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Ram (char)

Le Ram est un char moyen basé sur le M3 américain et produit au Canada au début de la Seconde guerre mondiale. Il n’a jamais été utilisé au combat et a été remplacé par le M4 Sherman dès que celui-ci a été disponible.

Ram
Image illustrative de l’article Ram (char)
Ram II de début de production.
Production
Année de conception 1941
Caractéristiques générales
Équipage 5
Longueur 5,79 m
Largeur 2,87 m
Hauteur 2,66 m
Masse au combat 29 tonnes
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Blindage 30 mm maximum
Armement
Armement principal canon de 6-livres avec 92 obus
(Ram Mk.1 canon de 2-livres et 171 obus)
Armement secondaire 2 ou 3 mitrailleuses M1919A7 de calibre .30, 4 000 coups (Ram Mk. 1 : 4 272 coups)
Mobilité
Moteur Continental R975-EC2, 9 cylindres en Ă©toile, essence
Puissance 400 ch Ă  2400 tr/min (294,2 kW)
Suspension ressorts verticaux
Vitesse sur route 40 km/h
Puissance massique 13,8 ch/tonne
Autonomie 232 km

DĂ©nomination

Dans la nomenclature canadienne, les cinquante premiers exemplaires produits, dont le canon est différent, sont appelés Ram I, tandis que les suivants ont reçus la dénomination Ram II[1]. L’United States Army leur attribue toutefois des appellations différentes : le Ram I y est ainsi appelé M3 (Canadian), le terme M3A6, un temps envisagé, n’ayant pas été finalement retenu ; le Ram II correspond quant à lui à la dénomination M4A5[2].

Histoire

Réapprovisionnement en munition d’un Ram vers 1943.

Ayant perdu la majorité de leur matériel roulant à la suite de la défaite des Alliés en France, le Royaume-Uni cherche à acquérir pendant l’été 1940 des véhicules blindés auprès des États-Unis. Ceux-ci, qui ont suivi de près la situation européenne, viennent alors d’abandonner le M2 et de lancer en urgence la production d’un nouveau char, le M3, pour répondre aux nouveaux enjeux de la guerre moderne. Les Britanniques étant vu refusés la production de leurs chars aux États-Unis par les Américains, ils se tournent vers l’acquisition d’une version modifiée du M3, dénommée Grant[3]. Le Grant n’est toutefois pas considéré comme vraiment satisfaisant par les Britanniques et, estimant ne pas pouvoir attendre son successeur, ils lancent une collaboration avec les Canadiens afin de produire dans ce pays un char basé sur le M3, mais modifié plus en profondeur afin de mieux répondre à leurs besoins[1].

L’entreprise Montreal Locomotive Works, une filiale de l’American Locomotive Works qui produit déjà le M3, est choisie pour développer et assembler le nouveau véhicule, qui réutilisera l’ensemble propulsif du M3, mais dont la coque et la tourelle seront complémentent repensés. L’armement prévu est un 6-pounder britannique, mais en l’absence de monture adaptée, les Canadiens doivent dans un premier temps se rabattre sur un simple 2-pounder prélevé sur les chaînes d’assemblage du Valentine[1]. Le premier prototype est terminé en et testé en juillet à Aberdeen, cinquante véhicules étant produit avant la fin de l’année, sous le nom de Ram I[4].

Pendant ce temps, les Canadiens parviennent Ă  dĂ©velopper une monture pour le 6-pounder et la production de la nouvelle version Ă©quipĂ©e de cette arme dĂ©bute en et elle est appelĂ©e ultĂ©rieurement Ram II[4]. La production se poursuit ensuite jusqu’à l’étĂ© 1943, date Ă  laquelle la disponibilitĂ© du M4 rend le Ram inutile. Au total 1 949 exemplaires sont produits. Il n’a lui-mĂŞme pas Ă©tĂ© utilisĂ© au combat, mais s’est rĂ©vĂ©lĂ© prĂ©cieux pour former l’armĂ©e canadienne au combat avec des vĂ©hicules blindĂ©s[5].

Une partie des chars sera converti en transports de troupes Kangoroo et utilisé par les armées britanniques et canadiennes après le débarquement de Normandie.

Aux Pays-Bas

Une tourelle de RAM utilisé comme casemate.

En 1945, les Forces armées néerlandaises a obtenu du Canada l'autorisation de prendre gratuitement possession de tous les Rams dans les entrepôts militaires aux Pays-Bas. Les chars non encore convertis en transport de troupes Kangaroo, furent utilisés par les premières unités blindées hollandaises, les 1er et 2e Bataillons de chars (1e et 2e Bataljon Vechtwagens). L'effectif nominal était de 53 chars par bataillon; en réalité l'état d'entretien des Rams était assez bas et il n'a pas été possible de tous les remettre en état de fonctionnement.

En 1947, le Royaume-Uni a fourni à l'armée néerlandaise un autre ensemble de 44 Rams en bon état. Parmi ceux-ci, 40 étaient équipés du canon britannique de 75 mm, 4 étaient en version véhicule d'observation d'artillerie. Le nombre de Rams opérationnels dans l'armée néerlandaise est passé à 73, dont 2 Ram Mk.I. En 1950, seuls 50 d'entre eux étaient encore en activité. Entre 1951 et 1964, certains ont été réutilisés comme tourelles statiques dans le groupe de fortifications de la ligne IJssel, la dernière construction de la Ligne d'eau hollandaise. ; leurs coques ont été enterrées et recouvertes de béton, ne laissant émerger que les tourelles.

Caractéristiques

Ram II de fin de production, sans la tourelle auxiliaire et les portes latérales.

L’ensemble propulsif est celui du M3, avec un moteur en Ă©toile Continental R-975-EC2 de 340 hp Ă  2 400 t/m[6]. Vers la fin de la production, celui-ci se vit toutefois substituer un moteur Continental R-975-C1, qui permet d’utiliser une essence avec un indice d’octane de 80 au lieu de 92, facilitant l’approvisionnement[7]. Les chenilles peuvent grandement varier d’un exemplaire Ă  l’autre, le Ram pouvant utiliser n’importe quel modèle de chenille destinĂ© au M3 ou au M4. Il existe Ă©galement un modèle de fabrication canadienne, comptant 103 maillons en acier, mais dont l’installation nĂ©cessite un barbotin diffĂ©rent, le pas entre deux dents Ă©tant diffĂ©rent[2].

À l’inverse du M3, dont la grande majorité des exemplaires construits ont une coque rivetée, la partie supérieure de la coque du Ram est moulée d’une seule pièce. En revanche, elle dispose tout comme son modèle de portes sur ses flancs, qui seront néanmoins éliminées assez rapidement en cours de production[8].

Les cinquante premiers exemplaires, dits Ram I, sont armés d’un canon de 2-pounder et les suivants, dits Ram II, d’un canon de 6-pounder, dans les deux cas disposés en tourelle[1]. Bien qu’efficace contre les chars, le 6-pounder dispose d’un calibre trop faible pour que ses obus explosifs soient réellement efficaces, réduisant de ce fait sa versatilité[5].

L’armement secondaire est constitué d’une mitrailleuse Browning M1919 coaxiale et d’une autre disposée dans un tourelleau monté à l’avant gauche de la caisse[1]. Ce dernier est supprimé sur les dernières centaines d’exemplaires produits et remplacé par une simple monture boule[5]. Une troisième mitrailleuse de même modèle est stockée dans le char et peut être installée sur le toit de la tourelle pour défendre le véhicule contre les attaques aériennes[1].

Variantes

Command & Observation Post Tank

Variante du Ram produite à partir de 1943 afin de servir de poste de commandement et d’observatoire d’artillerie blindé. À l’inverse du Ram original, ce véhicule est très employé au combat par les Canadiens et les 84 exemplaires produits initialement spécifiquement pour cet usage se montrent insuffisant, conduisant à créer de nouveaux véhicules en convertissant des chars Ram déjà produits. Le Command & Observation Post Tank semble extérieurement identique au Ram, mais son armement de tourelle est en réalité factice, l’intérieur de celle-ci étant réaménagé pour accueillir quatre hommes et l’équipement nécessaire au commandement et au pointage de l’artillerie[9].

Annexes

Bibliographie

  • (en) Richard Pierce Hunnicutt, Sherman : A History of the American Medium Tank, Presidio Press, (ISBN 0891410805).

Lien externe

Références

  1. Hunnicutt 1976, p. 108.
  2. Hunnicutt 1976, p. 109.
  3. (en) Steven J. Zaloga, M3 Lee/Grant Medium Tank 1941-45, vol. 113, Oxford, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », (ISBN 9781841768892), p. 7-8.
  4. Hunnicutt 1976, p. 108-109.
  5. Hunnicutt 1976, p. 110.
  6. Hunnicutt 1976, p. 528.
  7. Hunnicutt 1976, p. 528, 110.
  8. Hunnicutt 1976, p. 108, 110.
  9. Hunnicutt 1976, p. 114.
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