Porte de Paris (Moulins)
La porte de Paris est une porte de ville à Moulins, dans le département de l'Allier (région Auvergne-Rhône-Alpes), constituée de deux colonnes monumentales carrées en pierre érigées de part et d'autre de la rue de Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle pour marquer symboliquement ce qui était à l'époque l'entrée de la ville. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1929.
Destination initiale |
Entrée symbolique de la ville |
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Architecte |
inconnu |
Matériau |
pierre |
Construction |
1764-1765 |
Commanditaire |
Jacques de Flesselles, intendant de la généralité de Moulins |
Propriétaire |
Commune |
Patrimonialité |
Coordonnées |
46° 34′ 14″ N, 3° 19′ 45″ E |
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Histoire
Au XVIIe siècle, les faubourgs de Moulins, capitale du duché de Bourbon, se sont étendus au-delà de l'enceinte de la ville, le long des principaux axes[1]. Il est donc décidé de construire une seconde enceinte pour englober ces faubourgs mais celle-ci ne sera jamais achevée, la paix étant revenue dans le royaume. Sa partie nord s'arrête alors à hauteur de la rue de Paris, n'étant pas prolongée jusqu'à l'Allier et deux tours sont alors dressées de part et d'autre de la route de Paris mais sans qu'elles semblent avoir été achevées (la tour Est sera détruite au cours du XIXe et la tour Ouest dont on peut encore voir la base, servira de glacière[2])[Note 1].
Jacques de Flesselles, intendant de la généralité de Moulins, décide néanmoins la création d'une porte symbolique pour marquer l'entrée de la ville[1] avec l'édification de deux colonnes de pierre de chaque côté de la route de Paris. Les travaux débutent en juillet 1764[1] - [Note 2] et s'achèvent l'année suivante, dirigés par le maçon Martin[1]. La rue de Paris est alors une des plus importantes voies de Moulins[3], des auberges et des couvents s'y sont installés mais aussi des nobles qui y ont fait construire leur hôtel particulier[3] comme l'hôtel Héron et dont une partie est accolée à la colonne Est de la porte de Paris. C'est la maison natale du maréchal de Villars[Note 3] (1653-1734).
Comme entrée symbolique dans la ville, les portes sont des lieux de manifestations lors d'arrivée ou de sorties de personnages importants. Moulins est alors traversée par la route royale reliant Paris à Lyon (qui correspondait à une portion de l'actuelle route nationale 7)[4]. Ainsi il semble que cela soit en 1771[5] que la première manifestation officielle eut lieu à la porte de Paris lorsque la princesse Marie-Joséphine de Savoie, fille de Victor-Amédée III quitte la ville (après y être entrée la veille par la porte de Lyon), étape sur sa route pour Versailles où elle va épouser Louis-Stanislas, comte de Provence[5], frère de Louis XVI et futur Louis XVIII. Elle fut escortée de la porte jusqu'à Villeneuve[5], la limite de la province bourbonnaise, par des cavaliers de la Reine et la maréchaussée[5]. Deux ans plus tard, en 1773, une cérémonie similaire se déroula pour sa sœur, Marie-Thérèse de Savoie[5] qui se rend à Versailles pour épouser un autre frère du roi, le comte d'Artois, futur Charles X. La milice bourgeoise lui rend les honneurs à son passage de la porte de Paris[5].
Sous la Révolution, en l'an II (1793-1794), les armoiries figurant sur les pilastres furent détruites[2]
La porte de Paris est inscrite comme Monument historique le [6].
À la fin du XIXe et au début du XXe, comme le montrent les photographies et cartes postales de l'époque, les façades adjacentes à la porte de Paris, lorsque l'on entrait dans la ville (côté nord) servaient de support à des panneaux de réclames[3].
Notes et références
Notes
- Il est mentionné mais sans qu'il soit clair si c'était sur les tours de la porte de Paris de la première ou de la seconde enceinte qu'étaient inscrites trois lettres G symbolisant le caractère des Moulinois : « gueux, glorieux, gourmands ».
- La base Mérimée du ministère de la Culture indique comme période de construction le XVIIe siècle, sans année précise, tandis que l'ouvrage Le Patrimoine des communes de l'Allier indique lui une construction entre 1764 et 1765, donc seconde moitié du XVIIIe. Cet ouvrage précise que Jacques de Fréselles, intendant de la ville, en est l'initiateur. Or Jacques de Flesselles (dans son orthographe exacte) a bien été intendant de la généralité de Moulins entre 1762 et 1765.
- Pierre de Villars, père du futur maréchal de Villars avait été exilé à Vienne après la Fronde. Sa mère, Marie Gigault de Bellefonds, avait trouvé refuge à Moulins, chez sa tante, la comtesse de Saint-Géran, épouse du gouverneur du Bourbonnais (source: panneau "Parcours historique" de la ville de Moulins, situé sur l'immeuble en face).
Références
- Le patrimoine des communes de l'Allier, t. 1, Paris, Flohic Ă©ditions, , 1143 p. (ISBN 2-84234-053-1), p. 893.
- Marcel GĂ©nermont, Vieilles rues, plaques neuves : Les rues de Moulins, Avermes et Izeure Ă travers les ages, Moulins, Ă©ditions des Cahiers du Bourbonnais, , 2e Ă©d., 273 p., p. 170.
- Fabienne Texier, Moulins il y a 100 ans : en cartes postales anciennes, Prahecq, éditions Patrimoines médias, , 140 p. (ISBN 978-2-916757-42-1), p. 46.
- Plaquette Parcours Moulins, Histoires de rues, éditée la ville de Moulins et la direction du patrimoine du ministère de la Culture.
- Henry Faure, Histoire de Moulins : L'administration municipale, les fêtes publiques, les particularités diverses, t. II, Paris, Le Livre d'Histoire, , 776 p. (ISBN 2-84435-054-2), p. 147 à 149.
- Notice no PA00093230, base Mérimée, ministère français de la Culture