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Prothalle

En botanique, le prothalle (du latin pro-, « qui précède, qui se produit avant », et du grec θαλλος (thallos), « brindille ») est une structure reproductrice autonome des Ptéridophytes, porteuse des gamètes. C'est une petite lame mince formée de cellules chlorophylliennes (lorsqu'il est vert mais pouvant être également sans couleur et saprotrophe), issue du développement d'un protonéma formé lors de la germination d’une spore chez les ptéridophytes (ou ptérophytes, Pteridophyta, les fougères et d’autres espèces proches). Cette structure est formée par divisions mitotiques de cellules haploïdes.

Schéma d'un prothalle.
Photo d'un prothalle.
Prothalle d’Aspidium.
Germination d'une spore.

Le prothalle a gĂ©nĂ©ralement une forme triangulaire (cordiforme) et sa taille est rĂ©duite : 2 Ă  5 mm. Il prĂ©sente sur sa face infĂ©rieure des petites racines, appelĂ©e rhizoĂŻdes servant Ă  absorber les Ă©lĂ©ments nutritifs de l'eau et Ă  la fixation. Le prothalle ne diffĂ©rencie aucun tissu conducteur.

Le prothalle porte aussi les organes sexuels mâles (anthéridies) et/ou femelles (archégones). Les anthérozoïdes provenant des anthéridies (équivalents des spermatozoïdes chez les végétaux) profitent d'une pellicule d'eau pour s'introduire dans l'archégone où est fécondé l'oosphère (équivalent végétal de l'ovule). Par la suite se développe un embryon qui donne la partie visible de la plante.

Plus spécifiquement, le prothalle est le gamétophyte (porteur de gamètes haploïdes, mâles et/ou femelles) et la plante visible est le sporophyte (diploïde, issu de la fécondation, mais lui-même asexué, qui se développe et devient, par méiose de son propre génotype, porteur à la fois de spores mâles et femelles).

Les organes sexuels mâles et femelles peuvent être portés par :

  • le mĂŞme prothalle, bisexuĂ©, produit par le mĂŞme gamĂ©tophyte qui contient Ă  la fois le gamète mâle (anthĂ©rozoĂŻde) et un gamète femelle (oosphère) qui dĂ©veloppent des organes sexuĂ©s sĂ©parĂ©s par des cellules infĂ©condes sur le mĂŞme prothalle, on parle d’isoprothallie. Toutefois, le prothalle ne peut lui-mĂŞme s'autofĂ©conder, et un autre prothalle, lui aussi bisexuĂ©, doit lui envoyer son gamète mâle (l'anthĂ©rozoĂŻde) par voie aqueuse pour fĂ©conder son oosphère. Tous les prothalles peuvent donc potentiellement ĂŞtre fĂ©condĂ©s et dĂ©velopper une plante diploĂŻde asexuĂ©e.
  • des prothalles sexuĂ©s diffĂ©rents, on parle d'hĂ©tĂ©roprothallie. La fĂ©condation n'a lieu que si le prothalle mâle et le prothalle femelle sont suffisamment proches : le prothalle mâle nourricier profite de l'eau pour Ă©jecter son gamète mâle, l'anthĂ©rozoĂŻde qui vient fĂ©conder l'oosphère du prothalle femelle. Seul le prothalle femelle peut donc ĂŞtre fĂ©condĂ© et dĂ©velopper une plante diploĂŻde asexuĂ©e.

Dans les deux cas, la fécondation n'a pas lieu sur la plante initiale asexuée, qui ne fait que se développer pour porter des gamètes sexués haploïdes sous forme de sporange (sac de spores protégés par des cellules infécondes), émis ensuite sous forme de spores, qui peuvent être soit bisexuées (chez les ptérophytes isoprothalles), soit sexuées (chez les ptérophytes hétéroprothalles). La fécondation a lieu toujours sur un prothalle germé bisexué ou femelle (suivant le cas) ayant développé son oosphère pour le rendre fécondable.

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