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Quintus Serenus Sammonicus

Quintus Serenus Sammonicus est un érudit romain ayant vécu à la fin du IIe et au début du IIIe siècle de notre ère, auteur d'un poème didactique médical en latin intitulé généralement De medicina præcepta et dont les versions connues sont probablement incomplètes.

Quintus Serenus Sammonicus
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Quintus Sammonicus Serenus
Époque
Activités
Enfant
Serenus Sammonicus Minor (d)
Œuvres principales
De medicina praecepta (d)

De medicina præcepta

Ce poème (1115 hexamètres dactyliques divisés en 64 chapitres), précédé d'une préface où sont invoqués Apollon et Esculape, contient nombre de remèdes populaires, empruntés à Pline l'Ancien, aux plantes médicinales de Dioscoride, et diverses formules magiques, entre autres le célèbre abracadabra, donné comme guérissant de la fièvre semi-tierce[1]. Les traitements sont globalement ordonnés a capite ad calcem (« de la tête aux pieds »). Le poème se termine par une description du fameux antidote de Mithridate VI du Pont. L'auteur n'appréciait apparemment guère les médecins et il se propose, dans la préface, de donner des remèdes simples et peu coûteux afin d'éviter à ses lecteurs des dépenses auprès des professionnels ; cependant, à plusieurs reprises, il fait état d'une expérience des traitements qu'il propose.

Cet ouvrage, proche de la Medicina Plinii (qui est un peu son équivalent en prose), fut très répandu dans l'Antiquité tardive et au Moyen Âge. Son intérêt scientifique est son témoignage pour l'histoire de la médecine populaire (et magique) dans l'Antiquité. La syntaxe et la versification sont remarquablement correctes.

Père et fils

On connaît deux personnes ayant porté ce même nom, père et fils, et on ne sait trop auquel attribuer la composition du poème : le père[2], érudit célèbre en son temps, qui s'il faut en croire l'Histoire Auguste[3], fut mis à mort en 212 sur l'ordre de Caracalla, en tant que proche de son frère Geta, assassiné peu auparavant[4]. Macrobe, qui fait état de ses œuvres dans les Saturnales, l'appelle « le savant de son siècle » (« vir sæculo suo doctus »)[5]. Selon Macrobe Sammonicus avait écrit un ouvrage intitulé Des choses cachéesRerum reconditarum ») et comptant au moins cinq livres[6]. Malgré son érudition, Sammonicus semble avoir confondu Pline l'ancien et Pline le jeune[7]. D'autre part le fils, ami de Gordien Ier et précepteur de Gordien II[8]. D'après Ronald Syme[9], la taille de la bibliothèque de Serenus Sammonicus père (environ soixante-deux mille volumes) est une des nombreuses inventions dont abonde l'Histoire Auguste. Le personnage même du fils peut être une fiction[10]. Arnobe[11] et Sidoine Apollinaire[12] mentionnent aussi Sammonicus.

Éditions

  • La première édition imprimée de De medicina praecepta par Johannes Sulpitius Verulanus, date d'avant 1484
  • JG Ackermann (Leipzig, 1786)
  • E. Behrens, Poetae Latini minores, iii..
  • .(la + fr) Serenus Sammonicus, De medicina præcepta/Préceptes médicaux : texte latin et trad. française de L. Baudet, Panckoucke, (lire en ligne)
  • Quintus Serenus, Liber medicinalis (Le livre de Médecine), texte établi traduit et commenté par R. Pépin, Paris, 1950[13]
  • Les propriétés médicinales des plantes, textes des IIIe, IVe et XIe siècles (préf. N. Desgrugillers-Billard), paleo, , 201 p. (ISBN 978-2-84909-324-5 et 2-84909-324-6), p. 13-67
    L'ouvrage contient les préceptes médicaux de Serenus Sammonicus, de la médecine de Marcellus, et des vertus des plantes de Macer Floridus

Notes et références

  1. Sammonicus 1845, Chapitre LII, En ligne.
  2. PIR2, S 164
  3. Champlin 1981 met en garde contre les informations sur Serenus Sammonicus tirés de l'Histoire Auguste.
  4. Histoire Auguste, Vie de Caracalla, IV : « Dans le même temps furent mis à mort un nombre infini de ceux qui avaient été les partisans de Geta. [...] On massacrait en quelque lieu que ce fût, même dans les bains. Plusieurs furent tués pendant qu'ils étaient à table, entre autres Sammonicus Serenus, dont il reste un grand nombre d'ouvrages importants pour la science ».
  5. Macrobe, Saturnales, III, XVI, 6
  6. Macrobe, Saturnales, III, 9, 6 ; voir aussi III, 17, 4
  7. Macrobe, Saturnales, III, XVI, 6 place la mort de Pline l'encyclopédiste sous Trajan
  8. Histoire Auguste, Vies des trois Gordiens, XVIII, 2 : « Gordien le Jeune était extrêmement cher à Serenus Sammonicus, qui était un ami proche de son père, et qui fut son précepteur, à tel point qu'en mourant celui-ci lui légua tous les livres de son propre père Serenus Sammonicus, dont le nombre était estimé à environ soixante-deux mille »
  9. Ronald Syme, Emperors and Biography : Studies in the Historia Augusta, Oxford, Clarendon Press, , 306 p. (ISBN 0-19-814357-5), p. 184.
  10. PIR2, S 165 citant Syme et Champlin
  11. Arnobe, VI, 7
  12. Carmina 14, praef 3
  13. Compte-rendu critique de van de Woestijne Paul, « Docteur R. Pépin, Quintus Serenus (Serenus Sammonicus). Liber Medicinalis (Le Livre de Médecine). Texte établi, traduit et commenté », L'antiquité classique, 19, fasc. 2, 1950, p. 471-474Lire ligne

Voir aussi

Bibliographie

  • (la) August Baur, Quaestiones Sammoniceæ (Giessen, 1886)
  • (de) Martin Schanz, Geschichte der römischen Literatur, iii. (1896)
  • (en) Teuffel, History of Roman Literature (trad. angl., 1900), 374, 4, et 383.
  • René Marache, La critique littéraire de langue latine et le développement du goût archaïsant au IIe siècle de notre ère, Rennes, Pilhon, , 359 p. — Thèse de doctorat en lettres.
  • (en) Edward Champlin, « Serenus Sammonicus », Harvard Studies in Classical Philology, vol. 85, , p. 189-212 (lire en ligne).

Liens externes

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