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Prière à Jésus crucifié

La Prière à Jésus crucifié (parfois aussi désignée par les premiers mots de son texte en latin En ego, o bone et dulcissime Iesu est une prière traditionnelle de Église catholique.

Son origine n'est pas connue. Elle pourrait dater du Moyen Âge.

Contexte

La fin du Moyen Âge voit se développer une dévotion pour le Christ en souffrance qui se traduit dans l'évolution des représentations figurées, en particulier les statues des christs en gloire et des vierges en majesté qui tendent à être remplacés par des christs en croix et des pietàs. À partir du XIVe siècle, une dévotion spéciale aux cinq plaies du Christ apparaît.

Selon Alexandre Olivar, la prière En ego est peut-être le modèle d'une multitude de poèmes ou prières produits au XVIe siècle, au moins en Espagne[1].

Cette prière est reproduite dans le Missel romain (y compris la plus récente édition typique publiée en 2002) parmi les oraisons d'action de grâce après la messe.

Le texte de la prière

En latin

En ego, o bone et dulcissime Iesu,
ante conspectum tuum genibus me provolvo,
ac maximo animi ardore te oro atque obtestor,
ut meum in cor vividos fidei, spei, et caritatis sensus,
atque veram peccatorum meorum paenitentiam,
eaque emendandi firmissimam voluntatem velis imprimere;
dum magno animi affectu et dolore
tua quinque vulnera mecum ipse considero,
ac mente contemplor, illud prae oculis habens,
quod iam in ore ponebat tuo David Propheta de te, o bone Iesu:
« Foderunt manus meas et pedes meos;
dinumeraverunt omnia ossa mea" (Ps 22 [Vg 21] 17-18)[2] - [3].

Traduction française

O bon et très-doux Jésus,
me voici prosterné à genoux en votre présence.
Je vous prie et je vous conjure avec toute la ferveur de mon âme,
d'imprimer dans mon cœur de vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité,
ainsi qu'un vrai repentir de mes péchés, et le plus ferme propos de m'en corriger;
tandis qu'avec une vive affection et une grande douleur, je considère en moi-même et que je contemple en esprit vos cinq plaies,
ayant devant les yeux ce que disait autrefois de vous, ô bon Jésus, le prophète David :
Ils ont percé mes mains et mes pieds;
ils ont compté tous mes os.[4]

Indulgences

Image pieuse donnée en souvenir de fidèles décédés (1928)

Une indulgence a été accordée par Clément VIII et rendue plénière par Pie VII à tout fidèle qui, ayant confessé et communié, disait dévotement cette prière avec contrition devant un crucifix ou une image du Christ crucifié, et en priant selon les intentions de l'Église.

Par la constitution apostolique Indulgentiarum doctrina du le pape Paul VI décréta la révision totale du manuel des indulgences (Enchiridion indulgentiarum)[5], qui indique les indulgences actuellement accordées à tous les catholiques. Bénéficie d'une indulgence plénière le fidèle qui récite cette prière pieusement un vendredi de Carême devant une image du Christ crucifié et après avoir communié ; bénéficie d'une indulgence partielle le fidèle qui l'utilise pour faire l'action de grâce après la communion les autres jours de l'année[6].

Notes et références

  1. (ca) Alexandre Olivar, Catàleg dels manuscrits de la Biblioteca del Monestir de Montserrat, vol. 1, L'Abadia de Montserrat, , 214 p. (ISBN 978-84-7826-215-1, lire en ligne), p. 99
  2. Enchiridion indulgentiarum, 8
  3. Missale Romanum, Gratiarum actio post Missam
  4. Cette traduction française est celle fournie dans le Journal historique et littéraire , Liège, 1858-1859, vol. 25, p. 270. Elle a reçu l'approbation de l'archevêché de Malines.
  5. Constitution apostolique Indulgentiarum doctrina, norme 13
  6. Enchiridion des indulgences, Lethielleux, , 3e éd. (lire en ligne), Concessiones, 8 item « Communion eucharistique et spirituelle »

Voir aussi

Articles connexes

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