René Parodi
René Parodi, né le à Rouen (Seine-Inférieure) et mort le à la prison de Fresnes (Seine), est un résistant français, compagnon de la Libération.
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(à 38 ans) Centre pénitentiaire de Fresnes |
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Claude Parodi (d) |
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Magistrat, il entre dans la résistance en 1940, publie le journal Résistance, contribue à la fondation du mouvement Libération-Nord et dirige un groupe de résistants. Arrêté en , il meurt en prison.
Biographie
Né à Rouen, René Parodi est fils du philosophe Dominique Parodi et frère du résistant et homme politique Alexandre Parodi[1].
René devient magistrat, et est nommé à Châlons-sur-Marne, puis à Reims et à Versailles où il est substitut[2].
En 1939, il est engagé volontaire[2].
RĂ©sistance
Après l'armistice de , il reprend son activité de magistrat ; mais fin 1940, il réunit un groupe de résistants pour faire de la propagande écrite ; il édite le journal Résistance[2].
Il contribue avec Christian Pineau à la création du Comité d’études économiques et syndicales qui devient le mouvement Libération-Nord. À partir de , René Parodi en est membre du comité directeur[2].
Il est nommé substitut adjoint au tribunal de la Seine en . Il cumule ce poste avec celui de Versailles, et avec son activité de résistant[2].
René Parodi et le groupe qu'il dirige passent à l'action concrète. Pendant l'été 1941, ils coulent des péniches et réussissent à bloquer le canal de l'Yonne[2].
Arrestation et décès
Mais le , il est arrêté à son domicile par la Gestapo, et emprisonné à Fresnes[2].
En , pendant qu'il est en prison, le groupe qu'il dirigeait réussit à éclairer de nuit les usines Renault de Billancourt pour qu'elles soient détruites par un bombardement anglais lors d'un raid aérien spécial[2].
René Parodi est torturé mais refuse de parler. Il est retrouvé pendu dans sa cellule le , « vraisemblablement exécuté »[2] - [3].
Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris[2].
Symbole de la RĂ©sistance judiciaire
René Parodi est fait compagnon de la Libération à titre posthume par décret du [2].
Parodi, magistrat et résistant, devient le symbole et le « martyr » de la Résistance judiciaire. À la Libération, lorsque la magistrature est mise en cause pour son attitude de collaboration et de soutien au régime vichyste, le souvenir de l'engagement et de la mort de René Parodi permettent de légitimer la magistrature entachée[4].
Il est le père du magistrat Claude Parodi[4].
Hommages
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
- Compagnon de la Libération par décret du [2]
Autres hommages
Le square Alexandre-et-René-Parodi, situé dans le 16e arrondissement de Paris, associe son nom à celui de son frère Alexandre, lui aussi compagnon de la Libération.
La promotion 2014 des auditeurs de justice de l'École nationale de la magistrature lui rend hommage en se baptisant à son nom : « René Parodi est le symbole de la résistance judiciaire française »[5].
Bibliographie
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, , « René Parodi », p. 801–802 [lire en ligne].
- Jean-Paul Jean, « René Parodi, le martyr de la résistance judiciaire », Histoire de la justice, Association française pour l'histoire de la Justice, no 22 « Juger sous Vichy, juger Vichy »,‎ , p. 75-82 (DOI 10.3917/rhj.022.0075). – [Lire en ligne en pdf, autre pagination, p. 189-194].
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2 et 9782262016067).
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- René Parodi sur le site de l'Ordre de la Libération
Notes et références
- Histoire de la Justice: Juger sous Vichy, juger Vichy.
- Trouplin 2010.
- Hommage anonyme dans Le Palais libre, , reproduit dans La RĂ©publique du Silence, Harcourt, Brace and Company, New York, 1947, p. 313-314.
- Jean 2012.
- « Juger sous Vichy, juger Vichy » in Histoire de la justice, no 29, p. 16 et 193, [lire en ligne].