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Prison circulaire d'Autun

La prison circulaire d'Autun est une prison construite en 1855-1856 à Autun, place Saint-Louis, par l’architecte départemental André Berthier, avec la particularité architecturale d’être l’une des premières à adopter le mode de détention cellulaire.

Prison circulaire d'Autun
Vue intérieure de la prison cellulaire.
Présentation
Type
Destination initiale
Destination actuelle
réhabilitation en musée (en cours)
Architecte
André Berthier
Construction
1855
Propriétaire
Ville d’Autun
Patrimonialité
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Coordonnées
46° 56′ 46″ N, 4° 17′ 59″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
GĂ©olocalisation sur la carte : SaĂ´ne-et-Loire
(Voir situation sur carte : SaĂ´ne-et-Loire)
GĂ©olocalisation sur la carte : Autun
(Voir situation sur carte : Autun)

Son organisation s'inspire par ailleurs d'un système baptisé « panoptique », traduction d'un modèle idéologique conçu en 1791 par le philosophe et réformateur anglais Jeremy Bentham. Ce procédé permet à un individu, logé dans une tour centrale, d’observer les prisonniers enfermés dans les cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci ne puissent savoir s’ils sont observés.

Histoire

Au XIXe siècle se pose la question de la surpopulation carcérale : détenus politiques, opposants au nouveau régime, ouvriers ou condamnés, la proclamation du Second Empire par Louis-Napoléon Bonaparte aboutit à un flux de prisonniers.

Victor-Prosper Rey, alors maire d’Autun, obtient de l’assemblée départementale la construction d’une nouvelle prison circulaire, pour des raisons d’économie, de facilité de surveillance et de sûreté.

Jusqu’au XIXe siècle, la prison se trouvait au rez-de-chaussée du Palais de justice, à côté de la place d’Hallencourt. Elle est connue pour sa perpétuelle humidité et son délabrement. Surtout, elle est trop petite et Berthier est chargé en 1847 d’établir une étude pour la construction d’une nouvelle prison. Elle sera réalisée entre 1855 et 1856, à côté du Palais de justice ; un passage reliera la cour arrière du palais à la prison.

Cependant, cette nouvelle prison connaĂ®t de nombreux inconvĂ©nients, tout d’abord, l'absence d’infirmerie : l’administration est alors dans la nĂ©cessitĂ© d’envoyer les dĂ©tenus malades Ă  l’hospice qui, lui-mĂŞme, ne dispose que d’une chambre Ă  deux lits pour cet usage. De plus, elle n’est pas assez vaste pour loger les dĂ©tenus qui y sont amenĂ©s journellement. Elle comporte seulement 30 lits, pour une population moyenne de 40 individus ; elle a comptĂ© jusqu’à 96 prisonniers un mĂŞme jour. Il faut donc faire coucher parfois des dĂ©tenus sur de la paille Ă©tendue dans la salle commune, dans le cachot ou dans les trois petits cabanons destinĂ©s aux enfants, et mĂŞme dans les corridors. Ensuite, la prison est dans l’incapacitĂ© de sĂ©parer les dĂ©tenus en catĂ©gories de prĂ©venus et de condamnĂ©s : ils sont donc forcĂ©s de vivre en commun, qu’ils soient civils ou militaires, accusĂ©s de crimes ou de simples dĂ©lits correctionnels, pervers ou scĂ©lĂ©rats, coupable d’espièglerie ou de tapage nocturne. Enfin, l’isolement Ă©tait matĂ©riellement impossible : la peine de la sĂ©questration proposĂ©e par le lĂ©gislateur ne put donc ĂŞtre respectĂ©e. Cependant, cette peine visait non seulement Ă  punir pour la faute commise, mais aussi, et principalement, Ă  Ă©viter au coupable l’influence des autres dĂ©tenus - bien souvent des mauvais conseils, et Ă  le ramener, par la rĂ©flexion, la lecture et la prière, Ă  des sentiments meilleurs. C’est un système d’enfermement absolu oĂą le condamnĂ© est privĂ© de toute intimitĂ©.

Désaffectée en 1956, la prison fut vendue à un particulier, qui loua les cellules comme lieux de stockage temporaires. La prison est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1975[1]. En , elle devient la propriété de la ville d’Autun. Encore fermé au public, l’établissement sera accessible aux visiteurs, intégrée dans le projet d'extension du musée Rolin.

Description

Bien qu’ayant suivi rigoureusement les instructions du ministère de l’Intérieur en ce qui concerne la taille des cellules, son originalité est de ne pas avoir bâti une tour de surveillance centrale, comme le voulait le modèle idéologique de Bentham. Berthier lui a substitué un autel surélevé, visible de toutes les cellules, où se trouvent les gardiens.

La nouvelle prison est composĂ©e de deux bâtiments : le premier est rectangulaire, et destinĂ© Ă  l’administration, et l’autre est une tour circulaire, conformĂ©ment au type d’architecture cellulaire. Celle-ci fait 13 mètres de haut, 23 mètres de diamètre et est couverte d’une coupole, constituant la seule source de lumière. Elle est composĂ©e de 50 cellules, divisĂ©es en trois niveaux. Sur le toit se trouve une terrasse, rĂ©partie en cases, qui servait de promenade aux prisonniers.

Le bâtiment rectangulaire, situĂ© Ă  l’avant de la prison, contenait la greffe ainsi que le logement des gardiens. Les 50 cellules trapĂ©zoĂŻdales sont construites sur 4 mètres de profondeur, 2 mètres sur le petit cĂ´tĂ© et 3 mètres sur le grand.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Bruno Foucart et VĂ©ronique NoĂ«l-Bouton, « Une prison cellulaire de plan circulaire au XIXe siècle : La prison d’Autun », L’Information d’histoire de l’art, vol. 16, no 1,‎ , p. 11-24 (OCLC 888177639).
  • Agathe Mathiaut-Legros, « Une prison modèle ? : La prison circulaire d’Autun, un projet idĂ©al Ă  l’épreuve de la rĂ©alitĂ© », In Situ, no 46 « Le patrimoine de la Justice »,‎ (DOI 10.4000/insitu.33830).

Liens externes

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