Projet Ouganda
Le projet Ouganda est un projet d'implantation juive au Kenya, alors sous l'autorité de l'empire britannique[1]. Il est présenté en 1903 par Theodor Herzl, et sur proposition britannique, lors du sixième Congrès sioniste, comme solution temporaire pour le peuple juif[1]. Du fait du refus du pouvoir ottoman d'accorder l'autorisation aux Juifs de s'installer en Palestine, et le désarroi des communautés d'Europe orientale grandissant, Herzl envisage l'idée d'une potentielle acceptation du projet. Nombreux dans le mouvement sioniste sont ceux qui redoutent ce projet, même comme solution temporaire. Herzl lui-même insiste, dans son discours lors du sixième Congrès, sur le fait que « l'Ouganda n'est pas Sion, et elle ne sera jamais Sion ». 292 voix pour, contre 177 contre et 132 abstentions amènent le Congrès à désigner trois représentants afin qu'ils étudient sur le terrain les possibilités d'implantation. À leur retour, deux des trois émissaires repoussent toute éventualité d'installation en Ouganda, et le septième Congrès Sioniste, qui se réunit en 1905, rejette le projet dans son ensemble, à une forte majorité, se référant au fait que « toute tentative d'implantation en dehors de la Terre d'Israël va à l'encontre des principes décidés à Bâle ».
Le projet Ouganda soulève une vive et amère opposition au sein du mouvement sioniste. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme une trahison envers la terre d'Israël, unique patrie du peuple juif. L'« affaire Ouganda » provoque une scission au sein du mouvement sioniste. Certains des adeptes du projet quittent le Congrès et l'Organisation sioniste mondiale et fondent le mouvement territorialiste.
Une poignée de familles venues de Pologne et de Russie s'installèrent tout de même au Kenya. En 2015, la communauté juive compte 150 membres, venus d'Europe, d'Afrique ou d'Asie[1].
Notes et références
- Bruno Meyerfeld, « 1903, l’année où les juifs veulent créer Israël… au Kenya », Le Monde,‎ (lire en ligne)