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Pont Eads

Le pont Eads est un pont routier (4 voies) et ferroviaire (2 lignes de mĂ©tro) franchissant le Mississippi, de Saint-Louis, dans le Missouri, Ă  East Saint Louis dans l'Illinois, aux États-Unis. CommencĂ© en 1867 et inaugurĂ© le , il se distingue par le record de portĂ©e qu'il Ă©tablit (3 arches de 158,5 m de portĂ©e chacune) et par l'usage de l'acier, encore jamais utilisĂ© sur une construction de cette ampleur. FinancĂ© par l'industriel Andrew Carnegie, ce dernier s'endette pour acheter l'acier nĂ©cessaire Ă  la construction de ce pont franchissant le Mississippi qui coupait alors les États-Unis en deux[1].

Pont Eads
Image illustrative de l’article Pont Eads
GĂ©ographie
Pays États-Unis
État Missouri-Illinois
Commune Saint-Louis (Missouri)-East Saint Louis (Illinois)
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 38° 37′ 41″ N, 90° 10′ 17″ O
Fonction
Franchit Mississippi
Fonction routier et ferroviaire
Caractéristiques techniques
Type pont en arc
Longueur 1 964 m
PortĂ©e principale 158,5 m
Largeur 16,8 m
Hauteur libre 27 m
Matériau(x) acier
Construction
Construction 1867-1874
Inauguration
Ingénieur(s) James Buchanan Eads
Historique
Protection National Historic Landmark (1964)
Inscrit au NRHP (1966)
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Pont Eads
GĂ©olocalisation sur la carte : Saint-Louis (Missouri)
(Voir situation sur carte : Saint-Louis (Missouri))
Pont Eads
GĂ©olocalisation sur la carte : Illinois
(Voir situation sur carte : Illinois)
Pont Eads

Il porte le nom de son inventeur, James Buchanan Eads, qui innove également pendant la construction du pont : il s'agit du premier pont construit totalement en porte-à-faux. L'utilisation de caissons à air comprimé pour creuser les fondations des piles y a été aussi adoptée pour la première fois aux États-Unis.

Histoire

Contexte et conception

Le choix de trois grandes arches a Ă©tĂ© dictĂ© par le mauvais sol sous le fleuve. La fondation de l'une des piles s'enfonce ainsi jusqu'Ă  35 m sous le lit du fleuve.

Construction

La mauvaise qualitĂ© du sol impose de foncer profondĂ©ment les fondations des piles, jusqu'Ă  35 m sous le lit du fleuve pour la plus profonde. Cinq annĂ©es sont nĂ©cessaires pour les mener Ă  bien en utilisant pour la première fois aux États-Unis, la technique des caissons Ă  air comprimĂ©. Mais cette technique, encore mal maĂ®trisĂ©e, provoqua, sur les 600 ouvriers employĂ©s au fond, 119 cas sĂ©rieux de « maladie des caissons »[2] et 15 morts[3] - [4] - [note 1].

Le constructeur souhaitant utiliser le meilleur acier alors connu, il lui est proposé d'utiliser un acier allié au chrome. Or Eads ignore que le chrome, beaucoup plus oxydable que le carbone, disparait pendant l'affinage si des précautions spécifiques ne sont pas prises. Ainsi, il a fallu reconnaître que, contrairement à ce que les fournisseurs prétendaient, l'acier du pont ne contient aucun chrome[5] - [6].

Les maçonneries sont montĂ©es de 1871 Ă  1873, et la superstructure, commencĂ©e en , fut achevĂ©e en , non sans que le raccordement des arcs ait posĂ© de problèmes. Le pont est ouvert Ă  la circulation le . De 22 000 000 F prĂ©vu au devis initial, le coĂ»t Ă©tait passĂ© Ă  33 600 000 F[2].

Mise en service

Après qu'une locomotive ait testé son poids, Andrew Carnegie réussit un grand coup de publicité en utilisant un éléphant qui traverse avec succès son pont, l'animal étant réputé avoir l'instinct de ne pas s'aventurer sur un pont qui ne supporterait pas son poids[7].

Le pont dans la culture

Le pont Eads est l'objet central de l'intrigue du cent-deuxième album des aventures de Lucky Luke, le Pont sur le Mississipi, dans laquelle le héros Lucky Luke vient prêter main-forte à James B. Eads pour la construction du pont.

Notes et références

Notes

  1. Marrey ne recense que 14 morts[2].

Références

  1. (en) Quentin R. Skrabec, The 100 Most Significant Events in American Business : An Encyclopedia, ABC-CLIO, , p. 83
  2. Bernard Marrey, Les Ponts modernes : 18e - 19e siècles, Paris, Picard, , 319 p., ill. en noir et en coul. ; 28 cm (ISBN 2-7084-0401-6, BNF 35224823), p. 213-214
  3. [PDF](en) Butler WP, « Caisson disease during the construction of the Eads and Brooklyn Bridges: A review », Undersea Hyperb Med, vol. 31, no 4,‎ , p. 445–59 (PMID 15686275, lire en ligne)
  4. [PDF](en) « James B. Eads and His Amazing Bridge at St. Louis », National Park Service
  5. Adolf Ledebur (trad. Barbary de Langlade revu et annoté par F. Valton), Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer, Tome I et Tome II, t. 1, Librairie polytechnique Baudry et Cie éditeur, [détail des éditions], p. 336
  6. [PDF](en) Henry Marion Howe, The metallurgy of steel, vol. 1, The scientific publishing company, (lire en ligne), p. 79-80
  7. (en) Anthony J. Bianculli, Trains and Technology : The American Railroad in the Nineteenth Century, University of Delaware Press, , p. 40

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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