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Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805)

Marie-Thérèse de Savoie, née le , au palais de Turin (Royaume de Sardaigne), morte à Graz (empire d’Autriche) le , était un des membres de la famille royale de France par son statut de « comtesse d’Artois » comme épouse de Charles-Philippe de France (plus tard, « Charles X »). Marie-Thérèse est aussi la mère des derniers héritiers directs de la maison de Bourbon puisqu'une génération après, le rameau direct s’éteint.

Biographie

Marie-Louise-Adélaïde Boizot, Portrait de Marie-Thérèse de Savoie, 1778.

Marie-Thérèse de Savoie est la fille du duc de Savoie et roi de Sardaigne Victor-Amédée III (1726-1796) et de l'infante Marie-Antoinette d'Espagne (1729-1785)[1].

En 1771, sa sœur aînée Marie-Joséphine de Savoie épouse Louis-Stanislas de France, comte de Provence, petit-fils du roi Louis XV et frère cadet du dauphin Louis. Le , Marie-Thérèse épouse à son tour un petit-fils de Louis XV : Charles-Philippe de France, comte d’Artois (futur Charles X). Marie-Thérèse est ainsi la belle-sœur de sa sœur Marie-Joséphine[1].

Cependant, les noces ne semblent convenir à aucun des deux intéressés puisque le comte d’Artois devait d'abord épouser sa pétillante cousine Mademoiselle de Condé, tandis que Marie-Thérèse reste muette et lasse durant toutes les fêtes. Sa sœur lui avait pourtant vanté les délices de la Cour de France et de son fiancé. Réputée laide, fade et timide, Marie-Thérèse fait pâle figure à côté d'un mari brillant et enjoué, et surtout frivole. Peu de temps après les festivités, celui ci part pour Paris rejoindre sa maîtresse Rosalie Duthé. Les courtisans auront alors ce mot d'esprit : « Le prince, ayant eu une indigestion de gâteau de Savoie, s'en va prendre du thé à Paris ».

En 1775, c'est au tour de Clotilde de France (1759-1802), sœur de Louis XVI et des comtes de Provence et d’Artois, d’épouser Charles-Emmanuel de Sardaigne, frère de ses belles-sœurs et héritier du trône de Savoie.

Marie-Thérèse de Savoie par Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty

À la différence de la dauphine et de la comtesse de Provence, Marie-Thérèse donne très vite des enfants à son époux et, ce faisant, de possibles héritiers à la Couronne. Sa grossesse puis la naissance, le , du duc d'Angoulême, sont très fêtées même si elles consternent la reine et Madame. Trois enfants suivront, mais une grossesse en 1782 paraît suspecte. Les rapports entre les époux sont de longue date inexistants. L'on suspecte un garde du corps que Louis XVI envoie servir aux colonies, ce à quoi Madame Adélaïde rétorque qu'« il faudrait y envoyer toutes les compagnies ». Pardonnée par son époux mais encore davantage discréditée, la comtesse d'Artois met au monde à huit mois de grossesse une fille, Mademoiselle d'Angoulême, qui ne vivra que six mois[1].

Malgré son brillant mariage, la comtesse d’Artois ne devient néanmoins jamais reine : en effet, elle émigre avec son mari peu après la prise de la Bastille et rejoint sa famille à Turin. Son époux la quitte en 1795, puis peu après rappelle ses fils auprès de lui pour servir dans l'armée des émigrés de Coblence. Marie-Thérèse reste à Turin avec son père, puis son frère qui devient roi au décès de ce dernier. Fuyant devant les troupes républicaines en , elle se réfugie d'abord à Klagenfurt, puis fuyant de nouveau la guerre à Graz. C'est dans cette ville qu'après une quasi-inexistence à la Cour, elle s’éteint dans un certain dénuement et mentalement ébranlée, souffrant d'épisodes paranoïaques, en 1805, à l’âge de 49 ans. La comtesse d'Artois n'avait jamais revu son époux et son fils aîné depuis l'exil de Turin, et ne rencontrait le duc de Berry que très épisodiquement. Elle est enterrée à Graz, dans le mausolée impérial sis à côté de la cathédrale de la ville. Son cœur a, selon sa volonté, été enterré dans le caveau de sa belle-sœur Clotilde à Naples dix ans après son décès[1].

Madame la Comtesse d'Artois vers 1790

Dotée de peu d’esprit et de peu de beauté, d'une timidité qui ne pouvait que nuire à la vie de représentation qui était la sienne, elle reste l’un des membres de la famille royale les moins aimés à la Cour[2], quoique sa belle-sœur, la célèbre Marie-Antoinette, a été également discréditée, même si les raisons en furent cependant bien différentes. Marie-Thérèse, excessivement timide et désireuse de ne pas faire parler d'elle, gravitant dans le cercle rigide et bigot de Mesdames, n'avait pas les qualités requises pour plaire à la Cour superficielle mais spirituelle de Versailles.

Descendance

Quatre enfants naissent de ce mariage, les derniers Bourbons « en ligne directe » :

  1. Louis-Antoine d’Artois (1775-1844), duc d’Angoulême ; il épouse en 1799 sa cousine Marie-Thérèse de France, fille des défunts Louis XVI et Marie-Antoinette.
  2. Mademoiselle d'Artois (1776-1783), non-baptisée, souvent appelée à tort Sophie.
  3. Charles-Ferdinand d’Artois (1778-1820), duc de Berry ; il épouse Caroline de Naples et de Sicile (avec notamment Henri d’Artois comme fils posthume).
  4. Mademoiselle d'Angoulême (1783), non-baptisée, souvent appelée à tort Marie-Thérèse.

Ascendance

Références

  1. « 144 – MARIE-THERESE DE SAVOIE (1756-1805) », sur princesse-savoie.fr
  2. Charles X, la fin d'un monde d'André Castelot.

Liens externes

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