Rafael Barradas
Rafael PĂ©rez Barradas (Montevideo, - ), est un dessinateur et peintre uruguayen.
Naissance | |
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Décès | |
SĂ©pulture |
Cementerio del Buceo (en) |
Nom de naissance |
Rafael Justino MarĂa JosĂ© Pascual PĂ©rez GimĂ©nez Barradas[1] |
Pseudonyme |
Rafael Barradas |
Nationalité | |
Activité | |
Lieu de travail | |
Mouvement |
Vibracionisme |
Père |
Antonio PĂ©rez Barradas (d) |
Fratrie |
Carmen Barradas Antonio de Ignacios (d) |
Distinction |
Grand Prix de Paris, 1925 |
Biographie et Ĺ“uvre
Rafael Pérez Barradas fut un peintre uruguayen, fils d'un couple d'Espagnols et autodidacte. Malgré sa courte vie de 39 ans, il réalisa des œuvres qui le classèrent parmi les plus importants de sa génération, notamment en Espagne où il révolutionna la peinture et influença les principaux courants artistiques de l'époque, notamment par sa présence au sein de la génération de 27.
Europe (1913)
Il voyagea en Europe en 1913 grâce à son ami, le chanteur Alfredo Medici qui partagea la bourse d'études offerte par le gouvernement uruguayen pour qu'il se perfectionnât au Théâtre de la Scala de Milan. Il rencontra là -bas les futuristes italiens et voyagea à Paris à la fin de cette même année. Il eut là -bas la possibilité de voir les mouvements d'avant-garde qui y étaient en gestation avant de rentrer à Milan.
Il développa une expression picturale, conscient de donner à ses dessins une grande force expressive appuyée sur un excellent chromatisme qu'il définit comme « vibrationnisme ». À Barcelone où il déménagea en 1914, il prit contact avec de jeunes poètes catalans avant-gardistes comme Joan Salvat-Papasseit et Juan Gutiérrez Gili.
Barcelone et Saragosse
En , il partit de la Cité Condale pour Madrid à pied, mais il n'atteignit que l'Aragon où il fut recueilli par une famille paysanne qui l'aida à survivre. Ainsi, en 1915, il se maria à Saragosse avec Simona Lainez y Saz[1], plus connue comme Pilar, fille de cette famille. Il exposa ses œuvres deux fois en décembre de cette année ; en 1923 il revint dans cette campagne aragonaise, à Luco de Jiloca et peignit la série des « Magnifiques », personnages du village dans leurs occupations quotidiennes dans des tons noirs très expressifs. Avec cette palette sombre il abandonna le vibrationnisme.
Barcelone
Il revint entretemps Ă Barcelone, en 1916 avec son Ă©pouse Pilar et se rĂ©unit avec sa famille venue de Montevideo pour s'installer tous ensemble. Il se lia d'amitiĂ© avec son compatriote JoaquĂn Torres GarcĂa lors d'une exposition Ă la galerie Joseph Dalmau en . Les Ĺ“uvres de Torres GarcĂa changèrent Ă partir du moment oĂą il rencontra le vibrationnisme de Barradas. Des annĂ©es plus tard, il dĂ©veloppa l'Universalisme constructif.
Madrid
En 1919, il dĂ©mĂ©nagea Ă Madrid et s'installa dans le quartier d'Atocha oĂą il frĂ©quenta les Ă©crivains, poètes et artistes de la capitale espagnole. Parmi ses amis les plus cĂ©lèbres se trouvent : Guillermo de Torre, Jorge Luis Borges, Norah Borges, el Andaluz Federico GarcĂa Lorca, Salvador DalĂ, RamĂłn GĂłmez de la Serna, BenjamĂn JarnĂ©s, Manuel Abril, PĂ©rez de la Ossa, Luis Buñuel et JosĂ© FrancĂ©s, qui le prĂ©senta Ă Gregorio MartĂnez Sierra. Ce dernier l'employa pour dessiner les vĂŞtements et les scènes du Théâtre Eslava, oĂą il eut un rĂ´le important au théâtre des enfants (saison 1921-22) dĂ©veloppĂ© par un intĂ©rĂŞt rĂ©ciproque pour son ami JoaquĂn Torres-GarcĂa, qu'il relate Ă©normĂ©ment dans sa correspondance[2] en relation avec le futurisme italien. Il illustra avec ses dessins les Ĺ“uvres des Ă©ditions Estrella de Gregorio MartĂnez Sierra, oĂą il participa pour les Ă©ditions en espagnol de Lorenzaccio; Tiempos difĂciles; Ella y Él; TĂş eres la Paz; Gaudeamus; etc., et avec RamĂłn GĂłmez de la Serna dans Calpe. Il collabora Ă de nombreuses revues d'art (notamment Tableros avec Borges) et publications pour enfant notamment avec les Ă©ditions Saturnino Calleja. Il influença la peinture du jeune Salvador DalĂ et le sculpteur Alberto Sánchez. Il fut considĂ©rĂ© comme l'inspirateur de la « gĂ©nĂ©ration de 27»
Les dĂ©bats auxquels il participait Ă©taient frĂ©quentĂ©s par l'avant-garde espagnole. Il participa Ă la première exposition d'artistes ibĂ©riques de 1925 et prĂ©senta durant cette mĂŞme annĂ©e Un Teatro de Arte de MartĂnez Sierra Ă l'Exposition des Arts DĂ©coratifs de Paris qui gagna le premier prix alors que Barradas reçut le Grand Prix. Ă€ la fin de cette annĂ©e et au dĂ©but de 1926, il se rendit Ă Saint-Jean-de-Luz oĂą il passa une saison Ă produire une sĂ©rie de dessins et d'aquarelles du port et de ses personnages.
En 1926, après avoir rompu sèchement avec MartĂnez Sierra, il dĂ©mĂ©nagea Ă Hospitalet de Llobregat, en Catalogne oĂą il dĂ©veloppa une sĂ©rie de Mystiques, peintures d'Ă©vocation religieuse, puis en 1928, une sĂ©rie d'Estampes de MontĂ©vidĂ©o inspirĂ©es de sa ville natale et de ses quartiers sud. Sa santĂ© se dĂ©gradait et il anticipait sa mort, mais son optimisme lui permit de rĂ©unir chez lui tous les artistes catalans d'avant-garde, notamment Garran, Ferrant, Gili, Lorca, DalĂ et Marinetti. Il rĂ©alisa la première et seule exposition de dessins de Federico GarcĂa Lorca Ă la galerie Dalmau de Barcelone.
Retour Ă Montevideo
En , il rentra en Uruguay, très malade et mourut peu de temps plus tard, le [3] laissant la plus grande partie de son œuvre à sa famille qui l'exposa de manière permanente dans sa maison natale.
La famille en fit don au ministère de l'éducation et de la culture d'Uruguay en 1969 afin de créer un musée Barradas qui se trouve depuis 1972 au Musée national des arts visuels de Montevideo[4]. La première grande exposition au Musée National des Arts Visuels a lieu en 1972, réunissant quelque 500 œuvres de l'artiste. En 2013, le musée présente une nouvelle fois au public sa collection au sein d'une exposition temporaire très attendue par la critique[5].
Références
- Manuel GarcĂa Guatas, « BARRADAS: ARS LONGA VITA BREVIS », Artigrama, Departamento de Historia del Arte de la Universidad de Zaragoza, no 17,‎ , p. 53 (ISSN 0213-1498, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
- GarcĂa-Sedas, Pilar. JoaquĂm Torres-Garcia i Rafael Barradas: un diĂ leg escrit, 1918-1928. L’Abadia de Montserrat, 1994.
- Rafael Barradas en el MNAV
- (es) Catálogo "Barradas" sur le site du Museo Nacional de Artes Visuales.
- La recension de cette exposition a été réalisée par le magazine en ligne La Plume et l'Objectif en mars 2013: http://laplumeetlobjectif.blogspot.com/2013/03/rafael-barradas-au-musee-national-des.html
Annexes
Bibliographie
- Raquel Pereda, Barradas, MontĂ©vidĂ©o, GalerĂa Latina, (LCCN 94834687)
- Antonio De Ignacios, Histoire de Rafael Barradas, Montévidéo,
- Gabriel Peluffo Linari, Historia de la pintura en el Uruguay, Representaciones de la modernidad 1930-1960, Montévidéo, Ediciones de la Banda Oriental, , 120 p. (ISBN 9974-1-0053-4)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (es) « Remembering Rafael Barradas » [archive du ], EL PAIS Cultural,