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Polyptyque Albani Torlonia

Le Polyptyque Albani Torlonia est une peinture religieuse du PĂ©rugin, une tempera sur bois (174 Ă— 88 cm) datant de 1491, conservĂ©e Ă  la collection Torlonia de Rome.

Polyptyque Albani Torlonia
Artiste
Date
Type
Technique
Tempera sur bois
Dimensions (H Ă— L)
174 Ă— 88 cm
Mouvement
Localisation
La Nativité (panneau central).

Histoire

L'œuvre a été commandée à Rome par le cardinal Giuliano della Rovere, futur pape Jules II.

En 1852, elle appartient Ă  la famille Chigi, puis en 1866 Ă  la collection Torlonia.

Adolfo Venturi la reconnut comme œuvre de la période mature du Pérugin.

Le polyptyque fut présenté au public pour la première fois en 2004 (exposition Perugino “il divin pittore” à la galerie nationale de l'Ombrie du au [1]).

Thème

Les différents panneaux du polyptyque représentent plusieurs scènes de l'iconographie chrétienne :

  • la scène principale de la NativitĂ©.
  • le haut cintrĂ©, celui de la Crucifixion (41 Ă— 82 cm)
  • les deux panneaux latĂ©raux supĂ©rieurs exposant les deux parties de l'Annonciation (chacun de 43,5 Ă— 34,5 cm) :
    • Ă  gauche l'archange Gabriel en annonciateur
    • Ă  droite la Vierge annoncĂ©e dans sa maison
  • Les deux panneaux latĂ©raux centraux dĂ©veloppant en perspective la scène centrale (chacun de 102 Ă— 34,5 cm) :

Description

Le polyptyque est organisé sur deux registres :

  • Le registre supĂ©rieur contient en son centre une corniche cintrĂ©e avec La Crucifixion flanquĂ©e des deux petits triangles latĂ©raux permettant le prolongement du paysage sur la forme rectangulaire, ainsi que deux tablettes sur le cĂ´tĂ© qui confortent la forme de l'arc sous-jacent avec l' « Ange annonciateur » et la « Vierge annoncĂ©e » Ă  leur tour situĂ©s dans un autre double portique.
  • Le registre infĂ©rieur, le principal, comporte en son centre un cadre avec La NativitĂ© et de part et d'autre deux panneaux Ă  arc avec les saints Michel et Jean le Baptiste ainsi que les saints JĂ©rĂ´me et Georges, tous situĂ©s dans un unique arrière-plan.

La scène principale de la Nativité ne semble pas être inspirée de celle perdue de la Chapelle Sixtine, avec l'évènement sacré se produisant au premier plan. L'Enfant se trouve sur un pan du manteau de Marie, appuyé sur un coussin rouge, tandis que saint Joseph est en adoration ; plus en arrière deux anges agenouillés, l'un les mains jointes, l'autre les bras croisés sur la poitrine et enfin sur la droite le bœuf et l'âne.

L'ouverture du paysage a la forme d'une vallée avec en son milieu la scène sacrée de façon à concentrer l'attention du spectateur vers le centre.

Le cadre architectural a une allure symétrique avec des chapiteaux en saillie, surmontés de voûtes à arcs à plein cintre typique du style du Pérugin de l'époque. Dans ce cas le portique se limite à quatre rangées en profondeur et la structure architecturale simple et solennelle est commune et commence dès le premier plan, la représentation en perspective monofocale à point de fuite central, bien que cachée par la présence des personnages, s'ouvre dans le fond, constitué d'un paysage doux typique du style du Pérugin qui se fond au loin dans un ciel clair, rendant l'espace ample et profond (Perspective atmosphérique).

Les formes sont nettes et les expressions reflètent le ton serein et méditatif de l'œuvre.

Analyse

La traditionnelle réalisation du polyptyque en compartiments n'altère pas l'unité spatiale de la composition et semble plutôt la rendre plus agréable.

Les figures au premier plan jouent un rôle prépondérant par rapport aux autres éléments de la composition. Cette façon de faire était fréquente dans la production du Pérugin de la même période. L'architecture est pensée avec l'intention de montrer les personnages comme immobiles et absorbés par leurs pensées.

Les gestes et les expressions induisent une atmosphère calme et sereine. Les sentiments sont à peine suggérés, les couleurs sont vives mais, délicates, elle se fondent les uns dans les autres, créant par là un effet de volume qui s'amplifie encore dans l'espace suggéré par les perspectives géométrique et aérienne du paysage.

Les visages sont caractéristiques de l'artiste, comme celui de la Vierge dont le visage mûr, simple et austère, n'est pas encore inspiré par celui de son épouse.

Ce « sfondo a portico » est fréquemment représenté dans les productions du Pérugin dans les deux dernières décennies du XVe siècle : on retrouve cette particularité dans La Pietà, L'Annonciation de Fano, La Vierge à l'Enfant entre les saints Jean-Baptiste et Sébastien et dans L'Apparition de la Vierge à saint Bernard.

Notes et références

Source de la traduction

Bibliographie

  • Gloria Fossi, Uffizi, Giunti, Florence, 2004 (ISBN 88-09-03675-1)
  • Vittoria Garibaldi, Perugino, in Pittori del Rinascimento, Scala, Florence, 2004 (ISBN 88-8117-099-X)
  • Pierluigi De Vecchi, Elda Cerchiari, I tempi dell'arte, volume 2, Bompiani, Milan, 1999 (ISBN 88-451-7212-0)

Articles connexes

Liens externes

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