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Recopolis

Recopolis ou Reccopolis (en espagnol : Recópolis) est un site archéologique espagnol wisigotique, situé près du village de Zorita de los Canes, dans la province de Guadalajara en Castille.

Recopolis
Image illustrative de l’article Recopolis
Arc de la basilique de Recopolis
Localisation
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
RĂ©gion Castille-La Manche
Province Province de Guadalajara
CoordonnĂ©es 40° 19′ 14″ nord, 2° 53′ 37″ ouest
Superficie 30 ha
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Recopolis
Recopolis
Histoire
Époque VIe – IXe siècle
Internet
Site web http://www.recopolis.com/

Le site, qui se trouve Ă  vol d'oiseau Ă  environ 90 km du centre de Madrid, se situe sur un plateau escarpĂ© protĂ©gĂ© par le Tage.

Présentation

Selon Lauro Olmo Enciso, professeur d'archéologie à l'Universidad de Alcalá[1], Recopolis est considéré comme « l'un des sites les plus importants du Moyen Âge car c'est la seule ville nouvelle construite à l'initiative de l'État au début du Haut Moyen Âge en Europe ».

Recopolis, qui fut dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique l'une des trois ou quatre villes nouvelles crĂ©Ă©s par les Wisigoths (avec Vitoria, Olite et peut-ĂŞtre Toro)[2], est fondĂ©e en 578 par le roi LĂ©ovigild (568–586), qui unifiera en partie la pĂ©ninsule sous son autoritĂ© tout en portant le royaume wisigoth Ă  son apogĂ©e. LĂ©ovigild fit bâtir cette citĂ© baptisĂ© Rec[ared]opolis (« Ville de RĂ©carède » en grec) en l'honneur de son second fils RĂ©carède, qui n'Ă©tait pas censĂ© lui succĂ©der Ă  cette date[3]. Selon Roger Collins, le nom de la citĂ© viendrait plutĂ´t de Rexopolis[4], formĂ© du latin rex (« roi Â») et du suffixe d'origine grecque -polis (« citĂ©, ville Â»), et signifierait dans ce cas « Ville du Roi Â» ou « Ville royale ». Cependant, l'historien arabe Ibn al-AthĂ®r prĂ©cise bien dans ses Annales du Maghreb et de l'Espagne que LĂ©ovigild (LewĂ®ld) « bâtit, proche de Tolède, la ville de Recopolis (Rak'awbal), qu'il appela ainsi du nom de son fils [RekarĂ®d] Â», et qu'il « la fortifia et en agrandit les jardins Â»[5].

Le parc archĂ©ologique de Recopolis comprend notamment l'enceinte fortifiĂ©e de la ville, dont sont conservĂ©es plusieurs parties en pierres de taille d'environ m d'Ă©paisseur, et les ruines d'une Ă©glise au plan en croix, d'un palais-basilique, et d'un aqueduc. Le palais de Recopolis s'Ă©tendait sur 130 m de long et 14 m de large[6].

Plusieurs monnaies wisigothes furent frappĂ©es Ă  Recopolis ; elles portent notamment l'inscription RECCOPOLI. FECIT. (« fait Ă  Recopolis Â»).

Au début du VIIIe siècle, Recopolis sera renommée Madinat Raqquba (ou madina Raqaubal[7]) par les conquérants arabes mais la ville sera progressivement abandonnée au cours du IXe siècle au profit de la nouvelle ville de Zorita de los Canes ; ses constructeurs ont utilisé les bâtiments de Recopolis comme une carrière. Les ruines de Recopolis ont été découvertes par les archéologues au XXe siècle.

Notes et références

  1. (es) Vicente G.Olaya, « «Recópolis, 30 hectáreas de un complejo palatino oculto». », sur www.elpaís.com, El País, 28 juin 2019. (consulté le )
  2. Qui furent Ă©galement les rares villes nouvelles fondĂ©es par les « Barbares Â» dans l'ancien Empire romain d'Occident.
  3. Son fils aîné, Herménégilde, était encore vivant.
  4. Peter Sarris, Empires of Faith: The Fall of Rome to the Rise of Islam, 500–700, OUP Oxford, 2011, p. 193 (extrait). (ISBN 0199261261)
  5. Ibn al-Athîr, Annales du Maghreb et de l'Espagne ("Conquête de l'Espagne").
  6. Patrice-Georges Rufino, Clovis contre Alaric : l'histoire de l'Empire wisigoth de Toulouse à Tolède, P.G. Rufino, 1996, p. 125. (ISBN 2951058500)
  7. (es) Basilio PavĂłn Maldonado, Tratado de arquitectura hispanomusulmana, Volume 4, Editorial CSIC - CSIC Press, 2009, p. 18 (extrait). (ISBN 8400087461)

Voir aussi

Sources primaires

Bibliographie

  • Lauro Olmo Enciso, RecĂłpolis y las ciudades en Ă©poca visigoda, Zona arqueolĂłgica, Madrid, 2008.
  • Edward Arthur Thompson, The Goths in Spain, Oxford : Clarendon P., 1969.
  • Roger Collins, Visigothic Spain, 409-711, Blackwell publishing, 2004. (ISBN 0631181857)
  • MartĂ­nez JimĂ©nez, J, « A preliminary study of the aqueduct of Reccopolis », Oxford Journal of Archaeology, 343(3), pp. 301-20.

Liens externes

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