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Premier Rendez-vous

Premier Rendez-vous est un film français de Henri Decoin, sorti en 1941[1].

Premier Rendez-vous

RĂ©alisation Henri Decoin
Scénario Henri Decoin
Max Colpet
Acteurs principaux
Sociétés de production Continental Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie
Durée 105 minutes (1 h 45)
Sortie 1941

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ce film, et la chanson éponyme, furent un énorme succès, qui contribua à asseoir la popularité grandissante de Danielle Darrieux.

Synopsis

Micheline est une jeune orpheline élevée à l'Assistance Publique. Elle rêve de rencontrer l’amour et pour cela, correspond secrètement avec un inconnu depuis des semaines. Elle décide, avec la complicité d’une amie, de s’échapper quelques heures de l’orphelinat pour rencontrer son correspondant avec qui elle a pris son premier rendez-vous. Micheline est très déçue quand elle rencontre « l’inconnu », Nicolas Rougemont, triste quinquagénaire qui voyant sa déception lui déclare être venu à la place de Pierre, empêché en dernière minute. Pourtant, M. Rougemont est bien l’auteur de ces lettres que Micheline affectionne tant. La jeune fille est paniquée à l’idée de retourner à l’orphelinat qui a dû se rendre compte de son absence. Nicolas lui propose alors de l’accueillir quelque temps, en attendant de trouver une solution à son problème, dans son appartement qu’il occupe dans l’enceinte d’un collège de garçons où il enseigne. Le lendemain, voilà que débarque le fameux Pierre, neveu de Nicolas. C’est le coup de foudre pour Micheline qui croit rencontrer son inconnu épistolaire. Embarrassé, Nicolas explique toute l’histoire à Pierre qui amusé accepte de jouer le rôle de « l’inconnu ». Très vite pris au jeu, il invite Micheline à « rejouer » leur premier rendez-vous. Mais Nicolas, jaloux, se dispute avec Pierre, Micheline les surprend et comprend que l’on s’est moqué d’elle. Elle décide de retourner à l’orphelinat en sachant que, pour sa fugue, elle risque la maison de correction. Mis au courant de l’aventure, les élèves de Nicolas veulent sauver l’orpheline et réunissent la somme d’argent qui permet à Nicolas d’adopter Micheline et d’accorder sa main à Pierre.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Ce film fut tournĂ© par la Continental. Il s'agissait de diffuser un aimable dĂ©rivatif, après les mĂ©lancoliques La Fille du puisatier ou Paradis Perdu, marquĂ©s par la dĂ©faite. Rien de pareil dans Premier Rendez vous, on Ă©voque la pĂ©riode heureuse d'avant-guerre, en montrant des automobiles, mais la plupart des dĂ©placements sont nocturnes et rĂ©alisĂ©s en studio.
  • Le portail de l'orphelinat a semble-t-il Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ© pour le film ultĂ©rieur Les CollĂ©giennes.
  • Les restrictions Ă©taient encore lĂ©gères en 1941, Jean Tissier, qui se goinfre sans gĂŞne de cassoulet, allait faire bien des envieux dans les salles de cinĂ©ma des annĂ©es suivantes.
  • La troupe des garçons et des filles contient des talents qui vont Ă©clore dans le cinĂ©ma d'après-guerre, dont Daniel GĂ©lin, qui arbore dĂ©jĂ  une « banane Â» de zazou très en avance sur son temps.
  • Ă€ noter qu'au moment du tournage du film, l'AmĂ©rique n'Ă©tant pas en guerre avec l'Allemagne, le jazz n'Ă©tait pas encore interdit, ce qui explique la variation swing dans la chanson de Darrieux, au second couplet. Le ravissant chapeau de la pauvre orpheline en fuite est très reprĂ©sentatif de la mode de l'Ă©poque. Mais l'hĂ©roĂŻne ne porte pas encore de semelles en bois, ni de bas peints au pinceau.
  • Dans les copies destinĂ©es Ă  l'Allemagne, Danielle Darrieux chante en allemand.
  • La première a eu lieu le dans une salle de cinĂ©ma de l'avenue des Champs-ÉlysĂ©es.
  • C'est Ă  partir de ce film que Fernand Ledoux fut considĂ©rĂ© comme une vedette du cinĂ©ma : Â« En deux heures, Ă  50 ans[2], dans son 407e rĂ´le, Fernand Ledoux devient une grande vedette[3]. ».

Critique

« C’est un chef-d’œuvre, écrivit dans Comœdia Jacques Audiberti. S’il s’agit, avec ce film, du premier rendez-vous du cinéma français et de son public après la guerre étrange où nous sommes morts sans, toutefois, périr, disons tout de suite que la réussite de Premier Rendez-vous peut nous apporter quelque réconfort[4] »

Polémique

Dans sa biographie de Jean Marais, Gilles Durieux explique la raison de l'impossibilité pour Jean Marais de jouer dans ce film : « Premier rendez-vous, devait être produit par la compagnie allemande la Continental-Films. Le scénario, signé Henri Decoin, narre la fugue d'une jeune pensionnaire d'un orphelinat, répondant à une petite annonce matrimoniale afin de changer d'existence. En réalité, cette histoire avait été écrite par Max Colpet, scénariste interdit d'activités professionnelles pendant la guerre[5]. Or, s'il n'est pas lui-même sur la liste noire de la censure, Jean Marais, notamment à cause des Parents terribles, était persona non grata pour les nouveaux puissants du pays : ceux-ci le rayèrent de la liste des comédiens devant interpréter le film de Decoin[6]. Premier rendez-vous se fera donc sans lui. Ce qui fut finalement une chance pour le comédien : s'il avait été engagé, il aurait pu être accusé de collaboration à la Libération. Car le long métrage d'Henri Decoin, qui révéla nombre de nouveaux talents, fut le seul film français de cette époque à être montré en Allemagne. Un film qui, pour soutenir sa sortie, vit son équipe artistique, Danielle Darrieux en tête , expédiée à Berlin. Ce qui déplut fort, au lendemain de la guerre, au Comité d'épuration du cinéma français de la Résistance[7]. »

Notes et références

  1. Henri Decoin, Premier rendez-vous, Continental Films, (lire en ligne)
  2. Il n'en a, en réalité, que 44, en 1941.
  3. « En deux heures, à 50 ans… », 7 Jours, no 49,‎ , p. 8
  4. Jacques Audiberti - Comœdia.
  5. Max Colpet ou Kolpé (1905-1998) écrivain allemand (il a acquis la citoyenneté américaine en 1950), scénariste du film Allemagne année zéro (1948) de Roberto Rossellini, qui pour des raisons idéologiques a dû fuir son pays avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Il a travaillé plusieurs fois avec Billy Wilder et il est l'auteur de la version allemande d'une des chansons les plus populaires de Marlene Dietrich : Sag mir, wo die Blumen sind.
  6. Jean Marais, Histoires de ma vie, Éditions Albin Michel, 1975, page 131 (ISBN 2226001530)
  7. Gilles Durieux (préf. Jean-Charles Tacchella), Jean Marais : biographie, Paris, Flammarion, (ISBN 978-2-08068-432-5)

Liens externes

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