Pour les articles homonymes, voir QCM.
Un questionnaire Ă choix multiples ou multiple (QCM) est un outil d'enquĂȘte ou d'Ă©valuation utilisĂ© dans l'enseignement ainsi que dans les enquĂȘtes quantitatives en recherche sociale et le marketing. Dans l'enseignement, c'est un procĂ©dĂ© d'Ă©valuation dans lequel sont proposĂ©es plusieurs rĂ©ponses pour chaque question. Une ou plusieurs de ces propositions de rĂ©ponse sont correctes. Les autres sont des rĂ©ponses erronĂ©es, Ă©galement appelĂ©es « distracteurs » (ou "leurres")[1]. Le QCM permet Ă un enseignant de voir qu'un candidat a bien compris et retenu une rĂ©ponse juste et qu'il est capable d'identifier les erreurs.
En France, le QCM est notamment utilisé lors de l'examen du code de la route, en université et, depuis , pour une partie de l'épreuve de mathématiques au baccalauréat. Il est aussi utilisé dans les concours d'entrée des grandes écoles aprÚs le baccalauréat.
Sommaire
Principes de conception
Un questionnaire à choix multiples se compose d'un ensemble cohérent et structuré de questions. Cet ensemble vise un objectif global diagnostique, formatif, formateur ou sommatif[1], par rapport au contenu d'une formation.
Chaque question se compose d'un libellé, ainsi que de plusieurs propositions de réponses (2 à 5 propositions en général).
- Le libellĂ© doit ĂȘtre formulĂ© de maniĂšre claire et neutre.
- Les propositions de rĂ©ponses doivent ĂȘtre homogĂšnes et les distracteurs pertinents et crĂ©dibles.
- Le placement de la (ou les) rĂ©ponse(s) juste(s) parmi les propositions de rĂ©ponses doit ĂȘtre alĂ©atoire.
Le principe directeur est de ne pas influencer le candidat dans son choix.
Il est conseillé d'éviter :
- Les formulations trop longues et confuses.
- Les termes ambigus de type « habituellement », « le plus souvent », « rarement », « certains », etc.
- Un nombre de distracteurs trop élevés s'ils ne sont pas pertinents.
Exemples
Premier exemple[2]Â :
- Un facteur de production est variable :
- A) Lorsque la quantité utilisée varie avec la production.
- B) Lorsqu'on peut l'utiliser pour de nombreux types de productions.
- C) Lorsque son utilisation dépend de la conjoncture et de l'état du marché.
- (Réponse : A)
DeuxiÚme exemple :
- Selon le modĂšle atomique de Bohr, les Ă©lectrons
- A) sont de charge neutre
- B) empruntent des parcours privilégiés appelés orbitales
- C) se trouvent exclusivement dans le noyau
- D) sont moins lourds que les protons
- E) Ă©mettent un photon lorsqu'ils passent Ă une orbitale plus proche du noyau
- (Réponses : B, D, E)
BarĂšmes de notation
Différents barÚmes peuvent permettre de pondérer les résultats d'un QCM[3].
Mode de pondération | Définition | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|
Conformité stricte | Réponse juste = 1 point ; Autre réponse = 0 | Simplicité d'utilisation | Manque de subtilité pour départager les candidats. |
ConformitĂ© stricte avec pĂ©nalitĂ© | RĂ©ponse juste = 1 point ; Autre rĂ©ponse = -1 | Le candidat qui ne rĂ©pond pas est tout de mĂȘme pĂ©nalisĂ©. | La note peut facilement ĂȘtre nĂ©gative. Dans de nombreux cas pousse l'Ă©lĂšve Ă ne pas rĂ©pondre (ambiguĂŻtĂ© de la question, douteâŠ).[4] |
ConformitĂ© relative | RĂ©sultat = Nb rĂ©ponses justes de candidat/ Nb rĂ©ponses justes totales *point Ă la question + Nb erreurs du candidat/ Nb erreurs totales *point de pĂ©nalitĂ© | Si les points par question sont Ă©gaux aux points de pĂ©nalitĂ©, le barĂšme est Ă©quilibrĂ© | Il est impossible dâavoir aucune rĂ©ponse vraie ou aucune rĂ©ponse fausse pour ce barĂšme. La difficultĂ© entre les questions n'Ă©tant pas fonciĂšrement Ă©gale, peut manquer de pertinence selon les cas. |
ConformitĂ© relative avec coefficient sur rĂ©ponse | RĂ©sultats = â des coefficients de rĂ©ponses justes du candidat / â des coefficients des rĂ©ponses justes totales *point Ă la question + â des coefficients des erreurs du candidat / â des coefficients des erreurs totales *points de pĂ©nalitĂ© | Permet de donner plus ou moins dâimportance Ă une proposition de rĂ©ponse : une erreur grave ou une rĂ©ponse fondamentale auront un fort coefficient et inversement. | |
BarĂšme selon concordance des rĂ©ponses | nb de pts si 0 erreur > nb de pts si 1 erreur > nb de pts si 2 erreurs > nb de pts si 3 erreurs > nb de pts (si nb dâerreurs > nb dâerreurs paramĂ©trĂ©es) (3 maximum) | Le candidat qui fait plus dâerreurs est plus pĂ©nalisĂ© que celui qui en fait moins. | Les erreurs sont quantifiĂ©es, on ne sâintĂ©resse pas ici au contenu des erreurs. |
BarĂšme par rĂ©ponses | Chaque proposition de rĂ©ponse est traitĂ©e indĂ©pendamment des autres dans la mĂȘme question : proposition juste cochĂ©e = 1, non cochĂ©e = 0 ; erreur cochĂ©e = -1 | Le questionnaire est traitĂ© comme une unitĂ©. | Toutes les questions ont obligatoirement la mĂȘme importance. |
Durée d'exposition au QCM
Dans le cas dâune Ă©preuve sommative (informatisĂ©e ou non), la durĂ©e dâexposition au questionnaire pour pouvoir y rĂ©pondre est un paramĂštre qui doit ĂȘtre dĂ©fini pour la passation de lâĂ©preuve. La durĂ©e correspond en gĂ©nĂ©ral Ă la difficultĂ© des questions et doit prendre en compte le paramĂštre du stress qui peut influencer le candidat.
Dans le cas dâune Ă©preuve formative, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de connaĂźtre le temps pris par le candidat pour rĂ©pondre Ă une question. Le temps de rĂ©ponse peut informer sur la facilitĂ© et la spontanĂ©itĂ© du candidat Ă rĂ©pondre. Une Ă©preuve informatisĂ©e est alors plus adaptĂ©e.
Des ajouts pertinents d'indices (piste, indice, feedback, commentaire, aide) autour du questionnaire facilitent l'apprentissage. Grùce à ces paratextes, le QCM formatif devient formateur. Dans ce cas, il est conseillé de laisser les étudiants opérer de multiples tentatives[1].
Avantages
Le QCM permet une analyse rapide des réponses grùce à la réduction du champ des possibles et la facilité d'automatisation de son format.
Il est utilisé pour réduire le coût lié à l'analyse des résultats, sans présumer de la qualité de ceux-ci.
Lorsque les questions sont bien conçues, un QCM peut permettre de :
- mesurer les connaissances dâun candidat de maniĂšre objective ;
- isoler un critĂšre de connaissance en Ă©vitant les alĂ©as dâune rĂ©ponse rĂ©digĂ©e ;
- évaluer une large variété de compétences : connaissance, compréhension, analyse (selon les cas).
- dĂ©tecter des difficultĂ©s et servir de base de travail grĂące aux statistiques de rĂ©sultats pour revenir sur ce qui nâa pas Ă©tĂ© compris en cours ;
- automatiser la correction et ainsi évaluer des quantités importantes de candidats en trÚs peu de temps[5] ;
- identifier des niveaux de difficultés au moyen des distracteurs ;
- ĂȘtre enrichi lors de chaque Ă©preuve par lâanalyse des rĂ©ponses (ex. : une question peut ĂȘtre associĂ©e Ă un niveau de difficultĂ© et un niveau dâenseignement, un distracteur non pertinent peut ĂȘtre remplacĂ© par un distracteur plus plausible, etc.).
Inconvénients
- Le problĂšme principal rĂ©side dans la rĂ©daction et construction. Il est difficile de rĂ©diger un QCM sans ambigĂŒitĂ©, avec toutes les donnĂ©es nĂ©cessaires et rĂ©ponses plausibles.[6],[4]
- Le candidat peut rĂ©pondre au hasard lorsquâil ne sait pas et ainsi fausser lâanalyse des rĂ©sultats. Certains systĂšmes (comme le SAT amĂ©ricain) contrent ceci en pĂ©nalisant l'erreur plus que l'absence de rĂ©ponse (aucun choix) ;
- La rĂ©ponse nâest pas donnĂ©e par le candidat, mais fournie dans la question ;
- Le QCM ne permet pas dâĂ©valuer la capacitĂ© dâun candidat Ă rĂ©diger ou Ă sâexprimer ;
- Le candidat n'a pas besoin de connaitre la bonne réponse s'il arrive à écarter les distracteurs.
- L'évaluation est jugée superficiel si celle-ci repose uniquement sur l'utilisation de QCM.[4]
- Le QCM contribue Ă la simplification de la vision du monde.[4]
- Le temps de préparation d'un examen par QCM est relativement conséquent.[6]
- La tentation pour les auteurs de poser des questions sur des points de détails.[6]
- Le QCM induit l'apprentissage de mauvaise réponses.[4],[6],[7]
- Le QCM est un procédé rarement utilisé dans le quotidien, le monde réel.[7]
- DifficultĂ© dans sa mise en Ćuvre (validation, notation, fraude).[8]
- Des difficultés technologiques si informatisés.[8]
- Manque de validité si mal construit.[4],[8]
Notes et références
- Baillifard A. et Thurre-Millius A., « Q.C.M. Guide Ă lâusage des E.E. pour la crĂ©ation de questionnaires Ă choix multiples », sur digitalskills.unidistance,
- Jean-Pierre Moussette, QCM de cours d'Ă©conomie de niveau Licence 1, 2001
- BarĂšmes NEOPTEC, disponible dans le manuel de la plateforme d'Ă©valuation Viatique ePASS
- « Avantages et inconvénients des QCM - Sommaire », sur p.21-bal.com (consulté le )
- Divers modĂšles de QCM en licence libre pour papier, tableur et Ă©galement un fonctionnement totalement automatique en ligne
- Lepage, Pascale; Romainville, Marc, « Questionnaire à Choix Multiple »,
- (en) « RĂ©pondre Ă un QCM : Aspects cognitifs â Cours Evaluer les apprentissages, MEEF-PIF », sur espe-rtd-reflexpro.u-ga.fr (consultĂ© le )
- Antonio Ferreira MartĂn, « Pinchar un PDF. Acercamientos al diaporama performativo », I2 InnovaciĂłn e InvestigaciĂłn en Arquitectura y Territorio, vol. 6, no 2,â (ISSN , DOI , lire en ligne, consultĂ© le )
- Bravard, StĂ©phane (2005) Usages pĂ©dagogiques des QCM Un guide pour la mise en place d'un questionnaire Ă choix multiple, mĂ©moire de Master IngĂ©nierie des MĂ©dias pour l'Ăducation, UniversitĂ© de Poitiers, consultĂ© le .
- Roiron, Cyril (1998) CrĂ©ation dâun QCM, TECFA Education et Technologies, ConsultĂ© le .
- Seyve, Daniel et Grepilloux, Jeremie (2004) TICE et QCM, Les dossiers thématiques du projet GRECO. Consulté le .