bioéconomie » paru le 23 mai 2011
  4. Michel Abescat, « René Passet : “Le néolibéralisme creuse les inégalités à l'échelle mondiale” », Télérama,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Le « travail physique » comme valeur mécanique, quelques réflexions sur la place de la nature dans la théorie économique »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) - François Vatin

Voir aussi

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Articles connexes


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