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RAF Ferry Command

Le RAF Ferry Command est le commandement de la Royal Air Force (RAF) qui fut chargé de transporter les avions militaires produits en Amérique du Nord vers la Grande-Bretagne du au . Bien que sa durée de vie fut brève, le Ferry Command a marqué un tournant de la Seconde Guerre mondiale.

RAF Ferry Command
Histoire
Fondation
Successeur
RAF Transport Command (en)
Base de Darrell's Island (Bermudes) (en) de la RAF durant la Seconde Guerre mondiale. Elle fut utilisée durant toute la guerre pour le transfert des avions comme le PBY Catalina vu sur cette photo vers l'Angleterre. Après le prêt-bail avec Roosevelt, les Américains construisirent une section à leur propre fin, la base Fort Bell Army Airfield

Historique

Après l'entrĂ©e en guerre de la Grande-Bretagne, le Canada entra rapidement en guerre Ă  ses cĂ´tĂ©s et commença Ă  fournir un ravitaillement par voie maritime. La production d'avions devint une prioritĂ©, et des usines furent transformĂ©es ou construites Ă  cet effet Ă  travers le pays. Les constructeurs aĂ©ronautiques amĂ©ricains rĂ©pondirent aussi aux besoins de la Grande-Bretagne dès 1938 malgrĂ© la neutralitĂ© de leur pays. Le nombre de chasseurs, de bombardiers, d’appareils de reconnaissance et d’autres types d’avions requis avait atteint Ă  l’étĂ© 1940 près de 26 000 appareils[1]. Ils devaient ĂŞtre livrĂ©s outre-mer au rythme de mille par mois en pièces dĂ©tachĂ©es par navires, mĂ©thode de moins en moins sĂ»re Ă  cause des attaques des U-boote. De plus, chaque appareil transportĂ© par mer prenait la place d’autre matĂ©riel de guerre tout aussi indispensable.

En Angleterre en 1940, le magnat de la presse et ministre de la Production aéronautique, Lord Beaverbrook, un Canadien d’origine, voulut démontrer la faisabilité du transport aérien malgré les risques encourus du fait des tempêtes de l'Atlantique, des grandes distances et de l'instrumentation rudimentaire des avions. Il demanda son ami Sir Edward Beatty, président des Chemins de fer du Canadien-Pacifique (CPR), de fournir le personnel au sol, les fournitures et l’administration. De son côté, le Ministère des approvisionnements donnera le personnel cadre, les équipages et remboursera les dépenses du CPR autres que les salaires[1].

Une première route fut établie à partir de l’aéroport de Saint-Hubert, près de Montréal, jusqu’à Gander. Après un arrêt de ravitaillement, les avions entreprirent le vol transatlantique vers Prestwick en Grande-Bretagne. Le gouvernement canadien contribua au projet par la construction d’un nouvel aéroport et d’un quartier général à Dorval (Québec), à l’ouest de Montréal. Le vol de démonstration du concept eut lieu le sous le commandement de D.C.T. Bennett. Sept avions partirent en formation mais le mauvais temps les a dispersés en deux groupes. Ils sont cependant tous arrivés sains et saufs de l'autre côté de l’Atlantique[1].

Le concept démontré, les vols réguliers prirent leur envol. Malgré certains incidents, dont l'écrasement près de Gander de l'avion transportant Frederick Banting, codécouvreur de l'insuline, le service devient essentiel[1]. Devant l'augmentation nécessaire du rythme des livraisons, le CPR mit sur pied en l’Atlantic Ferry Service pour une meilleure coordination mais la compagnie éprouvait des problèmes de recrutement d'équipages civils. Le , la RAF prend le contrôle et crée le Ferry Command. Le personnel reste cependant en grande partie civil mais des pilotes militaires entrainés au Canada pour les besoins de la guerre y font également leurs premières armes[1].

Avec le succès du programme, une seconde route est crĂ©Ă©e pour les appareils Ă  courte portĂ©e, comme les Douglas DB-7 Boston et les Martin B-26 Marauder. Cette nouvelle route exigeant plus d'arrĂŞts, la construction d’aĂ©roports de ravitaillement Ă  Goose Bay (Labrador) et au Groenland est entreprise, en plus de l’utilisation de la base aĂ©rienne de Reykjavik (Islande). Une troisième route au sud reliera les États-Unis Ă  l’Égypte via les Antilles, l’AmĂ©rique du Sud, l'Ă®le de l'Ascension et l’Afrique après l'entrĂ©e en guerre des États-Unis[1]. Le commandant du Ferry Command, le marĂ©chal de l'air Sir Frederick Bowhill, et son personnel firent un travail de pionnier en rĂ©ussissant Ă  faire traverser plus de 9 000 appareils par n'importe quel temps alors que jusqu'alors Ă  peine une centaine avaient tentĂ© l'exploit par beau temps et que seulement la moitiĂ© Ă©taient arrivĂ©s Ă  bon port[1].

En , le Ferry Command fut intĂ©grĂ© au RAF Transport Command (en), devenant le Group Command 45[1]. Le Transport Command intĂ©grait tous les opĂ©rations de transports Ă  travers le monde pour la RAF et son premier commandant fut Sir Frederick Bowhill. MĂŞme si le Ferry Command Ă©tait sous la tutelle de la RAF britannique, en , 634 parmi les 1 330 membres militaires du 45e Groupe provenaient de l’Aviation royale canadienne et environ 200 civils, des pilotes et des opĂ©rateurs radio du Ministère canadien des transports, s'y ajoutaient[1]. Ă€ la fin de la guerre, la traversĂ©e Ă©tait devenue une routine.

Retombées

La mise en place de ce système de transport aérien a contribué à la création du futur réseau aérien transatlantique canadien. En effet, la Trans-Canada Airlines (TCA), le prédécesseur d’Air Canada, acheta en 1943 et en 1944 quelques Lancaster modifiés pour le retour des pilotes et du fret dans l'autre direction. Ce fut sa première route transatlantique[1].

Les pilotes et le personnel de soutien, donc les météorologues, formés au Canada pour les besoins de la guerre ont également pris une expérience inestimable dans ce service et sont devenus un atout pour le pays après la fin du conflit.

Notes et références

  1. « Le transport outre-mer des avions », le Canada durant la Seconde Guerre mondiale, Centre Juno Beach, (consulté le ).

Voir aussi

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