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Relation M-sigma

La relation M-sigma, ou relation MBH, est une corrélation empirique observée entre, d'une part, la dispersion des vitesses σ mesurée dans le bulbe d'une galaxie et, d'autre part, la masse MBH du trou noir supermassif au centre de cette galaxie. Cette relation s'écrit mathématiquement sous la forme , dans laquelle α est un exposant empirique. On l'exprime cependant le plus souvent sous forme logarithmique par rapport à la masse solaire M : log[ MBH / M ] = β + α × log[ σ / (200 km/s) ].

La relation M-sigma

Une étude de 2009, fondée sur un échantillon de 49 valeurs publiées et 11 bornes supérieures relatives à la masse de trous noirs supermassifs dans des galaxies voisines, formule cette relation sous la forme[1] :

log[ MBH / M ] = 8,12 ± 0,08 + ( 4,24 ± 0,41 ) × log[ σ / (200 km/s) ] pour les galaxies à disque,
log[ MBH / M ] = 8,23 ± 0,08 + ( 3,96 ± 0,42 ) × log[ σ / (200 km/s) ] pour les galaxies elliptiques.

Cette relation a été proposée dans une conférence donnée à l'Institut d'Astrophysique de Paris en 1999[2]. L'année suivante, elle a été publiée par deux équipes indépendantes[3] - [4]. Cette découverte marqua un tournant dans la recherche relative aux trous noirs supermassifs situés au cœur des galaxies dans la mesure où elle permettait d'accéder à l'étude quantitative de ces trous noirs, même dans les galaxies trop lointaines pour en évaluer jusqu'alors la masse, et donc d'en comprendre le rôle dans la dynamique globale des galaxies, voire de procéder à l'évaluation de la masse totale des trous noirs de l'Univers[5].

L'origine de la relation M-σ serait à rechercher dans le mode de formation des bulbes galactiques, théorisé en 1998 par les britanniques Joseph Silk et Martin Rees[6] : les trous noirs supermassifs se formeraient en premier par effondrement gravitationnel des nuages moléculaires géants du centre de la galaxie, les étoiles se formant en second lieu à partir des nuages moléculaires restants en orbite autour du trou noir central, dont le rayonnement issu du disque d'accrétion stabilise les vitesses et en limite la dispersion. Le modèle de Silk et Rees prédisait une relation de même forme que celle établie de nos jours, mais avec un coefficient K beaucoup trop petit[5].

Notes et références

  1. (en) Kayhan Gültekin, Douglas O. Richstone, Karl Gebhardt, Tod R. Lauer, Scott Tremaine, M. C. Aller, Ralf Bender, Alan Dressler, S. M. Faber, Alexei V. Filippenko, Richard Green, Luis C. Ho, John Kormendy, John Magorrian, Jason Pinkney et Christos Siopis, « THE M-σ AND M-L RELATIONS IN GALACTIC BULGES, AND DETERMINATIONS OF THEIR INTRINSIC SCATTER », The Astrophysical Journal, vol. 698, no 1, , p. 198-221 (lire en ligne) DOI 10.1088/0004-637X/698/1/198
  2. (en) David Merritt, « Black Holes and Galaxy Evolution », dans Mamon, G. A. et V. Charmandaris (dir.), Dynamics of Galaxies: from the Early Universe to the Present, San Francisco, Astronomical Society of the Pacific, (lire en ligne), p. 221-232
  3. (en) Laura Ferrarese et David Merritt, « A Fundamental Relation between Supermassive Black Holes and Their Host Galaxies », The Astrophysical Journal Letters, vol. 539, no 1, , L9-L12 (lire en ligne) DOI 10.1086/312838
  4. (en) Karl Gebhardt, Ralf Bender, Gary Bower, Alan Dressler, S. M. Faber, Alexei V. Filippenko, Richard Green, Carl Grillmair, Luis C. Ho, John Kormendy, Tod R. Lauer, John Magorrian, Jason Pinkney, Douglas Richstone et Scott Tremaine, « A Relationship between Nuclear Black Hole Mass and Galaxy Velocity Dispersion », The Astrophysical Journal Letters, vol. 539, no 1, , L13-L16 (lire en ligne) DOI 10.1086/312840
  5. (en) David Merritt, Dynamics and Evolution of Galactic Nuclei, Princeton, NJ, USA, Princeton University Press, coll. « Princeton Series in Astrophysics », , 551 p. (ISBN 978-0-691-12101-7, présentation en ligne)
  6. (en) Joseph Silk et Martin J. Rees, « Quasars and galaxy formation », Astronomy & Astrophysics, vol. 331, , L1-L4 (lire en ligne)

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