Rapport Franck
Le rapport Franck de est signé par d'importants physiciens nucléaires pour recommander que les États-Unis ne se servent pas de la bombe atomique comme arme pour précipiter la reddition du Japon.
Histoire
Le rapport porte le nom de James Franck, le chef de la commission qui l'a produit. Le comité est nommé par Arthur Compton et se réunit en secret en sessions nocturnes dans un environnement hautement sécurisé[1]. En grande partie rédigé par Eugene Rabinowitch (en)[1], le rapport évoque l'impossibilité de garder les découvertes atomiques des États-unis indéfiniment secrètes. Il prédit une course aux armements nucléaires, forçant les États-Unis à développer les armes nucléaires à un rythme tel qu'aucun autre pays ne songerait à attaquer d'abord par crainte de représailles écrasantes. De fait, c'est ce qui s'est produit. Le rapport recommande que la bombe nucléaire ne soit pas utilisée et propose qu'une démonstration de la « nouvelle arme » soit faite en présence des représentants de toutes les Nations unies, sur une île inhabitée ou dans le désert, ou d'essayer de garder l'existence de la bombe nucléaire secrète aussi longtemps que possible[2].
Dans le premier cas, la communauté internationale serait avertie des dangers et encouragée à développer un contrôle international efficace sur ces armes. Dans le dernier cas, les États-Unis gagneraient plusieurs années pour développer leur armement nucléaire avant que d'autres pays puissent lancer leur propre production. Le rapport Franck est signé par James Franck (président), Donald J. Hughes (en), J. J. Nickson (en), Eugene Rabinowitch (en), Glenn T. Seaborg, J. C. Stearns et Leó Szilárd[3].
« Par un hasard de l'histoire, nous avons été parmi un très petit nombre qui étaient au courant d'un nouveau péril mettant le monde en danger, et nous nous sommes sentis obligés d'exprimer notre point de vue. »
— Glenn T. Seaborg [1]
Franck emporte le rapport à Washington le [1] où le comité intérimaire, nommé par le Président pour le conseiller sur l'utilisation de la bombe atomique, se réunit le pour réexaminer ses conclusions antérieures. Cependant, ce comité réaffirme qu'il n'y a pas d'alternative à l'utilisation de la bombe[4] et les 6 et , les Américains procèdent aux bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.
Le rapport est déclassifié et rendu public au début de 1946, mais les responsables du projet Manhattan requièrent la censure de certains passages[5].
Voir aussi
- Pétition Szilárd - pétition sans succès contre l'utilisation de la bombe atomique, signée par 70 scientifiques du Projet Manhattan en .
- Ralph Austin Bard (en) - contenant la description de la note par le sous-secrétaire de la Marine Ralph A. Bard exhortant à un avertissement du Japon avant d'utiliser la bombe atomique.
Notes et références
- (en) Lawrence S. Wittner, The Struggle Against the Bomb : One World or None : A History of the World Nuclear Disarmament Movement Through 1953, Stanford (Calif.), Stanford University Press, coll. « Stanford Nuclear Age Series », , 25 p. (ISBN 0-8047-2141-6, lire en ligne)
- Josh Schollmeyer, « Minority Report », "Bulletin of the Atomic Scientists", (consulté le )
- Howard Gest, The July 1945 Szilard Petition on the Atomic Bomb: Memoir by a signer in Oak Ridge
- Richard B. Frank, Downfall : the End of the Imperial Japanese Empire, New York, Penguin, , 260 p. (ISBN 0-14-100146-1)
- « The Uncensored Franck Report », NuclearSecrecy.com, (consulté le )
Liens externes
Le texte du rapport Franck est disponible sur ces différents sites :
Source de la traduction
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Franck Report » (voir la liste des auteurs).