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RĂ©sif

Le Réseau sismologique et géodésique français Résif-Epos[1] est un équipement national, inscrit sur la feuille de route des infrastructures de recherche[2] éditée par le Ministère français de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR). La construction de Résif-Epos a été lancée en 2009[3] - [4] pour fédérer, moderniser et développer les moyens d’observation géophysique de la Terre interne.

Réseau Sismologique et Géodésique Français
Cadre
Type
Domaine d'activité
Pays
Organisation
Site web

Présentation

Plaquette de présentation de l'infrastructure de recherche Résif-Epos
Plaquette de présentation

Le réseau sismologique et géodésique français Résif-Epos est une infrastructure de recherche qui déploie en France métropolitaine une instrumentation moderne (parcs de sismomètres, stations GNSS et gravimètres) qui mesure la déformation de la surface terrestre. Les données recueillies permettent de comprendre la dynamique de la Terre interne, ses aléas naturels et anthropiques, et ses interactions avec l’atmosphère et l’océan.

En France métropolitaine, la sismicité qualifiée de faible à modérée se caractérise par une grande diversité de contextes tectoniques. L’enjeu est d’observer les déformations sur des périodes de temps allant de la micro-seconde à la dizaine d’années, pour mieux comprendre la dynamique de cette partie de la plaque Europe, et mieux cerner les risques sismiques[5]. Les données collectées sont en accès libre sous une licence CC-BY 4.0. Elles sont distribuées selon les standards et formats internationaux spécifiques à chaque type de données via les portails de données développés dans le cadre du projet. Résif s’intègre par ailleurs aux dispositifs européens (European plate observating system - EPOS) et mondiaux d’instruments permettant d’imager l’intérieur de la Terre dans sa globalité et d’étudier de nombreux phénomènes naturels.

Organisation

L’Institut national des sciences de l’Univers (INSU) du CNRS coordonne le consortium Résif-Epos, composé de la majorité des universités et organismes français concernés par la recherche en géosciences. Près de 200 chercheurs, ingénieurs et techniciens collaborent au quotidien pour faire de Résif-Epos un outil scientifique au service de la communauté mondiale des sciences de la Terre.

Consortium

Résif est construit sous forme d’un consortium, sous la double tutelle du Ministère de la transition écologique et du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation[6]. Il implique 18 partenaires (en ) et s'appuie sur des Observatoires des Sciences de l’Univers (OSU) implantés sur tout le territoire en forte interaction avec les universités et les collectivités locales[7].

Les partenaires impliqués dans le consortium Résif sont[3] - [8] :

  • Centre national de la recherche scientifique – CNRS - INSU (coordinateur)
  • Bureau des recherches gĂ©ologiques et minières – BRGM
  • Commissariat Ă  l’énergie atomique et aux Ă©nergies alternatives – CEA
  • Centre national d’études spatiales – CNES
  • Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer – Ifremer
  • Institut français des sciences et technologies des transports, de l’amĂ©nagement et des rĂ©seaux – Ifsttar, devenu UniversitĂ© Gustave Eiffel en 2020.
  • Institut national de l’information gĂ©ographique et forestière – IGN
  • Institut de physique du globe de Paris – IPGP - Geoscope
  • Institut de recherche pour le dĂ©veloppement – IRD
  • Institut de radioprotection et de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire – IRSN
  • Observatoire de la CĂ´te d’Azur – Oca
  • UniversitĂ© Clermont Auvergne – Uca
  • UniversitĂ© Grenoble Alpes – Uga
  • UniversitĂ© de Montpellier – UM
  • UniversitĂ© de Strasbourg – Unistra
  • UniversitĂ© de Nantes – UN
  • UniversitĂ© Nice Sophia Antipolis – UNS
  • UniversitĂ© Paul Sabatier Toulouse – UPS

Gouvernance

Les 18 partenaires du consortium sont représentés à voix égale au comité directeur, qui décide notamment des orientations scientifiques et stratégiques de Résif et de la réalisation d’actions transverses et d’actions communes pour le consortium Résif sur proposition du conseil scientifique, du bureau ou du directeur du consortium. Le conseil scientifique est composé d’experts indépendants français et étrangers. C'est un organe consultatif garant de la pertinence et de la qualité scientifique des activités du consortium.

Enfin, l’exécutif de Résif est composé d’un directeur (désigné pour un mandat de quatre ans – actuellement, Andrea Walpersdorf[9]) et d’un bureau. Ce dernier est composé du président du comité directeur, du directeur et de trois membres nommés par le comité directeur.

Actions spécifiques et transverses de Résif

Les différents réseaux permanents et parcs d’instruments mobiles constitutifs de Résif sont organisés dans le cadre d’actions spécifiques de Résif.

Les actions spécifiques

Résif possède de nombreux instruments de mesure, installés de manière permanente et répartis sur l’ensemble du territoire national métropolitain. La localisation des instruments est définie par les objectifs scientifiques du projet, avec une densification dans les zones de forte sismicité. Ces réseaux permanents sont complétés par des parcs d'instruments mobiles permettant la collecte de données sismologiques, géodésiques et gravimétriques pour des objectifs ciblés, en l’absence d’observatoires permanents, ou en complément de ces observatoires pour densifier l’échantillonnage spatial. Les instruments sont qualifiés de mobiles car ils sont utilisés dans le cadre d’expériences à durées limitées (de quelques jours à quelques années). Ils sont mis à disposition des chercheurs de la communauté des Sciences de la Terre.

Antenne GNSS de la station permanente ARGR de Résif-Rénag sur le glacier d'Argentière (Haute-Savoie)
Antenne GNSS de la station permanente ARGR de Résif-Rénag sur le glacier d'Argentière (Haute-Savoie)
  • En sismologie : Rap (RĂ©seau accĂ©lĂ©romĂ©trique permanent), RLBP (RĂ©seau large bande permanent) et SisMob (Parc national sismologique mobile)
  • En gĂ©odĂ©sie : RĂ©nag (RĂ©seau national GNSS permanent), stations françaises du rĂ©seau RGP opĂ©rĂ©es par l'IGN, Stations françaises du rĂ©seau Regina opĂ©rĂ© par le CNES et GPSMob (Parc national GNSS mobile)
  • En gravimĂ©trie : Gravimètres permanents et mobiles

Les actions transverses

Les actions transverses sont un dispositif de l’infrastructure Résif concernant plusieurs actions spécifiques ou relevant de problématiques communes à l’ensemble des thématiques. Elles sont au nombre de trois :

  • Action transverse sismicitĂ© (ATS) : s’inscrit dans le cadre de la valorisation scientifique et regroupe l’ensemble des informations sur la sismicitĂ© de la France sur les sites web du BCSF et du RĂ©NaSS (RĂ©seau National de Surveillance Sismique).
  • Action transverse système d’Information (ATSI) : s’inscrit dans un cadre national, europĂ©en et international de distribution libre en temps rapide des donnĂ©es et mĂ©tadonnĂ©es gĂ©ophysiques.
  • Action transverse communication et valorisation Scientifique (ATCVS) : concerne tout d’abord la diffusion des rĂ©sultats scientifiques, mais Ă©galement la communication vers un public Ă©largi (pouvoirs publics, enseignants, grand public).

Observatoires des sciences de l'Univers et Services Nationaux d'Observation

Comprendre le fonctionnement interne de la Planète est un objectif fondamental de la recherche en sciences de la Terre. Cette recherche nécessite de documenter sur le long terme la formation, l’évolution, la variabilité et l’activité des milieux terrestres, afin de faire progresser les connaissances dans ces domaines. Pour cela, le CNRS a mis en place des services nationaux d’observation[10] (SNO) regroupés thématiquement en Actions nationales d’observation (ANO). Les SNO sont mis en œuvre par des Observatoires des sciences de l’Univers (OSU) et les laboratoires qui leur sont rattachés ainsi que d’autres établissements de recherche français.

OSU impliqués dans Résif :

  • Ecce Terra
  • École et observatoire des sciences de la Terre – Eost
  • Institut de physique du globe de Paris – IPGP
  • Institut universitaire europĂ©en de la mer – IUEM
  • Observatoire aquitain des sciences de l’Univers (Oasu)
  • Observatoire de la CĂ´te d’Azur – Oca
  • Observatoire de Paris
  • Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand – OPGC
  • Observatoire de recherche mĂ©diterranĂ©en de l’environnement – Oreme
  • Observatoire des sciences de l’Univers de Grenoble – Osug
  • Observatoire des sciences de l’Univers de Nantes Atlantique – Osuna
  • Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes – Osur
  • Observatoire Midi-PyrĂ©nĂ©es – OMP
  • Theta

Financements

Les partenaires de Résif, via leurs financements propres (personnels, locaux, véhicules…), participent à sa construction et à son fonctionnement.

Résif est labellisé Système d’observation et d’expérimentation pour la recherche et environnement (SOERE) depuis 2010[11] - [12] - [13]. Les crédits SOERE sont alloués par le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation sur proposition de l’Alliance nationale pour la recherche en Environnement (AllEnvi).

Logo investissements d'avenir

Le Ministère de la transition écologique (MTE) a contribué à financer la construction du système d’archivage et de distribution des données du Réseau accélérométrique permanent (Rap) et à la construction du Réseau large bande permanent notamment. Il participe aujourd’hui financièrement à la maintenance du parc du Rap, à des actions de valorisation des données et de diffusion des connaissances et aux activités de l’Action transverse sismicité.

Le fonctionnement récurrent de Résif est assuré avec du financement TGIR (Très grandes infrastructures de recherche) du CNRS.

Résif a été lauréat de la deuxième vague des Equipements d’excellence (EquipEx) en décembre 2011 sous le nom de Résif-Core[14] - [15]. Le soutien financier, assuré dans le cadre du Programme Investissements d’Avenir gérés par l’Agence nationale de la recherche (ANR), s’élève à 9,3M€ sur 9 ans (10 ans pour le soutien au fonctionnement). Ce financement a participé à hauteur de 50% environ à la construction et à l’installation de l’instrumentation nécessaire à Résif[16], et notamment au projet de Construction large bande qui visait à bâtir un réseau de stations sismologiques couvrant l’ensemble du territoire, avec une densité accrue dans les zones les plus sismiques. Fin 2022, environ 190 stations ont été installées.

Carte du réseau instrumental de Résif

Instrumentation

Les défis scientifiques posés par l’exploitation des ressources et le développement d’activités humaines durables et compétitives nécessitent des instruments performants de mesure et d’observation de la Terre, de ses mouvements, de ses richesses et des risques naturels.

Résif est composé d’instruments sismologiques (vélocimètres et accéléromètres), géodésiques (GNSS) et gravimétriques. En on comptait 956 stations permanentes Résif et 300 stations mobiles déployées sur 5893 sites.

L’installation, le fonctionnement et la maintenance des instruments sont assurés par les personnels des observatoires des sciences de l’Univers impliqués dans Résif dans le cadre des actions spécifiques.

De nombreuses photos des stations Résif sont disponibles dans l'archive ouverte Hal-Résif[17], qui présente également des cartes du réseau, des vidéos et posters, ainsi que des documents liés aux évènements sismiques en France métropolitaine et Départements d'Outre-Mer : photos de dégâts provoqués par les séismes, images de missions post-sismiques, rapports post-sismiques.

Système d'information

Les données de Résif sont en accès libre sous une licence CC-BY 4.0. Elles sont distribuées selon les standards et formats internationaux spécifiques à chaque type de données via les différents portails et serveurs du système d’information Résif[18]. En 2021 Résif mettait à disposition de la communauté environ 130 To de données. Des produits et logiciels sont également développés et mis à disposition de la communauté suivant une politique de science ouverte.

Diffusion des sciences

Plaquette de présentation du site web L'ObservaTerre.
Plaquette de présentation du site web L'ObservaTerre.

Les membres de la communauté Résif-Epos contribuent à la diffusion des sciences auprès d'un public varié et sur tout le territoire, lors d'évènements nationaux tels que la Fête de la Science ou la Nuit des chercheurs.

Le 24 novembre 2022 a eu lieu le lancement[19] - [20] - [21] du site web "L'ObservaTerre [22]" qui s'adresse au grand public. Le site regroupe plus de 60 pages de textes, photos, vidĂ©os, interviews, podcasts (plus de 200 mĂ©dias) et liens relatifs la sismicitĂ© de la France, Ă  la sismologie, Ă  la gĂ©odĂ©sie et Ă  la gravimĂ©trie.  Il met Ă  disposition des ressources sur l'alĂ©a et le risque sismiques, sur les mĂ©tiers des gĂ©osciences, sur les techniques, instruments et applications de la sismologie et de la gĂ©odĂ©sie. On y trouve aussi des outils pĂ©dagogiques pour les enseignants, un glossaire, ou encore des liens vers des ressources complĂ©mentaires. Une carte interactive permet d'accĂ©der aux signaux des sĂ©ismes enregistrĂ©s par toutes les stations sismologiques RĂ©sif en mĂ©tropole. Le site propose Ă©galement des accès par profils pour les journalistes, les enseignants, les hĂ´tes de stations sismologiques RĂ©sif-Epos.

Notes et références

  1. « Résif-Epos : Réseau sismologique français - European Plate Observing System », sur www.insu.cnrs.fr (consulté le )
  2. « Stratégie nationale des infrastructures de recherche », sur Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (consulté le )
  3. « Lancement de Résif, Réseau Sismologique et Géodésique Français | Association Vendéenne de Géologie », sur avg85.fr, (consulté le )
  4. « La géophysique se dote d’une très grande infrastructure de recherche, Résif - Communiqués et dossiers de presse - CNRS », sur www.techno-science.net (consulté le )
  5. « EquipEx Résif-Core : Réseau sismologique et géodésique français », sur eost.unistra.fr (consulté le )
  6. « Réseau sismologique et géodésique français/European Plate Observing System Résif-Epos », sur Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (consulté le )
  7. « Structures INSU - Statut et missions des Observatoires des sciences de l’Univers », sur www.insu.cnrs.fr (consulté le )
  8. « Organisation | Résif », sur www.resif.fr (consulté le )
  9. « Une nouvelle directrice pour Résif », sur www.resif.fr, (consulté le )
  10. « Les services nationaux d’observation », sur www.insu.cnrs.fr (consulté le )
  11. « Les Systèmes d’observation et d’expérimentation au long terme pour la recherche en environnement », sur www.allenvi.fr (consulté le )
  12. « Les infrastructures nationales de recherche en environnement », sur www.allenvi.fr (consulté le )
  13. « RESIF : Réseau sismologique et géodésique français », sur www.allenvi.fr (consulté le )
  14. « Investissements d’avenir - Synthèse thématique », sur www.anr.fr, (consulté le )
  15. « Réseau sismologique et géodésique français : l’équipement fondamental », sur www.anr.fr (consulté le )
  16. « Localisation des projets Investissements d’Avenir Equipements d’Excellence vague 2 », sur Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (consulté le )
  17. « Archive ouverte HAL-RESIF »
  18. « RESIF information system », sur seismology.resif.fr (consulté le )
  19. Véronique Bertrand, « L'ObservaTerre est en ligne ! Un site web pour le grand public, les journalistes, les enseignants et les hôtes de stations Résif. », Lettre d'information Résif-Epos n°22,‎ , p. 15 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  20. « L’ObservaTerre, le nouveau site web de l’infrastructure de recherche Résif-Epos est en ligne », sur geoazur.oca.eu,
  21. « Un nouveau site web sur les géosciences pour le grand public, les journalistes, les enseignants » Accès libre, sur CNRS Délégation Alsace,
  22. « Bienvenue sur l’ObservaTerre ! Un site web sur la géophysique et l'observation de la Terre entièrement dédié au grand public. »,

Liens externes

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