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Quintette Ă  cordes de Bruckner

Le Quintette à cordes en fa majeur, WAB 112, d'Anton Bruckner a été composé en 1878/79 à Vienne.

Quintette Ă  cordes en fa majeur
WAB 112
Genre Quintette Ă  cordes
Nb. de mouvements 4
Musique Anton Bruckner
Effectif Quintette Ă  cordes
Durée approximative 43 minutes
Dates de composition –
Dédicataire Max Emanuel de Bavière
Commanditaire Josef Hellmesberger I
Partition autographe Ă–sterreichische Nationalbibliothek
Création , sans le finale
Bösendorfersaal, Vienne Drapeau de l'Autriche Autriche
Interprètes Quatuor Winkler, Julius Desing (2d alto)
Représentations notables
  • (en version intĂ©grale) : Quatuor Winkler, Herrn Hummer (2d alto)
  • : Quatuor Hellmesberger, Max Mustermann (2d alto)

Historique

Josef Hellmesberger I, le supérieur de Bruckner, lui demanda de composer un quatuor à cordes. Au lieu d'un quatuor à cordes, Bruckner composa un quintette à cordes. La composition débuta en et fut terminée le . Bruckner dédicaça le Quintette au Duc Max Emanuel de Bavière[1]. Lorsqu'il examina la partition, Hellmesberger trouva le scherzo trop difficile pour les exécutants. Pour cette raison, Bruckner composa un Intermezzo moins exigeant dans la même tonalité, en guise d'alternative pour le scherzo[2].

Les trois premiers mouvements ont été créés par le Quatuor Winkler avec Julius Desing comme second alto[3] le dans la Bösendorfersaal à Vienne[4]. Le Quatuor Winkler avec Herrn Hummer comme second alto l'exécuta ensuite en version intégrale à trois reprises[1], la première fois le [3]. Ce n'est finalement qu'en 1885 (le ) que le Quatuor Hellmesberger exécuta le Quintette avec le scherzo original[1], avec Max Mustermann comme second alto[4]. Le Duc Emanuel apprécia la composition et gratifia Bruckner d'une broche en diamant[4]. En tout, vingt-trois exécutions du Quintette eurent lieu au cours de le vie de Bruckner[5].

Composition

Le Quintette à cordes, composé pour deux violons, deux altos et un violoncelle, est en quatre mouvements :

  1. Gemäßigt, fa majeur, 3/4
  2. Scherzo : Schnell, ré mineur, Trio : Langsamer, mi bémol majeur, 3/4
  3. Adagio, sol bémol majeur, 4/4
  4. Finale : Lebhaft bewegt, de fa mineur Ă  fa majeur, 4/4

Durée : environ 43 minutes[6]. Initialement, le scherzo était placé en troisième position, comme dans la plupart des symphonies de Bruckner.

Cette seule grande œuvre de musique de chambre de Bruckner est symphonique, avec par ailleurs une écriture instrumentale nettement différenciée. Une mine d'idées musicales y est déployée : la polyphonie et le travail des motifs thématiques jouent un rôle important et un pattern coloré s'y déploie sur la tessiture et les voix des divers instruments, avec des modulations audacieuses, des renversements de thèmes et des changements en demi-tonalité, comme l'adagio en sol bémol majeur. À la différence des symphonies de Bruckner, la forme est plus compacte et la partition débute avec une mélodie en 3/4 sur une pédale du violoncelle. Par contre, le finale commence, comme dans les symphonies, par un trémolo. La combinaison de toutes les idées musicales à la fin du premier mouvement et les trois thèmes du finale sont également similaires à ceux des symphonies de Bruckner[3]. Comme celui de la suivante Septième symphonie, le finale est en "forme arche" – c.-à.d. avec reprise inversée (C'B'A')[7].

Le biographe de Bruckner Derek Watson trouve l'Ĺ“uvre « en aucun cas une 'symphonie pour cinq instruments Ă  cordes' et elle ne demande pas au quintette d'aller au-delĂ  de ses capacitĂ©s, sauf peut-ĂŞtre lors des dernières dix-sept mesures du finale, oĂą [Bruckner] rĂ©flĂ©chit trop en termes d'orchestre. Â»[8] Dans l'Ă©dition rĂ©visĂ©e de 1992 de The Essence of Bruckner, Robert Simpson retire les rĂ©serves qu'il avait exprimĂ©es au sujet de cette composition dans les deux premières Ă©ditions et dĂ©crit le Quintette comme « l'une des Ĺ“uvres de musique de chambre les plus idiosyncrasiques, mais aussi les plus profondes depuis Beethoven. Â»[9]

Versions et Ă©ditions

Dans le manuscrit original de Bruckner (1879), le mouvement lent, un "Andante, quasi allegretto", était placé comme deuxième mouvement, et il fut également joué ainsi par Helmesberger. Dans la première édition (Gutmann), il est placé comme "Adagio" en troisième position après le scherzo.
En 1884, Bruckner apporta quelques modifications à la partition, notamment une autre coda au finale. Ces modifications ne sont pas prises en compte dans la première édition[1] - [10].

  • Gutmann (1884) : cette première Ă©dition inclut un marquage de mĂ©tronome qui ne vient pas de Bruckner : Gemäßigt = 72; Schnell = 138; Adagio = 56; Lebhaft bewegt = 144[4].
  • Woess Universal Edition (1922) : cette rĂ©-Ă©dition inclut les derniers ajustements de Bruckner
  • Nowak (1963) : Ă©dition critique basĂ©e sur le manuscrit de Bruckner. L'Ă©dition Nowak inclut les modifications autographes de Bruckner dans le manuscrit original et la copie de 1884[10].
  • Gerold W. Gruber (2007) : cette nouvelle Ă©dition critique inclut dans les deux premiers mouvements quelques passages facultatifs, qui avaient Ă©tĂ© supprimĂ©s dans l'Ă©dition Nowak (les mesures 245-264 dans la coda du premier mouvement, et les mesures 63-82 dans le scherzo)[1] - [10].

Discographie

Il y a environ 60 enregistrements du Quintette à cordes. Le premier enregistrement a été réalisé par le Prisca-Quartett en 1937.

Quelques excellents enregistrements sont, selon Hans Roelofs, entre autres ceux par le Keller Quartett, le Koeckert Quartett, le Quatuor Amadeus, le Quintett der Wiener Philharmoniker (Vienna Philharmonia Quintet), le Quatuor Melos, le Raphael Quartett, L'Archibudelli, le Quintette Ă  cordes de Vienne, le Quatuor Ă  cordes de Leipzig, le Fine Arts Quartet et le Bartholdy Quintet.

  • Quatuor Koeckert (en), Georg Schmid (second alto). Anton Bruckner - String Quintet, F major. LP : DG LPM 18042, 1952 ; transfĂ©rĂ© sur CD : Forgotten Records (France) fr 225
  • Keller Quartett, Georg Schmid (second alto). Anton Bruckner - Complete Chamber Works. LP : Da Camera magna SM 92707/8, 1962 ; transfĂ©rĂ© sur CD : Musical Heritage Society MHS 1363/4
  • Amadeus Quartet, Cecil Aronowitz (second alto). Bruckner - Streichquintett F-Dur. LP : DG LPM 18963, 1964 ; transfĂ©rĂ© sur CD : DG (Japon) DG 477 573 9
  • Vienna Philharmonia Quintet. Bruckner - String Quintet in F major, Intermezzo in D minor for string quintet. LP : Decca STS 15400, 1974 ; transfĂ©rĂ© sur CD : Decca 430 296-2 (sans l'Intermezzo)
  • Melos Quartett, Enrique Santiago (second alto). Bruckner - Streichquintett F-Dur. CD : Harmonia Mundi HMC 901421, 1992
  • RaphaĂ«l Quartett, Prunella Pacey (second alto). Bruckner: String Quintet; Rondo; Intermezzo. CD : Globe 5078, 1992
  • L'Archibudelli. String Quintet. Intermezzo. Rondo. String Quartet. CD : Sony Classical Vivarte SK 66 251, 1994 - sur instruments d'Ă©poque
  • Quintette Ă  cordes de Vienne, Bruckner: String Quintet in F, Intermezzo in D. CD : Camerata 30CM-399, 1994
  • Quatuor Ă  cordes de Leipzig, Hartmut Rohde (second alto). Bruckner: String Quintet F major / String Quartet C minor. CD : MDG 307 1362-2, 2005.
  • Fine Arts Quartet, Gil Sharon (second alto). Bruckner: String Quintet in F Major / String Quartet in C Minor. CD : Naxos 8.570788, 2007
  • Ensemble Hyperion, Five to six. CD: Paladino Music pmr 0021, 2008 – avec la Fantasie en fa mineur de Schubert (arr. par F. Lermer pour sextuor Ă  cordes)
  • Fitzwilliam Quartet, James Boyd (second alto). Anton Bruckner: String Quintet / String Quartet. CD : Linn LC 11615, 2011 - sur instruments d'Ă©poque
  • Bartholdy Quintet, Bruckner – Zemlinsky String Quintets – CD : CAvi Musique 8553348, 2013

Références

  1. C. van Zwol, pp. 683-684
  2. U. Harten, pp. 216-217
  3. U. Harten, pp. 406-407
  4. L. Nowak
  5. D. Watson, p. 46
  6. Anton Bruckner Critical Complete Edition - Chamber music
  7. William Carragan – Bruckner’s Golden Arches
  8. D. Watson, p. 74
  9. R. Simpson, p. 149
  10. Bruckner Chamber Work Versions par David Griegel

Sources

  • Anton Bruckner: Sämtliche Werke: Band XII/2: Streichquintett F-Dur / Intermezzo D-Moll, Musikwissenschaftlicher Verlag der Internationalen Bruckner-Gesellschaft, Leopold Nowak (Éditeur), Vienne, 1963 ; Ă©dition rĂ©visĂ©e par Gerold G. Gruber, 2007
  • Robert Simpson, The Essence of Bruckner: An essay towards the understanding of his music, Victor Gollancz Ltd, Londres, Ă©dition rĂ©visĂ©e, 1992
  • Uwe Harten, Anton Bruckner. Ein Handbuch, Residenz Verlag, Salzbourg, 1996 (ISBN 3-7017-1030-9)
  • Derek Watson, Bruckner, J. M. Dent & Sons Ltd, Londres, 1997
  • Cornelis van Zwol, Anton Bruckner – Leven en Werken, Uit. Thot, Bussum, Pays-Bas, 2012 (ISBN 978-90-6868-590-9)
  • William Carragan, Anton Bruckner - Eleven Symphonies, Bruckner Society of America, Windsor, 2020 - (ISBN 978-1-938911-59-0)

Liens externes

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