Président de l'Islande
Le président de l'Islande[alpha 1] (en islandais : Forseti Íslands) est le chef d'État de l'Islande. La fonction existe depuis la fin de l'union personnelle avec le Danemark et la fondation de la république le . Les compétences politiques et institutionnelles de la fonction sont régies par le chapitre II de la Constitution.
Président de l'Islande (is) Forseti Íslands | ||
Armoiries du président de l'Islande. | ||
Drapeau du président de l'Islande. | ||
Titulaire actuel Guðni Th. Jóhannesson depuis le (6 ans, 10 mois et 29 jours) | ||
Création | ||
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Mandant | Suffrage universel direct | |
Durée du mandat | 4 ans, renouvelable | |
Premier titulaire | Sveinn Björnsson | |
Résidence officielle | Bessastaðir (Álftanes) | |
Rémunération | 35 800 000 ISK par an (en 2016)[1] | |
Site internet | foresti.is | |
Liste des présidents de l'Islande | ||
Élection présidentielle
Le président est élu au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de quatre ans, sans limitation du nombre de mandats. Dans le cas où un unique candidat potentiel se présente, il remporte automatiquement le scrutin. Son mandat cours du de l'année de son élection au quatre ans plus tard[A 2] - [2].
Indépendance de la fonction
Selon l'article 9 de la Constitution, le président, dans l'exercice de ses fonctions, ne peut être membre de l'Althing, ni recevoir une rémunération d'une institution publique ou d'une entreprise privée.
Conditions d'une candidature
D'après l'article 4 de la Constitution, peut être candidat à la présidence toute personne âgée de 35 ans ou plus remplissant les conditions pour voter à l'Althing, à l'exception de la condition de résidence. L'article 4 renvoie à l'article 34 de la Constitution sur les conditions d'éligibilité à l'Althing selon lequel : « tout citoyen ayant le droit de vote et une réputation sans tache est éligible à l'Althing. Cependant les magistrats de la Cour suprême ne sont pas éligibles ».
Enfin, tout candidat à la présidence doit être présenté par au moins 1 500 électeurs, et 3 000 au plus[A 3].
Processus électoral
L'élection du président a lieu au mois de juin ou de juillet de l'année où se termine le mandat[A 2].
Le candidat arrivé en tête est élu même s'il n'a pas obtenu la majorité absolue des voix. Il n'y a pas d'élection s'il n'y a qu'un seul candidat déclaré, le président sortant par exemple[A 3].
Prestation de serment
L'article 10 dispose que, « en prenant ses fonctions, le président prête serment ou s'engage à maintenir la Constitution ». Deux textes originaux identiques de ce serment ou de cet engagement sont alors établis.
Fonctions
Le président a les compétences suivantes :
- la nomination des ministres et la détermination de leur portefeuille[A 4] ;
- la présidence du Conseil des ministres[A 5] ;
- il contresigne les actes législatifs et gouvernementaux (avec un ministre)[A 6] ;
- il conclut les traités avec les autres États[A 7] ;
- il convoque l’Althing dans les dix semaines après l’élection générale[A 8] ;
- il peut suspendre, pour deux semaines et une fois par an, une session de l’Althing[A 9] ;
- il peut dissoudre l’Althing[A 10] ;
- il peut faire présenter des projets de lois et de résolutions[A 11] ;
- il promulgue les lois[A 12] ;
- il peut faire des lois provisoires en cas d'urgence[A 13] ;
- il peut suspendre, pour des raisons importantes, des poursuites judiciaires (à l’exception de celles impliquant les ministres)[A 14] ;
- il a le droit de grâce et d'amnistie[A 14].
Statut présidentiel
Statut pénal
Selon l'alinéa 1 de l'article 11 de la Constitution, « le président n'est pas responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions ». Cette absence de responsabilité s'étend à ceux qui exercent la fonction présidentielle, c'est-à-dire le Premier ministre, le président de l'Althing et le président de la Cour suprême en cas d'intérim.
Le consentement de l'Althing est nécessaire pour poursuivre pénalement le président.
Selon l'alinéa 3 de l'article 11 de la Constitution, « le président peut être destitué avant la fin de son mandat, si cela est approuvé à la majorité des voix lors d'un référendum décidé par une résolution adoptée par les trois quarts des membres de l'Althing ». Ce référendum doit se tenir dans les deux mois suivant l'adoption de cette résolution par l'Althing. Enfin, le président n'exerce pas ses fonctions durant la période entre l'adoption de la résolution par l'Althing et la proclamation des résultats du référendum.
Selon l'alinéa 4 de l'article 11 de la Constitution, « si la résolution de l'Althing n'est pas approuvée lors du référendum, l'Althing est immédiatement dissous et de nouvelles élections ont lieu ».
Résidence
Selon l’article 12 de la Constitution, le président de la République réside à Reykjavik ou dans les environs. Sa résidence officielle actuelle est Bessastaðir, dans la ville de Garðabær (Höfuðborgarsvæðið).
Revenu
Selon l’article 9 alinéa 2, le traitement payé par le Trésor public au président ou à ceux qui exercent la fonction présidentielle est fixé par la loi et ne peut être réduit durant son mandat.
Succession
Selon l'article 8 de la Constitution, si la présidence de la République devient vacante, ou si le président est temporairement dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions en raison d'un séjour à l'étranger, de maladie ou pour toute autre raison, le Premier ministre, le président de l'Althing et le président de la Cour suprême exercent la fonction présidentielle. Le président de l'Althing préside leurs réunions. En cas de divergence d'opinions, la majorité l'emporte.
En cas de décès ou de démission du président avant la fin de son mandat, l'article 7 de la Constitution dispose qu'« un nouveau président est élu pour la période se terminant le de la quatrième année à dater de son élection ».
Liste
No | Portrait | Nom | Début du mandat | Fin du mandat | Appartenance politique | Notes |
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1 | Sveinn Björnsson ( – ) | 1944 | 1952 † | Sans étiquette | Meurt en cours de mandat. | |
Intérim exercé par le Premier ministre Steingrímur Steinþórsson. | ||||||
2 | Ásgeir Ásgeirsson ( – ) | 1er août 1952 | 1er août 1968 | PDP | Réélu à trois reprises sans oppositions en 1956, 1960 et 1964. | |
3 | Kristján Eldjárn ( – ) | 1er août 1968 | 1er août 1980 | Sans étiquette | Réélu en 1972 et 1976. | |
4 | Vigdís Finnbogadóttir ( –) | 1er août 1980 | 1er août 1996 | Sans étiquette | Première femme présidente de la République dans le monde. Réélue en 1984, 1988 et 1992. | |
5 | Ólafur Ragnar Grímsson ( –) | 1er août 1996 | 1er août 2016 | Sans étiquette | Réélu en 2000, 2004, 2008 et 2012. | |
6 | Guðni Th. Jóhannesson ( –) | 1er août 2016 | En cours | Sans étiquette | Réélu en 2020. |
Sources
Notes
- La Constitution parle dans ses articles 2 et 3 du « Forseti Íslands » (président de l'Islande) et non du « Forseti lýðveldisins Íslands » (président de la république d'Islande), mais cette expression est utilisée dans d'autres articles[A 1].
Références
- Références à la Constitution
- Article 2
- Article 6
- Article 5
- Article 15
- Article 16
- Article 19
- Article 21
- Article 22
- Article 23
- Article 24
- Article 25
- Article 26
- Article 27
- Article 29
- Autres références
- (en) Rédaction, « Iceland’s president turns down a monthly pay increase of 5,300 USD », sur icelandmag.is, Iceland Magazine, (consulté le )
- (en) « IFES Election Guide: Iceland Pres, June 2012 », International Foundation for Electoral Systems (consulté le ).
Bibliographie
- Constitution de l'Islande :
- En islandais : (is) « Stjórnarskrá lýðveldisins Íslands », sur site officiel de l'Althing (consulté le )
- En anglais : (en) « Constitution of the Republic of Iceland », sur site officiel du gouvernement de l'Islande (consulté le )
- En français : « Constitution du 23 mai 1944 », sur Digithèque MJP, sur site officiel de l'université de Perpignan (consulté le ).