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Redoutable (1791)

Le Redoutable est un navire de guerre français en service de 1791 à 1805. C'est un vaisseau de 74 canons de Classe Téméraire. D'abord baptisé le Suffren, il est renommé le Redoutable en 1794. Capturé à la bataille de Trafalgar, il fait naufrage le lendemain.

Redoutable
illustration de Redoutable (1791)
Le Redoutable (centre) combat le HMS Victory (à sa gauche) et le HMS Temeraire (à sa droite), tableau peint par Louis-Philippe Crépin en 1807.

Autres noms le Suffren
Type Classe Téméraire
Classe Classe Téméraire
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Pavillon de la Marine du Premier Empire Marine impériale française
Chantier naval Brest
Quille posée
Lancement
Statut coulé le lors de la bataille de Trafalgar
Équipage
Équipage 690 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 52,4 mètres
Maître-bau 13,02 mètres
Tirant d'eau 6,7 mètres
DĂ©placement 1 630 tjb
Caractéristiques militaires
Armement 78 pièces d'artillerie :
28 canons de 36 livres
30 canons de 18 livres
16 canons de 8 livres
4 caronades de 36 livres

Carrière

Sous la RĂ©publique

Son équipage participa à la mutinerie de l'escadre du vice-amiral Morard de Galles. Par la suite, il fut rebaptisé le Redoutable le .

En mars 1802, le Redoutable est le navire amiral d'une escadre de deux vaisseaux de ligne et de quatre frégates sous les ordres du contre-amiral Bouvet envoyé en 1802-1803 aux Antilles reprendre possession de la Guadeloupe et de Saint-Domingue.

Lors de la bataille de Trafalgar, en 1805

Lors de la bataille de Trafalgar, le , le Redoutable est commandé par le capitaine de vaisseau Lucas. Situé au centre de la ligne de bataille de la flotte franco-espagnole, dans le sillage du Bucentaure, le navire amiral de Pierre Villeneuve suivi par le San Justo (es) et le Neptune, il se trouve dans l'axe de l'attaque de la colonne de vaisseaux anglais à la tête de laquelle se trouve le HMS Victory portant la marque de Horatio Nelson.
Cette attaque est destinée à couper la flotte alliée au niveau des vaisseaux-amiraux français et espagnol Bucentaure et Santísima Trinidad. Pour protéger le Bucentaure, le Redoutable engage le HMS Victory de 104 canons. Après l'échange de quelques bordées, le Redoutable et le HMS Victory se retrouvent bord-à-bord (coque contre coque) :

« Il s’engagea alors un vif combat de mousqueterie [...] ; notre feu devint tellement supérieur qu’en moins de quinze minutes, nous fîmes taire celui du Victory ; [...] ses gaillards furent jonchés de morts et de blessés, et l’amiral Nelson fut tué par le feu de notre mousqueterie. Presqu’aussitôt, les gaillards du vaisseau ennemi furent évacués et le Victory cessa absolument de nous combattre ; mais il était difficile de passer à son bord à cause [...] de la supériorité de l’élévation de sa troisième batterie. J’ordonnai de couper les suspentes de la grande vergue et de l’amener pour nous servir de pont. »[1].

— Jean Jacques Étienne Lucas, Précis des Événemens Particuliers survenus à chaque vaisseau français, dans le combat du 29 vendémiaire an 14.

Un tireur français posté sur la hune d'un mât vient de blesser mortellement l'amiral britannique ; l'équipage français est sur le point de se lancer à l'abordage du HMS Victory à demi désemparé. C'est alors que, non-couvert par le San Justo qui s'est tenu à distance et par le Neptune encore éloigné, le Redoutable reçoit une série de bordées à bout portant (boulets et mitraille des caronades) de la part du HMS Temeraire (de 98 canons).
Pour les Ă©quipes d'abordage massĂ©es sur le pont et les marins du Redoutable, c'est un carnage. Ă€ 13 h 55, alors que le capitaine Lucas est gravement blessĂ©, avec 522 hommes hors de combat (300 morts et 222 blessĂ©s graves) sur 643 (soit 80 % de pertes), commençant Ă  prendre l'eau et sans espoir de renfort, le Redoutable amène son pavillon. Le HMS Victory compte 57 tuĂ©s, et le HMS Temeraire, 47. « Après le combat le vaisseau Ă©tait en lambeaux. Le gouvernail et l’étembord Ă©toient entièrement coupĂ©s ; la Barre d’arcasse et la lisse d’hourdi Ă©toient tellement hachĂ©es que l’arrière ne formoit plus qu’un large sabord. Les mantelets de sabord avoient Ă©tĂ© presque tous BrisĂ©s et les canons dĂ©montĂ©s. Le vaisseau Ă©toit percĂ© de part en part par les Boulets qui, Ă  la fin du combat, pĂ©nĂ©troient dans les faux ponts oĂą ils ont tuĂ© plusieurs BlessĂ©s »[2].

Le naufrage le lendemain

CapturĂ© par les Britanniques mais très endommagĂ© et ingouvernable, couvert de morts et de blessĂ©s, le Redoutable ne survĂ©cut pas Ă  la tempĂŞte qui suivit la bataille : « le 30, Ă  5 h du soir, il fut obligĂ© de demander du secours ; on n’a eu que le temps de sauver le capitaine ; les hommes qui n’étaient pas BlessĂ©s, car Ă  7 h, la poupe s’étant Ă©croulĂ©e il coula Bas. On a sauvĂ© 50 BlessĂ©s qui Ă©taient restĂ©s Ă  flot sur les dĂ©bris du vaisseau »[3].

Notes et références

  1. Rapport du capitaine de vaisseau Lucas, commandant le vaisseau le Redoutable, au ministre de la marine Decrès, écrit à Reading en Angleterre, le . Source : Archives nationales, fonds Marine, BB4-237 .
  2. Archives nationales, fonds Marine, BB4-237.
  3. Le rapport de Lucas date le naufrage du 30 vendémiaire an 14 selon le calendrier républicain, soit le selon le calendrier grégorien. Source : Archives nationales, fonds Marine, BB4-237.
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