Raymond II de Roquefeuil
Raymond II de Roquefeuil, est un seigneur du Rouergue né vers 1180 et mort après 1229[1]. Fils de Raymond Ier et de Guillemette de Montpellier, il est membre de la famille de Roquefeuil-Anduze. Comme son père il portait le titre de vicomte, son frère Arnaud portait le titre de comptour.
Raymond II de Roquefeuil | ||
Titre | Vicomte de Creyssel | |
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Autre titre | Baron de Roquefeuil | |
Successeur | Hugues IV de Rodez | |
Allégeance | Royaume de France | |
Biographie | ||
Père | Raymond Ier de Roquefeuil | |
Mère | Guillemette de Montpellier | |
Conjoint | Dauphine de Turenne | |
Enfants | Isabeau Raymonde Delphine Saure |
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Famille | Famille de Roquefeuil-Anduze | |
Mariage
Raymond II Ă©pouse en 1206 Dauphine de Turenne, fille de Boson III, vicomte de Turenne et de Dauphine d'Auvergne. De ce mariage naquirent plusieurs filles :
- Isabeau de Roquefeuil, mariée à Hugues IV, Comte de Rodez à qui elle apporte la vicomté de Creyssel et la baronnie de Meyrueis[2] ;
- Raymonde de Roquefeuil, mariée à Bernard d'Anduze, baron de Florac en Gévaudan[2] ;
- Delphine de Roquefeuil, qui sera religieuse puis Abbesse de Mègemont, en Auvergne ;
- Saure, probablement mariée avec Déodat II de Caylus, seigneur de Séverac, de Combret, de Canillac, de Caylus, de Montlaur...
Fiefs et possessions
Fils aîné de Raymond Ier, il hérite d'une grande partie des possessions de son père et notamment de la vicomté de Creyssel, la baronnie de Roquefeuil et la baronnie de Meyrueis[2].
Pour le remercier de son soutien, le comte de Toulouse lui offrit en fief le château de Brissac et le château de Ganges[3].
Avec son frère Arnaud Ier, il est substitué à la seigneurie de Montpellier par leur tante Marie de Montpellier, reine d'Aragon, lors de deux testaments datant de 1209 et 1211 dans l'éventualité ou elle n'aurait pas d'enfants[4] - [5].
Croisade des Albigeois
La croisade des albigeois (1209-1229) est une croisade proclamée par l'Église catholique contre le catharisme. L'hérésie était surtout implantée en Languedoc, lequel était dominé par deux familles, la maison de Toulouse et la maison Trencavel. N'ayant pas réussi à s'entendre pour faire front, le comte Raymond VI de Toulouse fait amende honorable et se croise, tandis que Raimond-Roger Trencavel se prépare à se défendre contre la croisade. Raymond II de Roquefeuil fut un des principaux soutiens du Comte de Toulouse[2].
En 1215, il participe à Rome au quatrième concile du Latran pour dénoncer la violence de la croisade et prend la défense de Roger Raymond II, fils de Raimond-Roger Trencavel et prisonnier des croisés de Simon IV de Montfort. Il adressa son plaidoyer directement au pape Innocent III avec ces paroles :
« Seigneur, vrai père, aie merci d'un enfant orphelin d'âge tendre et béni. Aie merci pour le fils de l'honorable comte de Béziers, tué par les croisés et par Simon de Montfort quand on le lui livra. Car de tiers ou de moitié sont déclinées noblesse et courtoisie, depuis que, sans tort et sans péché un tel baron a été martyrisé. Car il n'y a pas dans la Cour, cardinal ou abbé dont la croyance soit plus chrétienne que la sienne. Mais puisqu'il est mort, à son fils déshérité rends sa terre et sauve ainsi ton honneur… Rends lui tout à jour fixe et prochain, sinon je te demanderai tout : la terre, le droit, et l'héritage au jour du jugement dernier, ce jour où tu seras jugé » [...] «Ami!» dit le pape, « justice sera faite[6] ».
Pour cette raison, Raymond II de Roquefeuil fut excommunié et dut se soumettre le 17 des calendes d' (c'est-à -dire le ) à Narbonne auprès du cardinal-légat du Pape. Il obtient son absolution après avoir remis en gage ses châteaux de Roquefeuil, Valgarnide, Caladon, Blanquefort, Caylus[2] - [3]...
Activités
En 1229, il accorde une charte de franchises à la communauté de Meyrueis. Parmi les différents droits, il institue un marché qui existe encore de nos jours, soit depuis près de 800 ans.
Comme son père, Raymond II bat monnaie à l'atelier de Sommières[7] - [8].
Mécénat
Comme son père Raymond Ier et son frère Arnaud Ier, Raymond II est un protecteur des troubadours qu'il accueille volontiers.
L'un d'entre eux, Daude de Pradas, fera référence à ses protecteurs dans une strophe de son poème Ab lo douz temps que renovella (Avec la douce saison qui se renouvelle)[9] - [10]:
« Lai on es proeza certana, |
« Là où se trouve la véritable prouesse, |
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
Notes et références
- « Site de Ludovic Noirie - Généalogies Nobles - Roquefeuil de Nant », sur www.ludovic-noirie.fr (consulté le ).
- Hippolyte de Barrau, Documens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue dans les temps anciens et modernes, N. Ratery, (lire en ligne).
- Alphonse (1831-1907) Auteur du texte Delouvrier, Histoire de la vicomté d'Aumelas et de la baronnie du Pouget (Hérault) : par l'abbé A. Delouvrier,..., (lire en ligne).
- La Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les genealogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de la France (etc.) (lire en ligne).
- « Site de Ludovic Noirie - Généalogies Nobles - Roquefeuil de Nant », sur www.ludovic-noirie.fr (consulté le ).
- Guillaume de Tudèle et Anonyme, « CXLVI. », dans La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2, Librairie Renouard, (lire en ligne), p. 1–478.
- M. Poey d'Avant, Monnaies féodales françaises, Tome II, Pages 297 et 298.
- Les monnaies Roquefeuil - Emile Caron.
- « Daude de Pradas: Chan 1 », sur www.trobar.org (consulté le ).
- Schutz, Poésies de Daude de Pradas (lire en ligne).