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Présence militaire russe en Transnistrie

Actuellement, la fĂ©dĂ©ration de Russie dĂ©tient un nombre indĂ©terminĂ© de soldats en Transnistrie, un État sĂ©paratiste non reconnu dont le territoire est reconnu internationalement comme faisant partie de la Moldavie. Cette prĂ©sence militaire russe remonte Ă  1992, lorsque la 14e armĂ©e de la Garde soviĂ©tique est intervenue dans la guerre de Transnistrie en soutien aux forces sĂ©paratistes transnistriennes. AprĂšs la fin de la guerre, qui s'est terminĂ©e par une victoire transnistrienne soutenue par la Russie et par l'indĂ©pendance de facto de la rĂ©gion, les forces russes sont restĂ©es dans une prĂ©tendue mission de maintien de la paix et se sont rĂ©organisĂ©es en 1995 en Groupe opĂ©rationnel des forces russes en Transnistrie, garde actuellement le dĂ©pĂŽt de munitions de Cobasna. D'autres soldats russes participent Ă©galement Ă  la Commission de contrĂŽle mixte (en) entre la Moldavie, la Russie et la Transnistrie depuis 1992. Aujourd'hui, le gouvernement moldave considĂšre la prĂ©sence de troupes russes en Moldavie comme illĂ©gitime et a appelĂ© Ă  leur retrait et Ă  leur remplacement par des forces internationales. La Russie s'y est toutefois opposĂ©e. Le 15 mars 2022, l'AssemblĂ©e parlementaire du Conseil de l'Europe a reconnu la Transnistrie comme un territoire moldave occupĂ© par la Russie[1].

Transnistrie région de Moldavie.

Contexte

Manifestation en 1985 Ă  Bălți dans la RSS de Moldavie avec l'ArmĂ©e soviĂ©tique au garde-Ă -vous.

La 14e armĂ©e de la Garde a Ă©tĂ© formĂ©e en tant qu'unitĂ© de l'armĂ©e de terre soviĂ©tique le 25 novembre 1956 Ă  partir du 10e corps de fusiliers de la Garde de Budapest (en), qui faisait autrefois partie du district militaire d'Odessa dont le quartier gĂ©nĂ©ral Ă©tait Ă  Chișinău. En 1964, la 88e division de fusiliers motorisĂ©s de la Garde est devenue la 180e division des fusiliers motorisĂ©s, et la 118e division de fusiliers motorisĂ©s est devenue la 48e division des fusiliers motorisĂ©s. Dans les annĂ©es 1980, le quartier gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  Tiraspol, au sein de la RSS de Moldavie. En 1991, l'armĂ©e Ă©tait composĂ©e de quatre divisions de fusiliers motorisĂ©s et d'autres unitĂ©s plus petites. Seules la 59e division de fusiliers motorisĂ©s de la Garde (en) et quelques unitĂ©s plus petites, dont le 1162e rĂ©giment de fusĂ©es anti-aĂ©riennes, se trouvaient sur la rive gauche du Dniestr dans la rĂ©gion de Transnistrie. D'autres formations, dont la 28e division de la Garde et la 180e division de fusiliers motorisĂ©s, se trouvaient de l'autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre ukrainienne et sont devenues une partie des forces terrestres ukrainiennes. Selon les sources de l'armĂ©e, les Transnistriens locaux constituaient la grande majoritĂ© de ses soldats, dont 51 % des officiers et 79 % des conscrits.

Formation en 1989 Formation en 1991–92 (Ukraine)[2]
28e brigade mécanisée (Tchornomorske) 28e brigade mécanisée
59e division de fusiliers motorisĂ©s de la Garde (Tiraspol) Idem – sous contrĂŽle russe
86e division de fusiliers motorisĂ©s de la Garde (Bălți) RĂ©duit en site de stockage puis dissous
180e division de fusiliers motorisés (Bilhorod-Dnistrovskyï) Transféré en Ukraine et dissous

En 1990, la 14e armée de la Garde comprenait les unités suivantes :

  • 173e brigade de missiles (Bender)
  • 189e brigade de missiles de la Garde (Bălți) : 13 R-145BM
  • 156e brigade de missiles anti-aĂ©riens (Ungheni)
  • 865e poste de commandement de la dĂ©fense aĂ©rienne
  • 4e rĂ©giment d'artillerie (Ungheni) : 36 obusiers D-30, 24 2A36 « Giatsint », 26 BM-27 Uragan, 3 PRP-3, 3 Klyon 1, 2 1V19, 5 R-145BM, 54 MT-LB (pour 47 T -12)
    • 803e rĂ©giment d'artillerie de fusĂ©e (dissous, actifs du 4e rĂ©giment d'artillerie)
    • 2335e rĂ©giment d'artillerie de reconnaissance (dissous, actifs du 4e RĂ©giment d'artillerie)
  • 714e bataillon d'artillerie de reconnaissance sĂ©parĂ© (Ungheni)
  • 36e escadron d'hĂ©licoptĂšres sĂ©parĂ© (Tiraspol): 8 Mi-8, 1 Mi-6, 2 Mi-24K, 2 Mi-24R
  • 321e escadron sĂ©parĂ© de systĂšmes de reconnaissance sans pilote (Tiraspol)
  • 905e bataillon d'assaut aĂ©rien (Tiraspol)
  • 194e rĂ©giment de pont flottant, 115e bataillon de sapeurs du gĂ©nie sĂ©parĂ© (Parcani) : 4 IRM
  • 15e rĂ©giment de transmissions sĂ©parĂ© (Tiraspol): 9 R-145BM, 1 R-156BTR, 1 R-137B, 1 P-240BT
  • 108e rĂ©giment de gĂ©nie radio sĂ©parĂ© (Bender)
  • 130e bataillon de dĂ©fense chimique, 785e bataillon de reconnaissance NBC (Bender)
  • 58e bataillon de gĂ©nie radio, 976e et 2242e bataillons de guerre Ă©lectronique (Bender)
  • 5381e base de stockage d'Ă©quipement (Florești) : 63 MT-LB, 25 R-145BM, 2 RKhM Kashalot, 3 UR-67 ainsi que 27 9M113 Konkurs, 32 S-60 (anciennement 86e division des fusiliers motorisĂ©s de la Garde)

Conflit en Transnistrie

Les tensions entre la région de ce qui compose aujourd'hui la Transnistrie et le gouvernement central de la Moldavie sont apparues au cours des derniÚres étapes de l'Union soviétique, lors de sa dissolution. Ce conflit a finalement éclaté la guerre de Transnistrie, l'étape la plus active de ce conflit.

Guerre de Transnistrie

Alors que la politique officielle de la fédération de Russie au début du conflit armé généralisé en 1992 était celle de la neutralité, de nombreux soldats et officiers de la 14e armée étaient favorables à la cause de la Transnistrie et avaient fait défection vers la Transnistrie et avaient activement participé aux combats. dans le cadre de ses forces armées, la Garde républicaine. En outre, une quantité considérable de matériel de l'armée a été prise sans résistance ou donnée aux forces armées de la Transnistrie.

Le commandant de l'armĂ©e, le gĂ©nĂ©ral G. I. Yakovlev, soutenait ouvertement la Transnistrie nouvellement crĂ©Ă©e. Il a participĂ© Ă  la fondation de la RMP, a servi dans le Soviet suprĂȘme de la Transnistrie et a acceptĂ© le poste de premier prĂ©sident du DĂ©partement de la dĂ©fense de la Transnistrie le 3 dĂ©cembre 1991, provoquant le Commandant en chef des forces armĂ©es de la CEI, Yevgeny Shaposhnikov, pour le relever de son rang et de son service dans l'armĂ©e russe. Le successeur de Yakovlev, le gĂ©nĂ©ral Yuriy Netkachev a adoptĂ© une position plus neutre dans le conflit. Cependant, ses tentatives de mĂ©diation entre Chișinău (capitale de la Moldavie) et Tiraspol (capitale de la Transnistrie) ont Ă©tĂ© largement infructueuses.

Le 23 mars 1992, Shaposhnikov a signé un décret autorisant le transfert du matériel militaire des unités de la 14e armée de la Garde stationnées sur la rive droite du Dniestr à la République de Moldavie. Cet équipement militaire avait constitué la majorité du matériel utilisé par l'armée nationale moldave lors de la guerre de Transnistrie qui a suivi. Un deuxiÚme décret, publié le 1er avril par Boris Eltsine, a transféré le personnel de la 14e armée de la Garde, ainsi que tout le matériel militaire de la rive gauche, dont un important dépÎt de munitions à Cobasna, sous contrÎle russe.

En juin 1992, la situation avait dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en un engagement militaire ouvert. Avec la quasi-dĂ©sintĂ©gration de l'armĂ©e russe lors des combats les plus violents dans et autour de la ville de Bender (Tighina), Ă  la suite d'une offensive coordonnĂ©e des forces moldaves, le gĂ©nĂ©ral major Alexandre Lebed est arrivĂ© au quartier gĂ©nĂ©ral de la 14e armĂ©e le 23 juin avec des ordres permanents. arrĂȘter le conflit en cours par tous les moyens disponibles, inspecter l'armĂ©e, empĂȘcher le vol d'armements de ses dĂ©pĂŽts et assurer l'Ă©vacuation sans entrave des armements et du personnel de l'armĂ©e de la Moldavie et Ă  travers le territoire ukrainien. AprĂšs avoir briĂšvement Ă©valuĂ© la situation, il prend le commandement de l'armĂ©e, relĂšve Netkachev et ordonne Ă  ses troupes d'entrer directement dans le conflit. Le 3 juillet Ă  03 h 00, une frappe d'artillerie massive provenant des formations de la 14e armĂ©e stationnĂ©es sur la rive gauche du Dniestr a anĂ©anti la force moldave concentrĂ©e dans la forĂȘt de HĂźrbovăț (en), prĂšs de Bender, mettant ainsi fin Ă  la phase militaire du conflit. Selon au moins une source moldave, 112 soldats moldaves ont Ă©tĂ© tuĂ©s par le bombardement.

Conséquences

Fin de la guerre et groupe opérationnel des forces russes

Membres du Groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie lors des célébrations du Jour de la Victoire à Tiraspol en 2017.

AprĂšs la fin du conflit, une unitĂ© russe distincte a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e dans la rĂ©gion dans le cadre de la force conjointe de maintien de la paix moldo-russe-transnistrienne, la Commission de contrĂŽle unifiĂ©e (en). La 14e armĂ©e de la Garde elle-mĂȘme a Ă©tĂ© rĂ©formĂ©e en avril 1995 en Groupe opĂ©rationnel des forces russes en Transnistrie qui est passĂ©e sous le commandement du district militaire de Moscou et a Ă©tĂ© chargĂ©e de garder le dĂ©pĂŽt de munitions de Cobasna. Une autre source plus rĂ©cente donne la date de dissolution de la 14e armĂ©e de la Garde au 25 juin 1995. La 59e division de fusiliers motorisĂ©s de la Garde (en) est devenue la 8e brigade de fusiliers motorisĂ©s de la Garde le 1er juin 1997. La force est maintenant forte d'environ 1 200 hommes et, selon Kommersant-Vlast en 2005, composĂ©e de la 8e brigade de fusiliers motorisĂ©s de la Garde, du 1162e rĂ©giment de fusĂ©es anti-aĂ©riennes, du 15e rĂ©giment des transmissions et d'autres unitĂ©s de soutien.

Le 1er novembre 2002, la 8e brigade de fusiliers motorisĂ©s de la Garde a Ă©tĂ© dissoute et le personnel restant, au nombre de 5 719 effectifs, a Ă©tĂ© absorbĂ© par le commandement des forces de maintien de la paix.

En raison de la rĂ©duction de l'effectif du groupe opĂ©rationnel (commandant gĂ©nĂ©ral-major Boris Sergeyev), l'effectif restant en 2006 est d'environ 1 000 Ă  1 500 soldats et comprend :

  • 82e et 113e bataillons sĂ©parĂ©s de fusiliers motorisĂ©s de maintien de la paix
  • Bataillons indĂ©pendants de sĂ©curitĂ© et de soutien
  • Un dĂ©tachement d'hĂ©licoptĂšres
  • Plusieurs petits dĂ©tachements administratifs

Le groupe opĂ©rationnel Ă©tait en juin 2019 commandĂ© par le colonel Dmitry Zelenkov de Russie et comptait 1 500 soldats. Il siĂšge aux cĂŽtĂ©s de la Commission de contrĂŽle unifiĂ©e.

Situation actuelle et retrait proposé

Le 18 novembre 2008, l'Assemblée parlementaire de l'OTAN a adopté une résolution exhortant la Russie à « respecter ses engagements pris lors du sommet de l'OSCE à Istanbul en 1999 et à retirer sa présence militaire illégale de la région transnistrienne de Moldavie dans un avenir proche ».

Le 7 avril 2016, la Russie a annoncé qu'elle retirerait ses troupes de Moldavie une fois résolu le problÚme de la liquidation des dépÎts d'armement de la 14e armée. La nécessité de faire transiter les armements par l'Ukraine, qui a eu une relation hostile aprÚs l'annexion russe de la Crimée et l'invasion russe de l'est de l'Ukraine en 2014, complique le retrait.

Le 27 juin 2016, une nouvelle loi est entrée en vigueur en Transnistrie, punissant les actions ou les déclarations publiques, y compris par l'utilisation des médias, des réseaux d'information et de télécommunications ou d'Internet critiquant la soi-disant mission de maintien de la paix de l'armée russe en Transnistrie, ou présentant des interprétations perçues comme « fausses » par le gouvernement transnistrien de la mission militaire de l'armée russe. La peine est jusqu'à trois ans de prison pour les gens ordinaires ou jusqu'à sept ans de prison si le crime a été commis par une personne responsable ou un groupe de personnes par accord préalable.

Le 22 juin 2018, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution (document A/72/L.58), qui exhortait la fédération de Russie à retirer sans condition ses troupes et ses armements du territoire de la république de Moldavie.

À ce jour, la Moldavie continue de demander le retrait des troupes russes de Transnistrie, aprĂšs l'avoir fait aussi rĂ©cemment qu'en 2021. De plus, en 2022, au milieu d'une augmentation des tensions entre l'Ukraine et la Russie qui a servi de prĂ©lude Ă  l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, des allĂ©gations des services de renseignement ukrainiens sont apparues selon lesquelles la Russie tentait de prĂ©parer des « provocations » contre les soldats russes en Transnistrie afin pour crĂ©er un prĂ©texte Ă  une invasion de l'Ukraine.

Notes et références

  1. (en) Madalin Necsutu, « Council of Europe Designates Transnistria ‘Russian Occupied Territory’ », sur BalkanInsight, (consultĂ© le ).
  2. Feskov et al 2004, 57, 104–105

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Florent Parmentier, « La Transnistrie Politique de lĂ©gitimitĂ© d'un Etat de facto », Le Courrier des Pays de l'Est, vol. 2007/3, no 1061,‎ , p. 69-75 (lire en ligne, consultĂ© le ).
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