Accueil🇫🇷Chercher

Rétroprojecteur (vidéo)

Un rétroprojecteur vidéo ou téléviseur à rétro-projection est un appareil d'affichage d'images de télévision[1].

Installation typique de Home cinéma grand public des années 1990, avec en son centre, un rétroprojecteur et autour, un système audio de type Surround.

À ne pas confondre avec le diascope ou rétroprojecteur optique lequel est un dispositif permettant de projeter sur un mur ou un écran mural, des documents ou des images réalisées sur des supports transparents[2].

Fonctionnement

Dans le rétroprojecteur vidéo, un ou un ensemble de tubes cathodiques ou un vidéoprojecteur est dissimulé à l'intérieur d'un meuble ou d'un coffrage plastique ; un dispositif optique complémentaire focalise et agrandit la source lumineuse vidéo afin de la projeter sur la face intérieure d'un écran dépoli, éventuellement doté d'une optique de fresnel[3]. Le signal vidéo projeté doit donc être inversé horizontalement pour qu'il puisse s'afficher correctement à l'écran. Certains rétroprojecteurs couleur sont dotés de trois tubes de projection vidéo sur le principe de la reproduction RVB (rouge, vert, bleu) de l'image vidéo en couleur[4].

Les premiers téléviseurs commercialisés dans les années 1930 exploitent souvent un système à miroir qui reflète l'image du tube cathodique dissimulé dans le meuble.

Le principal avantage du rétroprojecteur consiste à afficher une taille d'image significativement supérieure à celle des téléviseurs conventionnels commercialisés à la même période[5].

Les premiers téléviseurs exploitent un verre dépoli pour visionner l'image du côté opposé au projecteur.

Apparus dès le développement de la télévision électronique au début des années 1930, les rétroprojecteurs sont commercialisés jusqu'au milieu des années 2000 puis progressivement abandonnés par les fabricants, notamment au profit des écrans plats géants et des vidéoprojecteurs.

Les inconvénients du rétroprojecteur concernent principalement les dimensions et le poids de l'appareil, la qualité subjective de l'image affichée ou encore son coût généralement supérieur à celui d'un téléviseur, sa consommation électrique ainsi que pour certains modèles, la complexité de certains réglages (symétrie, convergence, étalonnage couleur, focalisation)[6].

Histoire

Avant l'apparition des écrans cathodiques et avec la technologie d'affichage mécanique, le principe de la projection vidéo est la première solution opérationnelle pour visualiser l'image de télévision.

Les pionniers

Abandonné dans les années 1940, le principe de l'écran de rétroprojection Scophony inventé au tout début des années 1930 combine un dispositif exploitant un fluide, des optiques mobiles et des miroirs rotatifs motorisés et synchronisés[7].

Dès l'apparition des premiers téléviseurs cathodiques noir et blanc, le principe de la rétroprojection vidéo est employé, avec l'utilisation d'un meuble renfermant l'électronique, comprenant un panneau avec miroir, pouvant être rabattu lorsque la télévision n'est pas utilisée.

Années 1930 : agrandir l'image de télévision affichée

L'avantage principal du rétroprojecteur concerne la possibilité d'offrir une dimension d'image supérieure à celle affichée par un écran cathodique dont la taille est alors bien plus réduite en raison de limites techniques et de contraintes industrielles[8].

Le principe de la rétroprojection vidéo est développé dès les années 1930, notamment en Angleterre par l'ingénieur John Logie Baird. L'utilisation du miroir est reprise dans certains téléviseurs dotés d'un écran fixe translucide en verre dépoli, sur lequel l'image de l'écran est projectée[9].

Une optique de type lentille de Fresnel placée à l'arrière de l'écran dépoli de certains appareils permet d'augmenter la taille de l'image de télévision affichée.

En 1937, La marque Philips commercialise deux modèles de rétroprojecteurs sous la référence Téléviseur VI et Téléviseur 61[10]. L'année suivante, le britannique Baird lance son modèle T-19 pour afficher une taille d'image similaire[11].

Toujours en 1938, l'Allemand Fernseh A. G. commercialise son premier modèle de rétroprojecteur sous la référence Projektionsfernseher[12].

En 1944, le fabricant Américain Bell & Howell commercialise le rétroprojecteur modèle nommé TRK-121944[13].

Pour la marque Royal Television, l'ingénieur britannique Henry Mitchell lance à partir de 1947, une série de rétroprojecteurs également équipés de récepteurs radio[14].

En 1946, pour la première fois, le constructeur américain  General Electric dévoile un prototype de rétroprojecteur couleur, le Model 950 - Columbia CBS[15].

L'arrivée de la couleur

Jusqu'aux années 1990, la technologie exploitée pour le rétroprojecteur couleur consiste à combiner trois sources lumineuses cathodiques, pour chaque couleur primaire rouge, vert et bleu.

Ce téléviseur partiellement détruit en 2005, permet de voir à l'intérieur, le miroir principal ainsi que les trois sources lumineuses RVB qui projettent et recomposent l'image en couleur.

À partir des années 1970, accompagnant le succès populaire de la télévision, certains fabricants commercialisent des rétroprojecteurs à écrans géants en couleur.

En 1978, le fabricant américain General Electric lance un ensemble combinant un rétroprojecteur géant et un magnétoscope[16].

Les décennies 1980 et 1990 marquent l'apogée des écrants géants rétroprojecteurs, accompagnant la multiplication des chaînes, le succès du magnétoscope, du Laserdisc, des jeux vidéo, du home cinéma et de la qualité offerte par la télédiffusion par satellite ou par câble. Ainsi, au tout début des années 1980, la marque américaine Zenith propose un écran atteignant 45 pouces de diagonale[17].

L'apogée du « Home Cinema »

Annoncé pour l'année 1996, le Japonais Toshiba lance en Europe, un modèle de rétroprojecteur à affichage vidéo doublé à 100 Hz[18].

Rétroprojecteur géant de marque Sony, en 2005.

Certaines marques comme Sony[19], Pioneer[20], Toshiba[21], RCA[22], Samsung[23], Zenith, Mitsubishi[24] ou encore les Français Thomson[25] et Sagem[26] continuent de proposer des rétroprojecteur jusqu'au milieu des années 2010.

Rétroprojecteur professionnel géant, lors d'un festival à Vienne, en 2012.

En 2007, le japonais JVC commercialise un très coûteux rétroprojecteur géant de 110 pouces[27] mais la même année, le japonais Toshiba déclare abandonner la fabrication des rétroprojecteurs[28], suivi fin 2012, par le fabricant japonais Mitsubishi, lequel arrête la technologie pourtant récente DLP dans ces appareils[29].

Jeu vidéo interactif à taille humaine en Norvège en 2010, combinant des rétroprojecteurs.

Les appareils de rétroprojection restent toutefois exploités pour les domaines du grand spectacle, de la production d'émissions de télévision en plateau, de l'événementiel ou des parcs de loisirs. Certaines marques professionnelles comme Barco notamment, continuent ainsi à commercialiser des rétroprojecteurs géants ou des murs d'image vidéo combinant une série de rétroprojecteurs joints.

Notes et références

  1. Frédérique Chapuis, Le Cinéma chez soi : La télévision à grand spectacle, Paris, Eyrolles, , 236 p. (ISBN 2-212-05504-8), p. 53.
  2. Sven Sainderichin, Le savoir-faire du faire-savoir : Les techniques de la communication au service de l'entreprise, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-16033-9, lire en ligne), p. 83
  3. Frédérique Chapuis, Le Cinéma chez soi : La télévision à grand spectacle, Paris, Eyrolles, , 236 p. (ISBN 2-212-05504-8), p. 54.
  4. René Besson et Lionel Haidant, Home Cinéma, techniques et installations, Paris, Dunod, (ISBN 978-2100053698), p. 129
  5. Daniel Pascoal, « Rétroprojecteurs : trois alternatives aux écrans plasma », CNet, CNet, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Frédérique Chapuis, Le Cinéma chez soi : La télévision à grand spectacle, Paris, Eyrolles, , 236 p. (ISBN 2-212-05504-8), p.53-55.
  7. « Scophony », sur DocTSF.com, (consulté le ).
  8. Frédérique Chapuis, Le Cinéma chez soi : La télévision à grand spectacle, Paris, Eyrolles, , 236 p. (ISBN 2-212-05504-8), p. 55.
  9. (en) Rétroprojecteur, principes., New York, Popular Mecanics, , p. 141
  10. (en) « Philips Prewar TV », sur Earlytelevision.org (consulté le ).
  11. (en) « T-19 Baird 1938 », sur Earlytelevision.org (consulté le ).
  12. « Fernseh 1938 », sur Earlytelevision.org (consulté le ).
  13. (en) « Bell & Howell 1944 », sur Earlytelevision.org (consulté le ).
  14. (en) « Henry Mitchell », sur Earlytelevision.org (consulté le ).
  15. (en) « Henry Mitchell », sur Earlytelevision.org (consulté le ).
  16. (en) « General Electric », sur retrothing.com (consulté le ).
  17. (en) « Rétroprojecteur Zenith 1981 », sur pinimg.com (consulté le ).
  18. « Toshiba prépare la rentrée. Revue Le Haut Parleur N°1839, publié le 15 août 1995. » [PDF], sur retronik.fr (consulté le ), p. 19.
  19. « Rétroprojecteur Sony », sur Sony.fr (consulté le ).
  20. (en) « The Monster TV Face Off Pioneer SD-643HD5 », sur Soundandvision.com (consulté le ).
  21. « Rétroprojecteur Toshiba », sur Son-video.com (consulté le ).
  22. (en) « Rétroprojecteur RCA de 1984 », sur TVsats.org (consulté le ).
  23. Clément Joubert, « Rétroprojecteur Samsung SP50L6HX », CNet, CNet, (lire en ligne, consulté le ).
  24. (en) « Rétroprojecteur Mitshubishi », sur Reddit.com (consulté le ).
  25. « 2017, Thomson DLP Scenium Profile », sur APCI-design.fr (consulté le ).
  26. Clément Joubert, « Rétroprojecteur Sagem Axium HD-D50H G4-T », CNet, CNet, (lire en ligne, consulté le ).
  27. « JVC, un téléviseur de 110 pouces », Tomshardware.fr, CNet, (lire en ligne, consulté le ).
  28. Yohann Moreau, « C’est la fin d’une époque chez Toshiba. Celle des rétroprojecteurs. Le constructeur vient d’annoncer qu’il n’en produirait plus », CNet, CNet, (lire en ligne, consulté le ).
  29. Yohann Moreau, « Mitsubishi cesse la production des téléviseurs à rétroprojection DLP », CNet, CNet, (lire en ligne, consulté le ).

Références bibliographiques

    • Raymond Marcillac, Chronique de la télévision, Paris, Editions Chronique, (ISBN 978-2905969767).
    • Frédérique Chapuis, Le Cinéma chez soi : La télévision à grand spectacle, Paris, Eyrolles, (ISBN 2-212-05504-8)
    • René Besson et Lionel Haidant, Home Cinéma, techniques et installations, Paris, Dunod, (ISBN 978-2100053698).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.