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Guerres de Kappel

conflits qui se déroulèrent près de Kappel am Albis en 1529 et 1531 et opposèrent les cantons catholiques aux cantons protestants

Pour les articles homonymes, voir Guerre de religion.

Pour les articles homonymes, voir Kappel.

Les guerres de Kappel sont deux conflits qui se déroulèrent près de Kappel am Albis en 1529 et 1531. Ils opposèrent les cantons catholiques aux cantons protestants. Ce sont les premières guerres de Religion en Europe.

Contexte

Article dĂ©taillĂ© : RĂ©forme protestante Ă  Zurich.

Introduite Ă  Zurich en 1523-1524, la RĂ©forme protestante continuait Ă  s'Ă©tendre en Suisse alĂ©manique : Berne (1528), Bâle (1529), Saint-Gall et Schaffhouse basculent successivement dans le protestantisme.

Si la souverainetĂ© cantonale en matière religieuse n'est guère contestĂ©e, le problème des bailliages communs, rĂ©gis alternativement par chaque canton selon le principe du tournus, reste ouvert. En 1529, le conflit dĂ©gĂ©nĂ©ra en une guerre ouverte : la première guerre de Kappel. Le landamman de Glaris propose un compromis in extremis, la « première paix de Kappel Â», ce qui permet d'Ă©viter la bataille alors que les deux armĂ©es se font face. La lĂ©gende en a retenu l'Ă©pisode de la « soupe au lait de Kappel Â».

Mais les problèmes ne sont pas rĂ©solus pour autant ; de plus Zurich a des visĂ©es sur les bailliages de Thurgovie et du Toggenbourg. Le conflit est ravivĂ© et le canton impose, durant l'Ă©tĂ© 1531, de fermer ses marchĂ©s aux Waldstätten, qui rĂ©agissent en se prĂ©parant Ă  un conflit ouvert. La deuxième guerre de Kappel a bientĂ´t lieu. Les cantons catholiques ayant fait alliance entre-temps avec le Valais et Ferdinand Ier, roi de BohĂŞme et de Hongrie, les troupes zurichoises sont vaincues lors de la bataille, oĂą Ulrich Zwingli perdit la vie le [1].

La deuxième paix de Kappel favorisa les catholiques dans les bailliages communs, mais reconnaissait un statu quo religieux au niveau des cantons.

Les acteurs principaux

Ulrich Zwingli

Le conflit entre catholiques et protestants remonte Ă  une dizaine d’annĂ©es auparavant, avec l’apparition d’un nouveau mouvement cherchant Ă  rĂ©former les idĂ©es de l’Église catholique. Le protestantisme prend naissance en Allemagne : le thĂ©ologien Martin Luther, traduit des parties de la Bible Ă©crites en latin, dans sa langue natale l’allemand. Avec l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1450, en Allemagne, mĂŞme cette traduction de la Bible peut ĂŞtre propagĂ©e très rapidement en Europe. Pour parvenir Ă  financer leurs projets de constructions, l’Église invente le système des indulgences qui doivent ĂŞtre payĂ©es Ă  l’église, l’intermĂ©diaire de Dieu, par les hommes portant des pĂŞchĂ©s sur eux, afin de s’en sĂ©parer. Ce mĂ©canisme entraĂ®ne le dĂ©but du protestantisme en Europe.

Zurich est le premier canton suisse à instaurer la Réforme et ce faisant, le premier pas qui marque le début d’une nouvelle confession en Suisse. Zwingli veut en effet réorganiser les cantons suisses selon les idéaux réformateurs. Ce curé zurichois se bat durant toute sa vie, soit par ses thèses provocatrices, soit à la guerre pour sa nouvelle conception de la Bible. Ce curé zurichois veut en effet réorganiser les cantons suisses sous les idéaux réformateurs. Après le canton de Zürich, une partie de Glaris, Appenzell et les villes de Berne, Bâle, Saint-Gall et Schaffhouse sont atteintes par de cette vague de changement. Pour fortifier leurs positions les réformés s’allient à d'autres villes telles que Constance, Bienne et Mulhouse.

Georg Göldli

L’un des personnages secondaires de cette guerre fut Georg Göldli[2], un général des armées protestantes qui mena les troupes durant la deuxième guerre de Kappel.

Peter FĂĽssli

Peter Füssli conduisit six pièces d’artillerie légère au côté du général Göldli. Son rôle exact est resté longtemps contesté[3].

Kaspar Göldli

Kaspar Göldli, capitaine des Zurichois à la bataille de Frastanz, commandant des Zurichois dans la campagne, en Italie, de Parme et de Plaisance au service du pape. Lors de la seconde guerre Kappel, il se range du côté des catholiques contre son frère Georg[4].

Dans le camp catholique, une alliance de plusieurs cantons et pays qui ne veut pas que la Réforme se propage encore plus en Suisse, s’oppose à ces nouvelles idéologies. Au départ cette alliance est constituée de cinq cantons, (Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug et Lucerne), mais ceux-ci trouvent vite un puissant allié venant de l’étranger, l’Autriche.

Conséquences

Première guerre de Kappel

La paix de Kappel, penche plutĂ´t du cĂ´tĂ© protestant, dans les bailliages communs (territoires appartenant Ă  plusieurs cantons, Ă  la suite de leur conquĂŞte simultanĂ©e par ceux-ci), la RĂ©forme protestante peut continuer Ă  s'Ă©tendre, les catholiques doivent renoncer Ă  l'alliance avec Ferdinand Ier. Ils doivent payer les dĂ©dommagements pour les dĂ©gâts qu'ils ont causĂ©s sur le blocus alimentaire[5]. Zwingli et Zurich ne peuvent obtenir l'interdiction du service Ă©tranger dans l'ensemble de la ConfĂ©dĂ©ration et non plus l'autorisation du culte protestant sur les territoires des cantons catholiques. L'« Alliance chrĂ©tienne Â» est dissoute, il est convenu que la religion pratiquĂ©e dans les bailliages communs est celle qui y est la plus prĂ©sente, que la majoritĂ© des habitants pratique.

Seconde guerre de Kappel

Les catholiques ont perdu environ 100 soldats, alors que du cĂ´tĂ© protestants, la perte est plus Ă©levĂ©e : environ 500 soldats y ont perdu la vie[5]. La seconde guerre de Kappel retarde jusqu'Ă  la seconde guerre religieuse de Villmergen (1712) la prĂ©pondĂ©rance (supĂ©rioritĂ©) des cantons protestants, rĂŞvĂ©e par Zwingli.

Les pertes qu'a subies le canton de Zurich causent une surexcitation dans la campagne zurichoise. Les paysans se plaignent du gouvernement qui est devenu de plus en plus puissant au cours des années, il a donné aux ecclésiastiques une trop grande influence dans les affaires publiques. Le conseil a dû promettre au peuple de respecter les anciennes franchises des campagnes et de ne plus prendre de décisions importantes sans le consulter.

Le mĂŞme phĂ©nomène s'est produit Ă  Berne, elle dut faire au peuple des concessions. La rĂ©forme prend beaucoup de recul dans plusieurs contrĂ©es notamment dans les bailliages communs oĂą les cinq cantons savent tirer profit de leur victoire. Les « bailliages libres Â» (Rapperswil, Gasler et Sargans) reviennent aux catholiques. Mais dans le Rheinthal, la moitiĂ© des communes restent protestantes. Glaris permet la cĂ©lĂ©bration de messes dans quatre communes. Les Zurichois doivent dissoudre la « Combourgeoisie chrĂ©tienne[6]  Â» et payer les frais de la guerre. La ConfĂ©dĂ©ration ne connaĂ®t plus de changement gĂ©ographique, sauf en Suisse occidentale. DĂ©sormais, la Diète ne compte plus que sept cantons catholiques, deux rĂ©formĂ©s et deux mixtes[7]. Cette seconde guerre marque l'arrĂŞt de la diffusion des doctrines rĂ©formĂ©es en Suisse et en Suisse orientale.

Notes et références

  1. Ernest Giddey, Histoire gĂ©nĂ©rale du XIVe au XVIIIe siècle, p. 143 .
  2. Thomas GmĂĽr (trad. Pierre-G. Martin), Â« Georg Göldi Â» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  3. Veronika Feller-Vest (trad. Françoise Senger), Â« Peter FĂĽssli Â» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  4. Thomas GmĂĽr (trad. Pierre-G. Martin), Â« Kaspar Göldi Â» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .-
  5. Philippe Houdry et Gilles Houdry, La bataille de Kappel en 1531 (monographie familiale), Nancy et Montreuil, Philippe & Gilles Houdry, (lire en ligne [PDF]) .
  6. Helmut Meyer (trad. Florence Piguet), Â« Guerres de Kappel Â» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  7. nappey 2007, p. 31.

Bibliographie