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Prix national de littérature (Chili)

Le prix national de littérature du Chili (en espagnol : Premio Nacional de Literatura de Chile), est un prix littéraire bisannuel attribué par le ministère chilien de l'Éducation à un auteur chilien pour récompenser l'ensemble de son œuvre littéraire, quel qu'en soit le genre.

Prix national de littérature du Chili
2020
Nom original Premio Nacional de Literatura de Chile
Prix remis Un diplôme, 6 562 457 pesos (évolutif) et une rente à vie[1]
Description Prix récompensant l'ensemble de l'œuvre littéraire d'un auteur chilien, quel qu'en soit le genre.
Organisateur Ministère de l'Éducation
Pays Drapeau du Chili Chili
Date de création 1942
Dernier récipiendaire Elicura Chihuailaf

Histoire

Le prix national de littérature fait partie des Prix nationaux du Chili (es)[2] et est considéré comme le plus prestigieux prix de littérature du pays.

Il a été créé le [3] pendant la présidence de Juan Antonio Ríos. C'est une année particulière, puisqu'il s'agit des 100 ans du Mouvement littéraire de 1842[4] - [1].

« Le prix tient ses origines de la préoccupation née de la Société des écrivains[N 1] pour l'orphelinat social dans lequel vivaient les écrivains chiliens. Cet orphelinat faisait référence à l'incapacité de vivre de ses droits éditoriaux et d'être les seuls travailleurs qui n'étaient pas protégés par les lois prévisionnelles et qui ne disposaient pas de droits d'assistance, une situation qui perdure, avec de rares exceptions, de nos jours[N 2] - [1]. »

Sous le gouvernement précédent[N 3], en 1940, la SECH avait obtenu des avancées considérables en vue de ce projet de loi, mais la mort d'Aguirre Cerda mit en suspens le processus[4] - [1]. Quand Antonio Ríos fait voter la loi, la SECH est composée des plus prestigieux écrivains du pays, puisque Jerónimo Lagos Lisboa (es) en est le président et que les directeurs sont Rubén Azócar (es), Nicanor Parra, Manuel Rojas et Francisco Coloane[4].

Le prix était à l'origine décerné par un jury composé de membres de la SECH « pour une vie entière consacrée à l'exercice des lettres[N 4] » et consiste en un diplôme, une somme indivisible d'argent et une pension à vie[N 5] - [4] - [1]. Le prix est décerné chaque année depuis sa première cérémonie en 1942 par un jury composé du recteur de l'Université du Chili, un représentant du ministère de l'Éducation et un représentant de la SECH[1].

En 1960, le nombre de membres du jury augmente : un autre représentant de la Société des écrivains ainsi qu'un autre membre de l'Académie de la langue obtiennent un siège supplémentaire[5].

Mais le , le prix devient bisannuel[6]. Par ailleurs, le jury change : il est désormais constitué du recteur de l'Université du Chili, d'un représentant de l'Académie chilienne de la langue, de deux représentants des écrivains — l'un étant désigné par le PEN club du Chili et l'autre par la Société des écrivains — ainsi que du représentant du Ministère de l'Éducation[4]. Ainsi, le prix national de littérature n'est pas décerné en 1973, et le , le Diario Oficial confirme, au moyen d'un Decreto Ley (décret loi), la périodicité du prix, précise les genres littéraires reconnus — poésie, roman, conte, théâtre, essai et critique littéraire — en spécifiant qu'il devait y avoir une alternance entre les genres d'une année sur l'autre (art. 7), et que le candidat, avec l'aide de l'institution qu'il représente, devait présenter un dossier expliquant ses mérites[4].

En septembre 1992, grâce à la loi no 19169[2], le Ministère de l'Éducation promeut de nouvelles reformes, notamment le fait qu'un candidat peut être choisi indépendamment de son genre littéraire de prédilection[N 6] que « le jury est souverain dans la sélection des postulants[N 7] », qui n'ont plus besoin de présenter de dossier expliquant leurs mérites — bien que la pratique demeure[4]. La composition du jury est également modifiée : les deux représentants des écrivains sont remplacés par un autre académicien ; il est donc composé de 4 personnes et le représentant du Ministère de l'Éducation décide du lauréat en cas d'égalité[4]. Par ailleurs, le système de rétribution est lui aussi modifié : l'article no 17 stipule que le prix consiste en un diplôme, une somme de 6 562 457 pesos (qui se réajuste tous les ans selon l'indice du coût de la vie) ainsi que d'une pension à vie de 20 unités tributaires mensuelles[1].

La SECH mène depuis 2010 une campagne pour redonner au prix son caractère annuel[4].

Lauréats

Première époque (1942-1972)

Dictature militaire (1974-1988)

  • 1974Sady Zañartu (es) (1893-1983), romancier et conteur militaire ;
  • 1976Arturo Aldunate Phillips (es) (1902-1985), diffuseur scientifique et poète[12] ;
  • 1978Rodolfo Oroz (es) (1895-1997), auteur d'un dictionnaire, linguiste — prix très contesté[13] ;
  • 1980Roque Esteban Scarpa (es) (1914-1995), romancier et essayiste ;
  • 1982Marcela Paz (1902-1985), romancière infantile ;
  • 1984Braulio Arenas (es) (1913-1988), poète, dramaturge et romancier ;
  • 1986Enrique Campos Menéndez (es) (1914-2007), romancier et auteur des proclamations et discours militaires de Pinochet dans les premières années de la dictature[14];
  • 1988Eduardo Anguita (1914-1992), poète ;

Deuxième période démocratique (depuis 1990)

Notes et références

Notes

  1. La SECH : Société des écrivains du Chili, fondée en 1931[4].
  2. Texte original : « El Premio, tuvo sus orígenes en la preocupación nacida de la Sociedad de Escritores por la orfandad social en la que vivían los escritores chilenos. Esta orfandad se refería a la incapacidad de vivir de sus derechos editoriales y de ser los únicos trabajadores que no estaban protegidos por las leyes previsionales y que no contaban con beneficios asistenciales, situación que persiste, salvo contadas excepciones, hasta nuestros días[4]. »
  3. Celui de Pedro Aguirre Cerda.
  4. Texte original : « por una vida entera entregada al ejercicio de las letras »
  5. La somme d'argent est équivalente à 50 salaires vitaux mensuels de la part du département de Santiago, versée à partir du 1er janvier de l'année suivant l'obtention du prix ; la pension à vie correspond à 8 salaires mensuels du département de Santiago.
  6. Ce changement met fin à une certaine injustice, dans la mesure où certains auteurs étaient exclu du système d'alternance antérieur[4].
  7. Texte original : « el jurado es soberano en la selección de postulantes »

Références

  1. (es) « Un galardón no exento de polémicas: Premio Nacional de Literatura », sur memoriachilena.cl, Bibliothèque nationale du Chili (consulté le )
  2. (es) Ministère de l'Éducation, « Loi 19169 : « Establece normas sobre otorgamiento de Premios Nacionales » (« Établit les normes sur l'octroi des prix nationaux ») », sur leychile.cl, (consulté le ).
  3. (es) Ministère de l'Éducation, « Loi 7368 : « Crea el Premio Nacional de Literatura y el "Premio Nacional de Arte" » (« Crée le prix national de littérature et le prix national d'Art ») », sur leychile.cl, (consulté le ).
  4. (es) « Premio Nacional de Literatura », sur sech.cl, (consulté le ).
  5. (es) « Premio Nacional de Literatura - Cronología », sur memoriachilena.cl, Bibliothèque nationale du Chili (consulté le ).
  6. (es) Ministère de l'Éducation, « Loi 17595 : « Establece normas para otorgar los Premios Nacionales que indica » (« Établit les normes pour décerner les prix nationaux indiqués ») », sur leychile.cl, (consulté le ).
  7. (es) Raul Silva Castro, « Pedro Prado, Premio Nacional de Literatura », Tirada aparte de Occidente, Santiago, vol. 11, no 43, , p. 1-9 (lire en ligne).
  8. (es) « Los Premios Nacionales de Literatura: Vida y obras (Fernando Santivan) », Pro Cultura ?, , p. 3 (lire en ligne).
  9. (es) « Los Premios Nacionales de Literatura: Vida y obras (Max Jara) », Pro Cultura ?, (lire en ligne).
  10. (es) J. R. F., « Hernán Díaz Arrieta (Alone), Premio National de Literatura 1959 », La Prensa Austral, , p. 9 (lire en ligne).
  11. (es) Gaston Colina, « Premios Nacionales de Literatura: Marta Brunet (1961) », ?, (lire en ligne).
  12. (es) Fernando Durán V., « Arturo Aldunate Phillips: Premio para una nueva dimensión de literatura », ?, (lire en ligne).
  13. (es) VV AA, « Juicio al jurado », Hoy, (Chili), no 67, (lire en ligne).
  14. Moral, José Miguel; Ramos, Miguel (2020). Destrucción y Censura de Libros en Chile, su influencia en la representación social del libro y en Políticas públicas de fomento lector (1973-1989). Rescate y puesta en valor de Ediciones prohibidas como acción de recuperación de Memoria histórica. Informe final. (en espagnol) Colección Libros Destruidos y Prohibidos en Dictadura 1973-1989. p. 59.
  15. (es) P. F., « Arteche, Premio Nacional », ?, (lire en ligne).
  16. (es) Jaime Quezada, « Miguel Arteche: Flamante Premio Nacional de Literatura », La Tribuna, Los Ángeles (Chili), , p. 2 (lire en ligne).

Annexes

Bibliographie

  • (es) Mario Ferrero, Premios nacionales de literatura, Santiago, Ercilla (2 vol.), (OCLC 2414981).
  • (es) Luis Enrique Galván Candiotti, El Premio nacional de literatura y los escritores de Chile, Lima (Pérou), Imprenta "El Condor", , 31 p. (OCLC 11041466).
  • (es) Luis Merino Reyes, Escritores chilenos laureados con el Premio Nacional de Literatura, Santiago, Arancibia Hnos., , 132 p. (OCLC 6319655).
  • (es) Hernán del Solar, Breve estudio y antología de los premios nacionales de literatura, Santiago, Zig-Zag, , 371 p. (OCLC 2822361).
  • (es) Pedro Pablo Zegers B, Alone y los premios nacionales de literatura : recopilación y selección, Santiago, Dirección de Bibliotecas, Archivos y Museos, Centro de Investigaciones Diego Barros Arana, , 338 p. (ISBN 978-956-244-010-3).
  • (es) « Cuarta etapa editorial: Premios Nacionales de Literatura », La Discusion, , p. 2 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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