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Pont de Jargeau (1988)

Le pont de Jargeau est un pont français franchissant la Loire entre Jargeau et Saint-Denis-de-l'Hôtel dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire.

Pont de Jargeau
Le pont sur Loire entre Jargeau e Saint-Denis-de-l'HĂ´tel
Le pont sur Loire entre Jargeau e Saint-Denis-de-l'HĂ´tel
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Loiret
Commune de Jargeau Ă  Saint-Denis-de-l'HĂ´tel
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 47° 52′ 09″ N, 2° 07′ 31″ E
Fonction
Franchit Loire
Fonction pont routier
Caractéristiques techniques
Type pont Ă  ossature mixte
Longueur 323 m
Largeur 10 m
Matériau(x) acier, béton
Construction
Construction 1988
Entreprise(s) Baudin Chateauneuf
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont de Jargeau
GĂ©olocalisation sur la carte : Loiret
(Voir situation sur carte : Loiret)
Pont de Jargeau
GĂ©olocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Pont de Jargeau

Le pont est entré en service en 1988. Il est situé dans le périmètre de la région naturelle du Val de Loire inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO[1].

Deux autres ponts ont précédé l'actuel pont de Jargeau, le pont de pierre du XIIIe au XVIIIe siècles et le pont suspendu de 1834 à 1989.

Un nouveau pont est en projet afin de relier la commune de Mardié à celle de Jargeau.

GĂ©ographie

Côté gergolien, le pont de pierre favorisait le quartier canonial ; le pont suspendu, la Grande-rue commerçante ; le pont à ossature mixte, la fluidité de la circulation sur le boulevard Carnot

Le pont supporte la route départementale D 921 qui relie la commune de Saint-Denis-de-l'Hôtel sur la rive droite de la Loire à la commune de Jargeau sur la rive gauche.

Trois ponts différents ont jalonné l'histoire des communes de Jargeau et Saint-Denis-de-l'Hôtel, chacun d'eux privilégiant un tracé spécifique.

Sur la rive droite, à Saint-Denis-de-l'Hôtel, les deux premiers ouvrages eurent un seul et même débouché, à savoir, la rue commerçante de la ville (Grande-rue).

A contrario, sur la rive gauche, à Jargeau, le pont de pierre et le pont suspendu n'eurent pas la même issue sur la ville. En effet, il semble qu'au XIIIe siècle, le tracé du pont privilégia la collégiale et son quartier canonial à la Grande-Rue commerçante. Le pont de pierre arrivait alors au niveau de l'actuelle « rue de l'ancien pont », dans l'axe du quartier canonial. Au XIXe siècle en revanche, le tracé du pont privilégia le centre de vie de la population, dans l'axe de la Grande-rue commerçante, à l'image de ce qui existait à Saint-Denis-de-l'Hôtel.

À la fin du XXe siècle, devant l'importance du trafic routier moderne, le tracé du nouveau pont fut décalé en amont sur le fleuve. Jargeau comme Saint-Denis-de-l'Hôtel choisirent de dévier leurs centres commerçants afin d'écouler au mieux le flux automobile, sur un nouvel axe à Saint-Denis-de-l'Hôtel (avenue des Fontaines), et sur le boulevard Carnot côté gergolien.

Le pont de pierre

Le profil du pont de pierre

S'il est possible que des ponts de bois aient existé avant le XIIIe siècle, la première mention du pont de pierre qui reliait la ville de Jargeau à la rue principale de Saint-Denis-de-l'Hôtel remonte au début du XIIIe siècle. Ce pont comporta d'abord 19 puis 16 arches. Il fut abandonné la fin du XVIIIe siècle[2]. Un nouvel ouvrage ne fut alors pas reconstruit immédiatement et la traversée dut se faire par une passerelle, puis un bac pendant une quarantaine d'années[3].

Le pont suspendu

Le pont suspendu

Le pont suspendu succéda au pont de pierre. Néanmoins, en 1832, avant la construction d'un nouveau pont, la question de s'appuyer sur la dernière pile du pont de pierre restante fut posée. Cette hypothèse ne fut finalement pas retenue, la dernière arche du pont fut détruite et un nouveau tracé choisi[2].

Le pont suspendu entra en service en 1834 et fut détruit en 1989, quelques mois après l'entrée en service du pont à ossature mixte.

Le pont Ă  ossature mixte[3]

Construction : 1987-1988

La circulation des poids lourds (masse supérieure à 3,5 tonnes) était interdite sur le pont suspendu de Jargeau depuis le 16 janvier 1985, date de l'effondrement du pont suspendu de Sully-sur-Loire. En effet, sa structure elle-même, qui avait déjà conduit à des conditions particulières pour le passage des poids lourds ainsi que l'hétérogénéité de ses aciers mise en évidence par les analyses, ne permettait pas de garantir la sécurité de l'ouvrage.

Compte tenu de l'importance Ă©conomique du pont de Jargeau, qui supportait un trafic d'environ 10 000 vĂ©hicules par jour, il Ă©tait indispensable d'envisager rapidement une solution qui permette un franchissement sans restriction de la Loire. C'est pourquoi, après une Ă©tude comparative entre les diffĂ©rentes solutions de reconstruction ou de renforcement possibles, le conseil gĂ©nĂ©ral du Loiret, par dĂ©libĂ©ration du 13 dĂ©cembre 1985 a dĂ©cidĂ© la reconstruction d'un pont neuf Ă  proximitĂ© du pont suspendu, solution qui prĂ©sentait le double avantage d'Ă©viter la construction coĂ»teuse d'un pont provisoire pendant la durĂ©e des travaux et de permettre une amĂ©lioration des conditions de circulation pour le franchissement de la Loire Ă  cet endroit.

Le coût de cette opération s'élève alors à 53 millions de Francs dont 8 millions de Francs pour les acquisitions foncières et 45 millions de Francs pour les travaux.

Le pont est réalisé par l'entreprise Baudin Chateauneuf[4].

Le nouvel ouvrage fut inauguré le 16 septembre 1988.

Description

Le pont, Ă  ossature mixte, est composĂ© d’un tablier constituĂ© par une dalle en bĂ©ton armĂ© supportĂ© par deux poutres mĂ©talliques. Sa longueur totale est de 323 m et sa largeur de 10 m. Il comprend cinq travĂ©es : deux travĂ©es de rive de 52 m et trois travĂ©es intermĂ©diaires de 73 m. Les poutres ont une hauteur constante de 2,50 m dans les travĂ©es intermĂ©diaires et une hauteur variable de 2,50 m Ă  1,50 m pour les deux travĂ©es de rives[3].

Les poutres mĂ©talliques de 2,50 m de hauteur supportent le tablier en bĂ©ton armĂ©, ce qui constitue des poutres de très grande hauteur. La jonction se fait Ă  l’aide de connecteurs soudĂ©s sur le plat de la poutre, non visibles sur la photographie. Contrairement aux apparences sur la photographie, le tablier ne s’appuie pas sur la pile, mais seulement la poutre. L’espace entre le bas du tablier et le haut du premier palier de la pile est en fait très faible.

Noter un aspect spécifique à ces piles : le niveau d’arase supérieur est situé au-dessus du tablier du pont, alors que dans la plupart des ponts, le tablier s’appuie sur les piles et est habillé d’une corniche en bordure. Ici la corniche est interrompue au droit de la pile pour laisser passer le corps de la pile. Ce concept a été retenu pour rompre la rectitude du pont donnée visuellement par les poutres.

Le crènelage vertical de la pile comme d’ailleurs l’excroissance supérieure de la pile au-dessus du tablier ont spécialement été étudiés pour accrocher la lumière dans tous les positions du soleil ou de l’observateur.

Le garde corps n’a quant à lui fait l’objet d’aucune recherche esthétique. Il s’agit d’un garde corps standard.

Vue des principaux éléments de la structure du pont de jargeau

Conditions de circulation

Arrivée actuelle du pont sur le boulevard Carnot à Jargeau

Après l'ouverture à la circulation du pont en 1988, le trafic a augmenté sensiblement pendant une dizaine d'années. Dès 1994, le conseil général du Loiret envisage la construction d'un nouveau pont sur la Loire en aval du pont de Jargeau afin de le désengorger aux heures de pointe.

La rĂ©union du 25 septembre 2003 dĂ©signe le « fuseau ouest » pour la construction d'un nouveau pont. Ce tracĂ© concerne les communes de Sandillon, Darvoy, Jargeau, MardiĂ© et Saint-Denis-de-l'HĂ´tel[5]. En avril 2005, un tracĂ© est adoptĂ©. Selon les Ă©tudes menĂ©es, il Ă©tait prĂ©vu que, de 2005 Ă  2015, le trafic routier sur le pont de Jargeau passerait d'environ 15 000 Ă  20 000 vĂ©hicules par jour. Un nouveau pont pourrait permettre de dĂ©tourner environ 10 000 vĂ©hicules par jour[6]. Ces prĂ©visions ont Ă©tĂ© infirmĂ©es par la rĂ©alitĂ© puisque les comptages officiels du conseil gĂ©nĂ©ral indiquent qu'après une très faible hausse, les trafics ont amorcĂ© une baisse entre 2007 et 2008, oĂą on est revenu Ă  15 369 vĂ©hicules par jour[7].

L'enquête d'utilité publique et le début des travaux sont pour l'instant repoussés en raison d'oppositions motivées par les atteintes à l'environnement que la construction d'un nouvel ouvrage pourrait engendré. Saisi par une pétition, le Parlement européen a envoyé une commission d'enquête sur place ; son rapport demande aux autorités de « revoir le projet qui, en l'état, violerait trois directives européennes ».

Un calendrier prévisionnel a cependant été établi par le Conseil général du Loiret ; il prévoit une enquête en vue de la déclaration d'utilité publique en 2011, des acquisitions foncières en 2012 et 2013, une période de travaux en 2014 et 2015 pour une mise en service en 2016[8].

Bateaux de Loire

Bateaux de Loire

Sur les deux rives, le pont de Jargeau sert de port d’attache aux bateliers de Loire.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Les ponts de la Loire : de sa source Ă  l’Atlantique. Textes : Serge Vannier ; photographies : Alain Ruter et Charly Hel. Communication Presse Éditions (Éditions CPE|CPE). 319 pages. 2002. (ISBN 2-84503-356-7).
  • Le pont mĂ©diĂ©val de Jargeau sur la Loire. Bulletin de la sociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de l'OrlĂ©anais. Jean Mesqui. Tome 11, n°91, pages 3–48. . Jean Mesqui profita du chantier du troisième pont (1987) pour effectuer une analyse dĂ©taillĂ©e des restes du pont mĂ©diĂ©val de Jargeau.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes », sur whc.unesco.org, Nations Unis, (consulté le ) ; Mission Val de Loire, « Val de Loire - Périmètre du site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO », sur www.valdeloire.org, Régions Centre et Pays de Loire, (consulté le )
  2. Le pont médiéval de Jargeau sur la Loire. Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais. Tome 11, n°91, janvier 1991.
  3. Les ponts sur la Loire et le Loiret. Direction départementale de l’Équipement du Loiret. 1984. Archives départementales. Non commercialisé.
  4. L.Bigot, « Baudin-Châteauneuf vers de nouveaux marchés », sur www.loiret.fr, conseil général du Loiret, (consulté le )
  5. À l'ouest, un nouveau pont. Le 29 septembre 2003. Site du conseil général du Loiret. Consultation : mars 2008.
  6. Tracé définitif à l'ouest de Jargeau. Le 25 avril 2005. Site du conseil général du Loiret. Consultation : mars 2008.
  7. La Lettre du Castor n°38, octobre 2009.
  8. Le futur pont de Jargeau prévu à l'horizon 2016. Hamoudi Fellah. La République du Centre du 17 novembre 2009.
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