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Raymond Sabouraud

Raymond Jacques Adrien Sabouraud, né le à Nantes et mort le à Paris, est un médecin français spécialisé dans la dermatologie et la mycologie. Il était de surcroît un peintre et un sculpteur accompli.

Raymond Sabouraud
Médaille en l'honneur de Raymond Sabouraud éditée lors du VIe Congrès ISHAM à Tokyo en 1975[1].
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Raimond Jacques Adrien Sabouraud
Nationalité
Activités
Enfants
Autres informations
Distinction
Abréviation en botanique
Sabour.
signature de Raymond Sabouraud
Signature

Formation

Raymond Sabouraud est né dans une famille de la bourgeoisie catholique vendéenne originaire des environs de Fontenay-le-Comte. Avec ses quatre frères et sœurs, il fut élevé entre un père dont la seule passion fut la chasse (et la perception des fermages des propriétés) et une mère très fervente croyante.

Après un passage par le collège des jésuites de Vaugirard à Paris, Sabouraud s'inscrit en 1883 à la faculté de médecine de Paris[2]. Interne en 1890, il assiste la même année au cours de bactériologie d'Émile Roux à l'Institut Pasteur où il vécut la découverte de la microbiologie comme une « révélation ».

Il va dans les années suivantes appliquer méthodiquement les méthodes pastoriennes de bactériologie à l'étude des mycoses cutanées. Interne dans le service de dermatologie d'Ernest Besnier, il entreprend l'étude des teignes. En bon pasteurien, il s'attache à faire des observations microscopiques précises des cheveux malades et des squames, il constitue une collection de préparations permanentes et procède à des cultures de chaque cas. C'est à cette époque qu'il met au point les milieux de cultures standards, universellement connus maintenant sous le nom de milieux de Sabouraud.

Ces observations méticuleuses lui permettent de distinguer deux types de teignes tondantes infantiles[3], l'une à petites spores (ou microspories) et l'autre à grosses spores (ou trichophyties). Il peut alors établir l'existence de plusieurs espèces de Trichophyton.

Carrière

En , Raymond Sabouraud soutient sa thèse Des trichophyties humaines puis entre comme chef de laboratoire, à l'hôpital Saint-Louis.

En habit de travail.

En 1897, il est nommé chef du laboratoire des teignes de la Ville de Paris à l'école des teigneux (à l'Hôpital Saint-Louis), poste qu'il occupera jusqu'en 1929 à sa retraite.

En 1903-1904, il propose un traitement radiologique contre la teigne du cuir chevelu qui réduit la durée du traitement de deux ans à trois mois. Il annonce[4] «la guérison de cent teigneux » avec sécurité et sans accidents par une seule application d'une dose «mesurée» de rayons X ; « Le 13e ou 14e jour, les cheveux commencent à tomber seuls comme les poils d'une fourrure mangée aux vers ». Le traitement innovant de Sabouraud ne visait pas à tuer les champignons, mais à produire une dépilation afin de faciliter la pénétration des germicides et fongicides dans les follicules pileux[5]. Les risques de cancers à la suite d'une exposition aux rayons X n'étaient pas connus à l'époque. La radiothérapie par rayons X ne cessera que dans les années 1950 lorsque se généralisera l'usage de l'antifongique Griséofuline.

Entre 1902-1929, il fait paraître cinq volumes consacrés aux maladies du cuir chevelu, synthèse de son œuvre dermatologique :
- Les maladies séborrhéiques (1902),
- Les maladies desquamatiques - Pityriasis et alopécies pelliculaires (1904),
- Maladies cryptogamiques - Les teignes (1910),
- Les maladies supuratives et exsudatives - Pyodermites et eczéma , (1928),
- Les syndromes alopéciques - Pelades et alopécies en aires (1929).

Sabouraud participe à la rédaction d'une encyclopédie de la dermatologie en huit volumes appelée Nouvelle Pratique Dermatologique[3], avec Ferdinand-Jean Darier et Henri Gougerot et quelques autres.

Sculpteur

SOn buste au Musée des Moulages.

Sabouraud était un peintre et sculpteur de grand talent. Son œuvre de sculpteur commence à l'époque où il était encore étudiant. En 1905, il rencontre le peintre Odilon Redon avec lequel il se lie d'amitié.

Il devient membre sociétaire du Salon d'automne[3] en 1925. Il exposera régulièrement au Salon des Tuileries.

En 1929, l'ouvrage Raymond Sabouraud sculpteur est publié avec une préface d'Elie Faure.

Notes et références

  1. Dr. Jacques Willemot, Quelques médailles médicales, Gand, J.P. Wayenborgh, 128 p., p. 110
  2. Teignes et teigneux, Paris, Springer Paris, , 33-84 auteur = Gerard Tilles (ISBN 978-2-287-87852-7 et 978-2-287-87853-4, lire en ligne), « Sabouraud, l’âge d’or du microbisme »
  3. Pasteur
  4. teigne
  5. Aya Homei, Michael Worboys, Fungal disease in Britain and the United States 1850-2000 : mycoses and modernity, Houndmills, Basingstoke, Palgrave Macmillan, , 225 p. (ISBN 978-1-137-37701-2, 1-137-37701-1 et 1137392630)

Autres publications

Voir aussi

Bibliographie

  • JubilĂ© scientifique du Docteur Sabouraud - , Masson, Paris, 1930, 103 p.
  • Lucien-M. Pautrier, « Raimond Sabouraud (1864-1938) », Masson, Paris, 1938, 12 p. (extrait de La Presse MĂ©dicale, no 19, du )
  • Roger Prioux, Deux mĂ©decins, deux sculpteurs : Paul Richer et Raimond Sabouraud, Arnette, Paris, 1948, 60 p. (thèse de MĂ©decine)
  • Dr. Jacques Willemot, Quelques mĂ©dailles mĂ©dicales, JP Wayenborgh, Gand, 2007, p. 110.

Liens externes

Sabour. est l’abréviation botanique standard de Raymond Sabouraud.

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